Le chaos a atteint la ville, pourtant Rain tente tout pour éloigner Templinion des zones habitées. Son sang d’ange attire la créature comme un aimant. La vengeance est aussi à l’honneur dans l’immeuble de Calvaria. Car Fork a des comptes à rendre pour la mort de Sharem et Eury va lui faire avaler l’addition, version gros calibre. Mais Yuca ne va pas rester en arrière. Il veut expier ses fautes, lui qui a non seulement créé Templinion mais condamné Rain à la pire des morts en lui transfusion du sang d’ange. Il compte mourir en martyr et détruire le coeur de ce monstre en sacrifiant sa vie. Seulement, comme souvent, rien ne se déroule comme le jeune garçon l’avait prévu. Et Rain se doit de provoquer lui-même l’explosion sensée être fatale à Templinion... normalement...
Onzième et dernier tome de la série « Immortal Rain » et quel tome ! 300 pages ! Kaori Ozaki nous offre du grand spectacle pour son final. Comme le laissait prévoir le tome 10, le duel entre l’ange géant et Rain sera au coeur de ce tome. L’objectif est bien d’effacer de la surface de la planète les oeuvre innommable de Yuca. Pour Rain, c’est l’ultime combat, le dernier sacrifice pour notre héros. Et Kaori Ozaki va pousser le dramatique jusqu’à son paroxysme... en sacrifiant ses deux personnages principaux. Nous aurons droit à la classique scène d’adieu entre Rain et Machika, et les émotions passent parfaitement au sein des planches aux grandes cases dont Kaori Ozaki va inonder son tome.
La fin d’« Immortal Rain » poussera le sacrifice des personnages jusqu’à la limite raisonnable. Proche d’un « Roméo et Juliette » moderne, la tension et le suspense seront vraiment poussés jusqu’au tout dernier chapitre. Qui survivra à ce terrible combat, Machika parviendra-t-elle à sauver son amour ? Un amour interdit qui aura été glorifié pendant onze tomes car, comme il est rappelé, Machika n’a que 15 ans... ce qui nous ramène une nouvelle fois à « Roméo et Juliette » mais aussi à « Lolita » car Rain est âgé de plus de 600 ans ! Ce côté politiquement incorrect sera donc passé comme une lettre à la poste et n’aura finalement choqué personne ou presque. Encore un talent incontestable de Kaori Ozaki qui nous fait vraiment tout accepter avec son scénario plein de bons sentiments et au graphisme à la fois tout public et bien plus travaillé qu’il n’y parait.
Le monde onirique de Yuca sera une transition très intelligemment amenée pour ouvrir sur la conclusion de ce dernier tome, les retrouvailles de ces deux êtres qui se sont déchirés pendant 600 ans et qui en réalité s’aimaient de la plus pure amitié. Certains trouveront la fin trop mièvre, trop « happy ending », mais pour une fois, j’ai envie de dire que c’était la meilleure fin que Kaori Ozaki pouvait trouver à cette série qui nous a enchantés par bien des aspects.
« Immortal Rain » n’est certes pas parfait mais ce manga nous aura agréablement accompagné pendant deux ans et on quittera ses personnages avec un petit pincement au coeur.
Immortal Rain (T11)
Auteur : Kaori Ozaki
Traducteur : Julien Pouly
Éditeur français : Doki-Doki
Format : 127 x 182, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 300 pages
Date de parution : 9 janvier 2013
Numéro ISBN : 978-2-81892-159-3
Prix : 7,50 €
A lire sur la Yozone :
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