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Serpent Rouge
Hideshi Hino
Imho

Vivre dans une maison au coeur de la forêt n’a rien de rassurant pour un jeune garçon, mais cette maison là est très particulière. En fait, il n’est jamais parvenu à fuir ce lieu maudit. Chaque fois qu’il pensait avoir traversé cette sinistre forêt, il revenait sur ses pas. Mais la maison n’est rien à côté de ses habitants. Ce sont pourtant ses parents, mais ils sont tous plus fous les uns que les autres : un père qui cultive des vers et des poules qu’il torture pour qu’elles pondent, une grand-mère qui se prend pour une poule, une père qui passe son temps à soigner le gigantesque furoncle du grand-père, une soeur qui adore les vers... Oui, les habitants semblaient être encore plus inquiétants que la demeure...



Une nuit, le garçon fait un affreux cauchemar. Dans la demeure se trouve un miroir qui coupe un couloir. Son grand père raconte que, de l’autre côté du miroir, se trouve un labyrinthe de couloirs et au fond une chambre close qu’il ne faut sous aucun prétexte ouvrir. Seulement, dans ce rêve, il traverse le miroir et sans qu’il ne puisse rien faire, la porte de la chambre maudite s’ouvre... et lui se réveille. Mais c’est alors que des événements vont s’enchaîner pour détruire sa famille. En fait, tout commença le soir où sa soeur fut mordue par un énorme serpent rouge, dans son lit. Les conséquences sur sa soeur furent assez inattendues. Elle ne sembla pas du tout empoisonnée, en tout cas pas au sens normal du terme. Mais elle souffrit par la suite d’une terrible soif de sang.

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Les éditions Imho poursuivent la réédition des oeuvres majeures de ce maître de l’horreur nippon qu’est Hideshi Hino.

A travers « Serpent Rouge », le mangaka s’attaque ici à de nombreuses peurs viscérales que les enfant peuvent développer dans une situation peu rassurante. Et qui y a-t’il de pire qu’une maison perdue au fond d’une forêt, sans ouverture vers le monde extérieur. La famille que nous décrit Hideshi Hino est un véritable cas d’école de multiples perversions et de folies. Les femmes sont obsédées par la ponte, le grand-père prend son pied à se faire pétrir le furoncle... Sans oublier un père totalement psychotique... Bon, la soeur se limite à un amour pour les vers de terre... La plus proche de la normalité pourrait-on dire, et pourtant c’est par elle que tout va commencer.

Avec le serpent, Hideshi Hino reprend un grand classique des porteurs de malédiction, l’ennemi naturel de la femme comme nous le rappelle « La Genèse ». Et ici, ce sera de nouveau le cas, le serpent rouge s’attaquant à la jeune soeur. Les perversions des personnages prennent alors une tournure chaotique, et décimeront cette famille de détraqués. Le jeune garçon gardera par contre toute son innocence durant la transformation de sa famille. Il est l’observateur privilégié mais aussi la cause de cette déchéance. La fin que lui réserve le mangaka est assez surprenante et interpellera certainement nombre de lecteurs. Que voir dans l’éternelle recommencement et l’impossibilité d’échapper à son destin, notions si chères à nos cousins nippons ?

Ce qui est déstabilisant dans les mangas de Hideshi Hino, ce sont ses dessins enfantins, avec des personnages aux bonnes bouilles rondes. Mais ici, elles sont plus inquiétantes qu’autre chose. C’est là tout le talent de Hideshi Hino, créer une atmosphère oppressante avec des personnages qui devraient au contraire avoir tout de rassurant. Mais il suffit d’analyser le regard de ces personnages pour n’y voir que folie, dans jamais savoir ce qui a bien pu l’engendrer. Un manga de Hideshi Hino se dévore, effraie, dérange, mais au final, le lecteur sait qu’il a eu entre les mains une oeuvre incontournable de la BD d’horreur pour ne pas dire la littérature d’horreur.

« Serpent Rouge » est un incontournable pour tous les amateurs d’horreur et d’histoires réellement effrayantes.


Serpent Rouge
- Auteur : Hideshi Hino
- Traducteur  : Satoko Fujimoto et Eric Cordier
- Éditeur français : Imho
- Format : 145 x 210, noir et blanc - sens de lecture original
- Pagination  : 192 pages
- Date de parution : 15 novembre 2012
- Numéro IBSN : 978-2-915517-88-0
- Prix : 14 €


A lire sur la Yozone :
L’Enfant Insecte


© Edition Imho - Tous droits réservés



Frédéric Leray
15 novembre 2012




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