Mais ses exécutions fréquentes ne passent pas inaperçues, la police soupçonne vite que le tueur est de la maison et comme il n’y a pas de de trace d’armes ou de projectiles, c’est vers les Supra que l’enquête se dirige. Mais le hic pour John, c’est Karen qui enquête et elle ne tarde pas à relier les crimes entre eux.

La machine Glénat se lance dans le comics en créant une nouvelle collections avec des titres de la société Avatar Press, initié avec « Anna Mercury » et « Ignition city » parus au mois d’avril de cette année. Le titre « Wolf-man » est aussi paru au même moment, lui est issu de chez Images comics. « Absolution » est sorti chez Avatar Presse aux USA entre juin et décembre 2009 et devrait faire l’objet de deux tomes.
Dans ce recueil, on retrouve les épisodes 0 à 6 de la série régulière. Christos Gage aime les collants…déjà scénariste chez DC Comics (« Legends of the Dark Knight ») ou Marvel (« X-Men Legacy », « Avengers Academy »), il œuvre aussi épisodiquement pour des séries télés comme « Law and Order : Special Victims Unit » ou « Numb3rs ». Dans un ton adulte, plus proche de « Watchmen », Christos N. Gage revisite le thème du super (anti ?) héros qui passe du côté obscur de la force. Avec un démarrage sur les chapeaux de roues et qui ne fait pas dans la dentelle, le scénario est très punchy et efficace. Dusk a pris la décision de se faire justice lui-même, pensant par la même pouvoir effacer ses cauchemars. Éthique, déontologie, libre-arbitre, critères moraux tous ces éléments sont évoqués dans l’histoire. La question sur le périmètre d’action de la justice est aussi posée. Pas de manichéisme non plus car chaque personnage se rend compte que ses limites peuvent aussi fluctuer en fonction des situations et du vécu. Même les super-vilains, en l’occurrence Happy Kitty , semble avoir une once d’humanité et intervient pour libérer Dusk. On peut aussi voir dans cet ouvrage qu’une grosse baston entre le bien et le mal, où les méchants, qui sont il est vrai des ordures innommables, ne bénéficieraient d’aucune rémission de la part de l’opinion publique. Gage n’est pas si loin d’une réalité contemporaine où l’on trouve des quartiers surveillés par les « voisins vigilants », inspiré du concept anglo-saxon « neighbourhood watch » (surveillance de quartier). La « self justice » comme seule solution ?

Roberto Viacava, semble avoir muri le long de ce tome, si les premières planches semblent maladroites, on sent l’amélioration au cours des épisodes. Les images sont très démonstratives (trop parfois), ce que l’on ne voit pas fait parfois plus peur que la réalité crue. Si son découpage est dynamique (et il le faut avec tous ces super héros), il reste du travail sur ses visages qui sont imparfaits et trop lisses. Son dessin gagnerait en profondeur en travaillant plus les arrières plans, malheureusement les couleurs ne font qu’aplatirent le dessin.

Sous des aspects un peu gores et violents (le langage va de paire), nous trouvons un bon récit qui déménage, non sans avoir un vrai questionnement sur notre société. L’ouvrage est sympa et Glénat Comics n’a pas hésité à enrichir l’album d’une partie « Archive » reprenant la fiche d’identité des personnages ainsi que des illustrations d’autres auteurs (jetez y un coup d’œil, certains dessins valent le détour). Plutôt un bon moment à confirmer avec le tome deux.

Absolution (T1)
Scénario : Christos Gage
Dessin : Roberto Viacava
Couleur : Digikore Studios
Éditeur : Glénat
Collection : Comics
Dépôt légal : 30 mai 2012
Pagination : 192 pages couleurs
Format : 173 x 265 mm
ISBN : 978-2-7234-8862-2
Prix public : 14,95€
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