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Barakamon (T1 et 2)
Satsuki Yoshino
Ki-oon

Seishu Handa est un talentueux calligraphe et qui ne le sait que trop bien. Imbu de sa personne, il va frapper un directeur de musée qui osa critiquer son art. Comme punition et pour que Seishu retrouve son potentiel, son père l’oblige à s’exiler sur une petite île. Pour Seishu, c’est à la fois l’occasion d’une introspection sur son art, mais surtout un choc culturel violent. Il sera vite mis dans l’ambiance locale par une petite squatteuse de la maison qu’il loue pour l’occasion. Naru s’attache tout de suite à cet étranger qui fait un peu tache dans le village, surtout qu’il est très beau. Pour Seishu, c’est un cauchemar, un supplice de supporter cette gamine qui l’empêche de travailler en paix. Mais peu à peu, en découvrant la simplicité de la vie du village et la gentillesse de ses habitants, Seishu commence à se remettre en cause.



Remise en question

Seishu est finalement bien plus influencé par les remarques de Naru qu’il ne veut bien l’admettre et son travail s’en retrouve modifié... quand il parvient à travailler car les squatteurs croissent à vue d’oeil dans sa maison, avec entre autre l’arrivée de deux adolescentes, Miwa et Tama, qui avaient transformé une des pièces en QG. Seishu découvre la vie dans un village où tous se connaissent et où tout le monde vie ensemble, à l’image de l’école de Naru. Seishu finit par se laisser attendrir par cette myriade de petites têtes blondes... Mais il va être rattrapé par la réalité en apprenant qu’il a fini deuxième d’un concours...

Ah, ces enfants !

Naru est un véritable guide pour Seishu dans cette société semblant parfois vivre en total autarcie. Il faut dire que passer de Tokyo à une petite île a de quoi dépayser. Mais surtout, Seishu retrouve une nouvelle motivation, souvent par les paroles pleines de bon sens des anciens du village. C’est eux qui vont lui donner la force de passer son échec. Mais il va aussi influencer les jeunes qui se rapprochent de lui à travers son travail de calligraphe. Tous semblent vouloir l’intégrer à la vie de la communauté, parfois en lui révélant des secrets intimes, comme le manga qu’écrit Tama. Bon, ce n’est vraiment pas le genre littéraire de Seishu et cela se sent. Mais alors que le jeune homme semble avoir trouvé sa source d’inspiration, son corps décide de le lâcher...

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Un peu de douceur dans un monde de brute

Il y a des mangas qui vous sortent de votre grisaille quotidienne et vous balancent en plein visage une grande bouffée d’air frais revivifiant. « Barakamon » fait partie de cette catégorie. Surtout que le thème semblait plutôt facile : un calligraphe imbu de sa personne redécouvre la simplicité et le plaisir de dessiner en s’exilant dans un petit village. Le message de Satsuki Yoshino est franc et direct : il faut savoir faire un break et réapprendre à apprécier les choses simples.

Nous découvrons l’île en même temps que Seishu, Satsuki Yoshino ne développant que peu à peu ses personnages, tout comme un étranger parvient peu à peu à en apprendre un peu plus sur les gens qui l’entourent. Ce choix permet de surtout mettre en avant les expériences vécues par Seishu et c’est très bien comme cela. L’abus des flash-back usés à l’extrême dans d’autres séries n’a pas sa place dans un monde où tout s’écoule sans histoire. Nous ne savons donc que le nécessaire sur Naru ou encore Miwa, mais nous sommes aussi au début d’une série qui prend le rythme de la vie sur cette île : lent et serein.

Bien évidemment, l’humour est très présent, les occasions de mettre le pauvre calligraphe en difficultés sont pléthore, quand il ne se met pas lui-même en danger, comme dans l’affaire de son allergie aux chats. Ne pas se presser, ne pas vouloir absolument tout savoir sur tout le monde tout de suite a ici quelque chose de bon et agréable. Car en fait a-t-on vraiment besoin de connaitre le curriculum de l’instituteur ou des anciens dès les premiers tomes ? Evidemment non, et c’est bien là, en fait, le talent de Satsuki Yoshino : rompre avec une certaine idée d’un shonen, comme Seishu rompt avec sa vie citadine.

Graphiquement, on retrouve ce design de personnage un peu spécial utilisé également par Shinobu Ohtaka dans « Sumomomo, la fiancée la plus forte du monde ! », plus moderne, cassant les habituelles bouilles trop rondes. Les adultes et les anciens ont des tronches réellement burinées par le soleil et se différencient beaucoup de cet étranger venu de la ville. Satsuki Yoshino alterne intelligemment les planches avec beaucoup de détails, des décors bien rendus, avec des cases plus blanches, plus calmes, s’opposant à celles où Seishu se jette dans la calligraphie, cet art un peu abstrait pour des occidentaux car il faut avouer qu’il est difficile de discerner le talent entre un idéogramme et un autre. J’avoue moi-même être assez circonspect sur cet art, mais il est très bien rendu sur ces deux tomes qui tentent un peu de nous montrer la différence entre simplement une belle écriture et de l’art.

« Barakamon » est la simplicité fait manga et le lendemain de la fin du monde, ça fait du bien !


Barakamon (T1 et 2)
- Auteur : Satsuki Yoshino
- Traducteur : Fédoua Lamodière
- Éditeur français : Ki-oon
- Format : 130 x 180 mm, noir et blanc - sens de lecture original
- Pagination : 208(T1) et 192(T2) pages
- Date de parution : 25 octobre et 13 décembre 2012
- Numéro ISBN : 978-2-35592-449-1 ; 978-2-35592-473-6
- Prix : 7,65 €


© Satsuki Yoshino / SQUARE ENIX CO., LTD.
© Ki-oon 2012



Frédéric Leray
22 décembre 2012




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