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Palepoli
Usamaru Furuya
Imho

Derrière l’oeilleton d’une porte, peut-on se sentir comme Dieu ? En tout cas, sans intervenir, l’oeilleton suffit pour transformer en enfer la vie du passant. Bon, avoir tué celui qui pourrait prendre votre place n’aide pas à ce sentir vraiment en confiance, tout comme cette jeune fille sensée apporter la joie et qui est stressée comme pas deux... Un ourson peut-il être un serial killer ? Un gentil petit ourson, armé d’un couteau certes, mais si mignon... Avec des femmes éventrées devant lui, mais cela ne peut être qu’une coïncidence, n’est-ce pas inspecteur Yama ?



« Palepoli » est la première oeuvre signée Usamaru Furuya. Nous avions découvert le mangaka à travers deux oeuvres très intéressantes : « Tokyo Magnitude 8 », aux éditions Panini Manga, ultra réaliste et collant à l’actualité, et « Litchi Hikari Club », aux éditions Imho, avec son scénario dérangeant et ses dessins hyper réalistes. Il était donc intéressant de découvrir les premières oeuvres de ce mangaka politiquement incorrect, tel que nous les aimons sur la Yozone.

Mais le choc sera rude ! Comme le dit si bien le petit résumé des éditions Imho, nous allons retrouver des histoires en quatre cases où se succéderont pelle-mêle un ourson serial killer, un christ lilliputien, un voyeur par son oeilleton, un écrivain poursuivi par le fantôme des pages rejetées... Ne cherchez aucune cohérence dans la succession des histoires, il n’y en a aucune. Les principaux personnages, si on peut utiliser ce terme ici, seront utilisés sur plusieurs dizaines de planches alors que pour d’autres, ce ne sera qu’une très brève apparition. Les histoires sont souvent surréalistes, utilisant de nombreux symboles de notre société, souvent tournés en dérision pour ne pas dire plus. Je ne reviendrai pas sur la facilité avec laquelle on peut ridiculiser Jésus sans risquer de voir sa porte plastiquée (je suis dans une semaine mystique, vous avez dû vous en apercevoir).

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Un gros problème avec les caricatures qui pullulent dans ce recueil est le référentiel qui sera étranger à la majeure partie des lecteurs. Une grande partie de l’humour se base sur des parodies, mais ne connaissant pas les scènes ou mangas ou émissions parodiés, très vite, l’effet tombe à plat. Surtout que trop souvent, sans cette référence, la saynète est tout simplement incompréhensible, au-delà de l’absurde ou de l’abstrait.

Usamaru Furuya semble avoir voulu nous prouver l’étendue de ses capacités graphiques. Tous les styles sont représentés, de la caricature à l’hyper réalisme, en passant au style de manga plus classique. Mais comme souvent le trop est l’ennemi du bien est on a rapidement mal au coeur avec tous ces changements de style, totalement arbitraires, parfois sans logique compréhensible. Le gore se mêle au ridicule et l’artistique pur. On s’y perd et l’envie de fermer le livre pour n’y retourner que plus tard est plus que fréquente. Mais ce type de recueil n’est pas du tout fait pour être lu d’une traite, ni même dans l’ordre des pages, qui n’a finalement quasiment aucune importance.

« Palepoli » est une curiosité qui ne plaira certainement pas à tout le monde, bien trop compliqué et souvent incompréhensible.


Palepoli
- Auteur : Usamaru Furuya
- Traducteur  : Naomiki Sato et Marie-Saskia Raynal
- Éditeur français : Imho
- Format : 147 x 210, noir et blanc - sens de lecture original
- Pagination  : 160 pages
- Date de parution : 20 septembre 2012
- Numéro IBSN : 978-2-915517-66-8
- Prix : 14€


© Edition Imho - Tous droits réservés



Frédéric Leray
4 octobre 2012




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