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Magasin des suicides (Le)
O. Ka & D. Collardey
Delcourt

La famille Tuvache tient un commerce florissant mais bien morbide : un magasin des suicides.
La naissance de leur petit Alan va venir tout bouleverser, car il incarne la joie de vivre.



J’ai lu le roman de Jean Teulé en 2008, année de sa sortie, et j’avais vraiment adoré. Le ton décalé et morbide, cette morale tragi-optimiste, et surtout cette fin surprenante, tout était réuni pour en faire un grand succès littéraire, propice à une adaptation sur grand écran.
Et c’est finalement en 2012 que deux adaptations de ce roman ayant fait le tour du monde virent le jour. L’une en film d’animation dirigé, s’il vous plait, par Patrice Leconte sortie en septembre 2012, et l’autre en BD.

Les Tuvache sont une famille de commerçants, ils ont à cœur de satisfaire leur clientèle et de renouveler constamment leur offre avec de nouveaux concepts. Le père Mishima est très consciencieux, la mère, Lucrèce, suit son mari pour la bonne marche de l’entreprise familiale. Le fils ainé, Vincent, est dépressif et anorexique, la fille Marilyne complexée bien que jolie et enfin Alan, le benjamin, joyeux et humaniste. Ce petit dernier non désiré, né d’une capote percée vendue en magasin et testée par ses parents, va bouleverser leur façon de voir la vie et tenter avec ses moyens potaches de sauver le plus de clients possible.
Au magasin des suicides, on ne fait pas crédit, et pour cause : le client ne vient normalement qu’une fois. Il achète l’un des produits phares de la boutique, tel la corde pour se pendre avec nœud coulant déjà fait, le parpaing pour se défenestrer sans risque de tournoyer tel une feuille morte ou bien encore les bonbons empoisonnés pour les plus jeunes candidats au suicide.
Il faut dire que la ville qui les entoure est plutôt sordide, une sombre banlieue grise et désespérée. Mais Alan, l’optimiste, voit le bon en chacun, l’avenir radieux, le talent caché. Un véritable petit rayon de soleil. Quel fils indigne !

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Quelques ressorts scénaristiques prévisibles mais par contre, une fin surprenante qui ne laissera aucun lecteur indifférent.
L’adaptation est fidèle à la trame du roman et bien menée par le scénariste Olivier Ka qui a su rester dans l’esprit du livre. Bien entendu, l’univers est plus restreint par manque de pages mais l’essentiel est là.

Les dessins de Domitille Collardey sont simples mais servent bien la narration. L’accent est d’avantage mis sur le travail des couleurs. Au début de l’album, seul Alan est coloré et vif, puis au fur et à mesure que son influence grandit, les couleurs s’étalent. Tout d’abord sur des petits détails pour finalement envahir les pages entières. Le bonheur serait-il contagieux ?

Il s’agit donc là d’une bonne adaptation qui peut permettre aux lecteurs de BD, non lecteurs de romans, de découvrir l’univers riche et loufoque de Jean Teulé dont d’autres romans, tel le fabuleux “Montespan”, ont été adaptés en bandes dessinées.


Le magasin des suicides
- Scenario : Olivier Ka
- Dessin : Domitille Collardey
- Éditeur : Delcourt
- Dépôt légal : 5 septembre 2012
- Format : 240 x 320 mm
- Pagination : 64 pages couleurs
- ISBN : 978-2-7560-2000-6
- Prix Public : 14,95 €


Illustrations © Collardey et Delcourt (2012)



Allison & Julien
19 décembre 2012




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