Qui est vraiment Hinata Sawanoguchi ? Le contact de Kota à Comic Heat ne va pas lui en faire un portrait très flatteur. La jeune femme aurait la réputation de repérer les talents puis de les pressurer jusqu’à ce qu’ils ne lui soient plus d’aucune utilité. Kota serait donc la nouvelle proie de cette dévoreuse d’hommes. Perturbé par cette rumeur, Kota a du mal à se concentrer sur son manga et quand Hinata lui rend visite, il est à deux doigts de la violer, lui demandant de lui faire l’amour pour qu’il soit capable de comprendre le corps d’une femme. Sawanoguchi n’est pas du genre à se laisser déstabiliser par un jeune garçon sans la moindre expérience et elle va le remettre brutalement dans la réalité. Pour Kota, c’est encore une chance de percer qui s’écroule.

Avec le succès de « Bakuman », il n’est pas étonnant que le monde des mangakas devienne un sujet récurrent de série. Mais là où Tsugumi Ohba et Takeshi Obata décortiquent chirurgicalement l’univers des magazines et des mangakas, Lim Dall Young joue sur un genre qu’il connait le mieux : le côté sexy. Et ce ne sera pas le thème du manga qui amènera les demoiselles aux fortes poitrines mais le côté puceau de son jeune héros. En fait, Kota va à la fois faire son éducation de mangaka et son éducation sexuelle. Attention, nous sommes pas du tout sur un hentai ou même une BD érotique, Lim Dall Young joue sur la naiveté et la timidité de son héros, croisant une rédactrice en chef aux charmes certains et qui sait les utiliser.

On pourrait penser alors que la série allait tourner dans la scabreux, surtout avec l’arrivée d’une exort-girl dans la vie de Kota. Mais le thème central est et restera la naissance d’un mangaka et mine de rien, Lim Dall Young va nous montrer, comme ses deux célèbres collègues, les obligations imposées à un mangaka avant que son scénario soit publiable. Kota subira une longue série de corrections, servant d’apprentissage et de formation. Cette série se déroulant sur cinq tomes, nous sommes évidemment loin du développement donné à la série « Bakuman », mais « Cimoc » n’en demeure pas moins intéressant dans le développement de son personnage principal, sans laisser de côté les personnages secondaires. Certes, le déroulement n’a rien de surprenant et le scénario est même très prévisible. Toutefois, on prend aussi plaisir à suivre les petits malheurs de Kota, en attendant qu’il décroche son premier contrat professionnel.

Lim Dall Young est associé pour le dessin à Lee Hae Won, que nous découvrons sur cette série. Son style rappelle inévitablement les autres dessinateur travaillant avec Lim Dall Young comme Lee Soo Hyon sur « Onihime Vs ». Les femmes sont donc très sexy, aux formes généreuses et plutôt dominatrices. Mais Lee Hae Won a aussi la culture des cases bien remplies, avec quasiment aucun fond blanc et des décors assez détaillés.

« Cimoc » est donc une curiosité plutôt sympathique, avec certes un scénario assez convenu et prévisible mais qui se laisse gentiment lire, du bon Lim Dall Young.

Cimoc, les dessous du manga (T1)
 Scénario : Lim Dall Young
 Dessin : Lee Hae Won
 Traducteur  : Olivier Huet
 Éditeur français : Doki-Doki
 Format : 127 x 180 mm, noir et blanc - sens de lecture original
 Pagination  : 208 pages
 Date de parution : 13 mars 2013
 Numéro ISBN : 978-2-81892-223-1
 Prix : 7,50 €

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