Dans le phare de Cordouan, Vaucanson passe son temps à écrire à ce qu’est devenu son fils pour lui révéler des secrets familiaux qui pourraient semer le désordre dans la Cour. La naissance de la belle et intrigante Françoise d’Aubigné n’est pas si noble que cela et la demoiselle pourrait bien être utile à D’Astarac. Mais côté femme, l’homme mécanique a assez de problèmes comme cela avec celle dont il est amoureux : la belle Madame de la Vallière. Quand votre corps est régi par un mécanisme, difficile de pouvoir satisfaire les envies d’une belle femme et la frustration D’astarac le met dans une position des plus embarrassantes vis-à-vis de la demoiselle. Alors autant se noyer dans son enquête en partant pour Belle-Ile-en-Mer.

Cédril Mainil s’attaque ici à la deuxième partie de sa fresque historico-policière dont le héros est cet étrange Chevalier Mécanique. En introduction, le scénariste tient à remettre son récit dans le vrai contexte historique, rappelant que, si le fond est parfaitement véridique, il s’est évidemment permis quelques libertés. Nous notions d’ailleurs, dans notre critique du premier tome, la recherche historique réaliséenon seulement par l’auteur mais aussi par le dessinateur, Mor. Ce dernier nous livre quelques secrets sur ses dessins de monuments historiques, comme le phare de Cordouan ou encore Versailles. Ces précisions sont très intéressantes pour bien comprendre les difficultés d’un artiste pour retranscrire dans une BD des monuments complexes, conns d’un très grand nombre et qui seront inévitablement soumis à l’oeil critique du lecteur.
L’histoire de ce deuxième tome se déroule assez lentement, préférant développer aussi bien les récits secondaires, qui ressemblent à de nombreuses pièces d’un même puzzle, que le fil rouge de cette série : la recherche de la table d’émeraude. Entre les frasques de la cour et l’isolement de Belle-Ile-en-Mer, Cédric Mainil nous entraîne dans des atmosphères variées, qui donnent un petit air « old school » à sa série, nous faisant penser à des séries comme « Vidocq » ou bien sûr les diverses adaptations du « Masque de Fer »... Cette référence n’est pas un hasard car comment mettre en scène une aventure se déroulant durant le règne de Louis XIV sans s’inspirer d’un des plus énigmatiques résidents de la Bastille ?
Avec toujours ce faux rythme qui est devenu comme une marque de fabrique, « Le Chevalier Mécanique » continue de nous surprendre agréablement, par un suspense bien géré, et cela malgré une profusion de plus en plus importante de personnages. Leur gestion sera cruciale dans le futur tome 3.... S’il récolte assez de financement, comme le veut la règle des titres édités chez Sandawe. En tout cas, il serait dommage de s’arrêter là.
(T2) Ombres et Démons
Série : Le Chevalier Mécanique
Scénario : Cédric Mainil
Dessin : Mor
Couleurs : Silvio Speca
Éditeur : Sandawe
Dépôt légal : 24 octobre 2012
Pagination : 56 pages
ISBN : 978-2-930623-06-1
Prix : 12,99 €
A lire sur la Yozone :
Le Chevalier Mécanique (T1) La table d’émeraude
Illustrations Mor © Editions Sandawe, 2011