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Sublimes Créatures, tome 4 : 19 Lunes
Kami Garcia et Margaret Stohl
Hachette, Blackmoon, traduit de l’anglais (États-Unis), Southern Gothic Jeunesse, 436 pages, octobre 2012, 18,90€

Pour sauver le monde et l’Ordre des Choses, Ethan a offert sa vie. Le plus grand sacrifice qui soit. A moins que ce ne soit d’avoir quitté Lena qui soit le plus grand sacrifice possible.
En tout cas, le Monde dans lequel se retrouve Ethan n’est pas si différent de celui qu’il a quitté…
Au premier abord.
Mais le jeune homme n’en a cure, différent ou pas, il souhaite rentrer auprès de sa bien-aimée. Car il ne conçoit pas plus sa vie que sa non-vie sans l’Enchanteresse de ses rêves...



La chose était posée dès le départ, ou presque : « Sublimes Créatures » serait une quadrilogie.
Le thème aussi était clair dès le départ : la famille de Lena, frappée d’une malédiction, voit ses membres séparés entre deux clans, les Enchanteurs des Ténèbres et les Enchanteurs de la Lumière, personne ne choisit où il atterrit lors de l’Appel qui a lieu lors des 16 ans de l’adolescent privé de son libre arbitre et contraint au bien ou au mal.
Mais en tant que seconde Élue (Enchanteresse aux pouvoirs incommensurables) de sa famille, Lena causera la mort de tous les membres du clan opposé au sien.

Entre son refus de l’Appel, dans « 16 Lunes » et sa mère, maléfique, qui le force lors d’une 17ème Lune anticipée, au tome 2 ; la donne est faussée et l’Ordre brisé, Lena, à la fois Lumière et Ténèbres doit réparer les dégâts avant la Fin des Temps qui aura lieu à la 18ème Lune de l’un de ses « amis ».

Vous allez dire : « On connaît la chanson, on a lu les trois premiers tomes. Pourquoi nous rabâcher l’histoire ? »
Parce que la question est surtout de savoir pourquoi les deux auteures ne se sont pas arrêtées à une trilogie ? Là encore, j’entends les réponses ici de la part de la plupart des adolescentes amatrices de la littérature Twilight « Parce que sinon, ça finit mal, voyons ! »
Et bien oui, ça finit mal, et alors ?

Rares sont les livres, ou les films, qui finissent mal, mais soyons honnêtes cela fait également la force d’œuvres comme « Ghost », « Love Story » ou, dans un autre genre, « The Mist ».
Et à la fin de « 18 Lunes », tout est bouclé sauf quelques aspects de l’existence de John.

Mais non, Kami Garcia et Margareth Stohl ont décidé de ramener Ethan pour un happy end. C’est un choix, tout comme le fait de créer une intrigue supplémentaire pour excuser ce dernier tome et ne pas en faire, au final, qu’une quête permettant de ramener Ethan à Lena.
Franchement, c’est tout de même la sensation dominante dans le récit sur la première moitié de « 19 Lunes ». Cela ravira les amatrices de romantico-fantastique à l’eau de rose et ennuiera passablement les amateurs de Southern.

Et ce n’est pas la conspiration dévoilée au cours de l’histoire qui va réellement modifier l’impression de lourdeur de ce qui aurait dû être la fin, en apothéose, d’une des plus belles séries du marché actuel.

Grande déception aussi sur la mort des supers méchants, où la ficelle du gentil hyper puissant qui rafle tout est tirée, comme elle l’est parfois dans de mauvais films hollywoodiens où les moyens utilisées dépassent l’imagination mise à contribution.
Sauf que, pour le coup, ce n’est pas le super gentil auquel tout le monde pensait qui rafle tout, c’est déjà cela de gagné.

Ce qui est gagné aussi : le super méchant qui meurt dans l’Autre Monde est vaincu d’une manière admirable, c’est le moins que l’on puisse en dire.
Le reste est malheureusement assez basique, les épreuves devant permettre à Ethan de revenir à la vie sont résolues si facilement que l’on se demande pourquoi personne ne l’a fait plus tôt. Bon, c’est vrai que lorsque l’on a une Voyante, les Grands, toute une famille de puissants Enchanteurs, quelques Enchanteurs morts aussi et quelques Diaphanes de bonne compositions pour vous épauler, les choses deviennent généralement beaucoup plus faciles.

Ce qui ramène à une autre faille de la série : nos deux jeunes héros sont censés être spéciaux.
Lena, qui doit être surpuissante selon les critères magiques, ne joue qu’un rôle mineur dans ce domaine, certes elle ne maîtrise pas ses pouvoirs et se contente de générer orages et poèmes.
Ethan, quant à lui, devait « montrer le chemin » en tant que Pilote. Sauf que, finalement, c’est lui qui est guidé vers son destin qui est de sauter d’un château d’eau… donc de ne conduire personne. Même dans ce dernier tome, c’est lui qui est guidé, du début à la fin, par les informations distillées par les autres protagonistes.

Un volume assez léger au terme de l’intrigue donc.
Et une petite bourde sur la forme avec une note p.153 intégrée au texte.


Titre : 19 Lunes (Beautiful Redemption, 2012)
Série : Sublimes Créatures (Beautiful Creatures), tome 4 /4
Auteur : Kami Garcia et Margareth Stohl
Traduction de l’anglais (États-Unis) : Luc Rigoureau
Couverture : PhotoAlto/Michele Constantini / Getty Images
Éditeur : Hachette
Collection : Blackmoon
Pages : 436
Format (en cm) : 13,5 x 21,4 x 3
Dépôt légal : octobre 2012
ISBN : 978-2-01-202355-0
Prix : 18,90 €


À lire également sur la Yozone :
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Emmanuelle Mounier
9 février 2013


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