La partie s’avère très serrée. Ni Shion, ni Hani ne parvient à prendre le dessus sur son adversaire. Le maître semble plutôt satisfait par le déroulement de la partie, mais celle-ci doit lui permettre de donner à la jeune fille un cours ultime de shogi, celui qui doit éveiller définitivement la jeune fille à son statut de maître. Pour cela, il doit la couper de tous ses amis, à commencer par Ayumi qu’il va accuser de vol auprès de la police. Mais cette fois, il a un coup de retard sur Satoru qui a déjà offert un curieux marché au jeune homme. Les mailles du filet se resserrent, surtout que l’inspecteur Yokoyama veut absolument résoudre cette affaire avant de partir à la retraite et pour le moment il n’a qu’une seule certitude : les empreintes du tueur ne sont pas celle de Satoru.
Ce huitième tome de « Kings of Shogi » vient clore cette série plutôt originale par son concept. Encore une fois, une partie de shogi sera au centre du récit : la finale entre Shion et Hani. Toute la résolution de l’affaire s’effectuera autour de cette partie qui s’étalera sur toute une journée. Les dernières pièces de l’échiquier seront déplacées par les protagonistes et l’identité de l’assassin sera enfin révélée. Mais encore une fois, la tension et le suspense que doit générer la partie de shogi perdent en intensité car le lecteur, même en ayant essayé de se mettre à ce jeu pour comprendre les finesses de la série, aura du mal à bien comprendre l’enjeu de chaque coup.
Toutefois, la tension sera plutôt bien rendue par le travail de Jiro Ando sur les personnages secondaires, qui sont en fait la clé de l’atmosphère globale de ce tome. Mais revenons cette fois à cette enquête policière qui devait être le fil rouge de la série. Il n’y aura pas tellement de surprise sur l’identité du tueur, connu depuis bien des tomes déjà, pour ne pas dire depuis le début. Par contre, on aurait pu s’attendre à un peu plus de finesse sur le motif de ce meurtre. Malheureusement, celui-ci sera bien trivial, pour ne pas dire décevant. Finalement, le lecteur ressent le même désappointement que l’inspecteur Yokoyama : tout ça pour ça ? Certes, l’enquête était plus un moyen de parler à un large public du shogi et donner envie de découvrir ce jeu, mais tout de même, c’est un peu léger. En refermant cet ultime tome, le lecteur est tout de même un peu déçu, s’attendant à un scénario plus fouillé.
« Kings of Shogi » aura eu le mérite de rendre accessible ce jeu à un large public, mais n’est pas parvenu à donner la place qui lui revenait à l’intrigue principale, certainement par manque d’expérience de Masaru Katori dans la rédaction d’un scénario policier.
Kings of Shogi, the flowers of hard blood (T8)
Scénario : Masaru Katori
Dessin : Jiro Ando
Traducteur : Ken Kuriki
Éditeur français : Pika
Collection : Shonen
Format : 125 x 180 - sens de lecture original
Pagination : 288 pages
Date de parution : 16 janvier 2013
Numéro IBSN : 978-2-8116-1072-2
Prix : 8,05 €
A lire sur la Yozone :
Kings of Shogi, the flowers of hard blood (T1)
Kings of Shogi, the flowers of hard blood (T2)
Kings of Shogi, the flowers of hard blood (T3 et 4)
Kings of Shogi, the flowers of hard blood (T5)
Kings of Shogi, the flowers of hard blood (T6)
Kings of Shogi, the flowers of hard blood (T7)
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