Pour l’occasion, une nouvelle équipe s’est montée autour de Philippe Graton : Denis Lapière l’assiste pour le scénario et Marc Bourgne et Benjamin Benéteau sont aux dessins. Il est d’ailleurs intéressant de noter que Marc Bourgne s’occupe des personnages et Benjamin Benéteau dessine les décors et les voitures.
La première chose qui surprend, c’est la physionomie de Michel Vaillant. Le pilote a les traits beaucoup plus bouffis qu’auparavant. De manière générale, le célèbre pilote s’est empâté, n’est plus aussi carré. Dans le frontispice sur papier 260 g, uniquement disponible dans la première édition, on peut d’ailleurs voir les premières études de Marc Bourgne sur le personnage.
Si ce Michel Vaillant newlook en étonnera plus d’un et ne rencontrera peut-être pas tous les suffrages, on sent la volonté de changement, celle de redonner un nouveau souffle à cette série. De même, les habitués ne reconnaîtront pas tout de suite les personnages auxquels ils se sont habitués. Toutefois, le contexte aidant, ce n’est en rien gênant.
Cette première surprise passée, la magie de l’histoire opère tout de suite, d’autant que Benjamin Benéteau, le nouveau designer des Vaillantes, tient parfaitement la route.
Il faut avouer que, par le passé, certains albums s’avéraient décevants, avec des histoires creuses sans grand intérêt, si ce n’est de mettre en scène nos héros. Là, rien de tout ça, le scénario est solide et prenant.
Suite à la crise que nous connaissons, la société Vaillante connaît des difficultés. Par soucis d’économie, elle a abandonné les courses automobiles. Michel Vaillant est obligé de ronger son frein, de regarder le Grand Prix de Monaco à la télévision. Un rôle qu’il n’aime vraiment pas. Heureusement, Jean-Pierre trouve un sponsor pour relancer Vaillante dans le monde de la course. Pour la reprise, une voiture est conduite par Michel dans le championnat WTCC.
Tout va bien, si ce n’est que son fils en pensionnat dans une école suisse réputée lui donne du fil à retordre…
Concilier ce retour en compétition avec sa vie privée n’est pas facile et lui pose un cas de conscience. Son côté humain n’est ici pas abandonné, il éprouve des sentiments. De plus, la série ne fait aucunement datée, elle se place d’emblée dans notre présent avec la crise et ses conséquences dans le secteur automobile.
Les nouvelles technologies sont aussi évoquées : la voiture électrique pour l’avenir, Internet comme moyen de publicité…
Même si les mauvaises langues diront que le personnage de Michel Vaillant ne vieillit pas, ne boudons pas notre plaisir avec un récit passionnant et bien ficelé, et des dessins de très belle facture.
Entre continuité et nouveauté, « Au Nom du Fils » place d’emblée cette nouvelle saison sous les meilleurs auspices. Une fois la dernière planche lue, on n’a plus qu’une hâte : découvrir la suite…
Michel Vaillant n’a pas fini de faire rêver ses lecteurs. Qu’on se le dise !
(T1) Au Nom du Fils
Série : Michel Vaillant - Nouvelle Saison
Scénario : Philippe Graton et Denis Lapière
Dessins : Marc Bourgne et Benjamin Benéteau
Couleurs : Christian Lerolle et Sébastien Gérard (couverture)
Éditeur : Dupuis
Collection : Grand Public
Site Internet : le site officiel consacré à Michel Vaillant
Dépôt légal : 11 novembre 2012
Pagination : 56 pages couleurs
ISBN : 978-2-8001-5420-6
Prix public : 15,50 €
Illustrations © Graton et Dupuis (2012).
