Iwanishi pensait avoir gagné le temps nécessaire pour mettre la main sur le briseur de nuques en passant un marché avec le Tic-Tac. Malheureusement, il ne pensait pas se faire un nouvel ennemi tout aussi mortel. Et le voila maintenant entre les mains de la Miss, une organisation mafieuse, avec une de ses mains à la merci d’un massicot. Vraiment pas de quoi être fier. Il s’est fait bêtement avoir avec la Cigale et maintenant, le boss de la Miss veut absolument qu’il paie pour ces abrutis de Tic-Tac. Mais où va-t-on ! Et il ne semble pas avoir été très convainquant car le massicot s’est refermé sur ses doigts qui se sont faits illico la malle. Pendant ce temps, deux masochistes pensent qu’ils peuvent torturer bêtement la Cigale. C’est méconnaître l’instinct de survie de ce tueur né, qui va rapidement inverser les rôles. Et quand on met une tronçonneuse entre les mains de la Cigale, le massacre va de pair.
C’est toujours un vrai plaisir de tenir entre les mains le nouvel opus de Megumi Osuga. « Waltz » a toujours ce petit gout de politiquement incorrect, tout en douceur, avec ce point de vue du tueur à gages qui justifie son concept de la vie.
Le tome 3 nous avait laissé sur un cliffhanger de taille : la mort du briseur de nuques. Le pauvre Ichigohara se retrouvait sans protecteur et nous pouvions nous interroger sur la réaction qu’allait avoir le garçon. Megumi Osuga n’est pas tombée dans la facilité de la vengeance, bien au contraire. En suivant la logique des personnages de Kotaro Isaka, le jeune homme va tout simplement prendre la place de cet homme auquel il ressemble tant. Et ce qui est très fort dans ce scénario, c’est l’astuce qui sera utilisée pour nous faire croire que Ichigohara est devenu un « briseur de nuques 2 » sans aucune évolution. Et il faut avouer que l’on se laisse prendre assez facilement, étant quelque part un peu formaté pour accepter ce genre d’aberration. On en oublie presque que Osuga et Isaka sont au contraire les plus réalistes possibles, même si la Cigale est un peu extrémiste.
Notre cher Cigale aura d’ailleurs une petite discussion philosophique avec Ichigohara sur la différence entre un tueur à gages et un serial killer. Une discussion qui peut paraître quelque peu hallucinante pour le lecteur qui découvre la série. Il faut dire que notre Cigale venait de se sortir d’un guêpier incroyable mis en oeuvre par la Miss, un groupuscule que les lecteurs du « Le Prince des Ténèbres » connaissaient déjà à travers leurs assassins. Ici, Iwanishi a failli y laisser ses doigts au premier sens du terme. La scène du massicot comme celle du massacre à la tronçonneuse sont des petits bijoux anthologique aussi bien par le scénario que par les dessins qui nous mettent vraiment dans une ambiance digne de « Scarface ». Un grand moment de cette série bourrée d’excellentes surprises façon « pollar » hyper violent.
Bon, je ne le cache plus, je suis un inconditionnel de « Waltz », digne préquelle de l’excellent « Prince des Ténèbres ».
Waltz (T4)
Auteur : Megumi Osuga
D’après l’œuvre de : Kotaro Isaka
Traducteur : Kayo Chassaigne-Nishino
Éditeur français : Kurokawa
Format : 115 x 177, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 192 pages
Date de parution : 15 novembre 2012
Numéro IBSN : 2-351-42836-6
Prix : 7 €
A lire sur la Yozone :
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Le Prince des Ténèbres (T6)
Le Prince des Ténèbres (T7)
Le Prince des Ténèbres (T8 et 9)
Le Prince des Ténèbres (T10)
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Waltz (T2)
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