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Revolver
Film franco-britannique de Guy Ritchie (2004)
28 septembre 2005


Durée : 1h55
Genre : Policier, action

Avec Jason Statham (Jack Green), Ray Liotta (Dorothy Macha), Vinnie Pastore (Zack), Andre Benjamin (Avi), Terrence Maynard (French Paul), Mark Strong (Sorter)

Sorti de prison après avoir purgé une peine à la place du caïd Dorothy Macha, Jack Green a soif de vengeance. Devenu un joueur de casino imbattable, il humilie Macha qui met rapidement sa tête à prix. Jack est sauvé par deux hommes mystérieux, Zack et Avi et se retrouve empêtré dans des guerres de gang...

« Deviens plus fort en affrontant plus fort que toi. » Emmanuel Lasker, 1899

Produit par Luc Besson, écrit et filmé par Guy Ritchie, « Revolver » est un film ambitieux qui surprend par la mise en scène et l’agencement en puzzle de l’histoire.

Guy Ritchie avait frappé fort avec « Arnaques, crimes et botanique ». L’éclatement des récits, démultipliés par le nombre des personnages, avait permis une narration créative. Ritchie joue beaucoup sur le second degré et s’amuse avec ses personnages, jamais très futés et embarqués malgré eux dans des histoires dont ils sont aussi bien les victimes que les bourreaux.
« Revolver » n’échappe pas à la règle.

L’histoire est un leurre à plusieurs niveaux. On croit qu’elle est importante, qu’elle apporte la clef du film mais finalement, elle ne sert qu’à permettre aux acteurs de s’éclater et au cinéaste de jouer avec les travellings et les ralentis. Il perd volontairement le spectateur dans des suites d’événements qui ne sont là que pour être mis en valeur.
« Revolver » est un film sur l’univers crapuleux. Il évolue dans la violence. L’une des séquences les plus violentes est dessinée, tel un manga. Le spectateur en vient à se demander pourquoi. Pour se dédouaner de la violence ? Pour mieux la faire passer ? On se détache de la réalité, ce qui peut poser problème.

Joué par un Jason Statham pas très bavard dans ses scènes mais narrateur tout au long du film, le personnage de Jack Green crève l’écran avec sa voix profonde. Totalement différent de son rôle dans « Le Transporteur », Statham incarne un homme emporté dans la tourmente des événements. Il ne contrôle rien mais se laisse entraîner sans sourciller. Son personnage est bien plus complexe qu’il n’y paraît. Ray Liotta trouve ici un de ses plus beaux rôles. Il est à mourir de rire dans ses slips moulants. La folie de Macha face à la tranquillité de Green permet de bons moments d’interprétation. Le tueur à gages, joué par Mark Strong, est un personnage particulier et presque attachant. Il rappelle, sur certains points, le « Léon » de Luc Besson.

La mise en scène et le montage, sont, en plus de l’humour et du ton décalé, les points forts du cinéaste. Ritchie joue avec les raccords, le mouvement dans le plan, et pose toujours sa caméra là où d’autres réalisateurs n’y penseraient même pas. L’ensemble est très esthétique, très travaillé et plonge le film dans une ambiance des années 60 / 70. La bande musicale disco évolue ensuite vers une musique plus moderne. Le son et le mouvement apportent une rythmique supplémentaire, en plus de la mise en scène.

« Revolver » est un bon film sur le jeu, le vice et la maîtrise de soi. Il ne faut pas prendre les événements au premier degré, Ritchie étant un adepte du second degré. Le film est pourtant quelque peu gâché par une fin un peu « too much » et parfois pas très contrôlée.
- Qui plus est, le film laisse une vague impression de déjà vu (« Fight Club », de Fincher ou « Pulp Fiction » , de Tarantino). On espère que Ritchie saura mieux maîtriser ses excès à l’avenir car le ton qu’il met dans ses films est inédit.
À voir si on aime l’univers de Ritchie et les polars aux histoires éclatées.

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Guy Ritchie
Scénario : Etahn Gross, Paul Todisco, Guy Ritchie, Luc Besson
Adaptation : Luc Besson

Producteur : Luc Besson, Marty Katz
Productrice : Virginie Silla
Producteur exécutif : Steve Christian
Co-producteur : Pierre Spengler
Directeur de production : Steve Clark-Hall

Musique : Nataniel Mechaly
Photographie : Tim Maurice Jones
Opérateur caméra : Peter Wignall
Son : Simon Hayes
Costumes : Verity Hawkes
Dessinateurs : Choi Ho Man, David Michenry
Dessinateur : Jools Faiers

Production : EuropaCorp (France), Revolver Pictures Limited (Grande-Bretagne), Isle Of man Film Commission (Grande-Bretagne), Canal + France (France), TPS Star (France)
Distribution : EuropaCorp Distribution, France
Presse : Jérôme Jouneaux, Isabelle Duvoisin, Matthieu Rey


Céline Bouillaud
28 septembre 2005



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