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Legend
Marie Lu
Castelmore, roman traduit de l’anglais (Etats-Unis), dystopie, 284 pages, Septembre 2012, 15,20 €.

Pour June, seule enfant à avoir obtenu la note maximum à l’Examen, la République Américaine, qui a fait dissidence avec le reste du pays, les Colonies, est parfaite. Ses dirigeants travaillent pour le bien du peuple. Et ceux qui échouent à l’examen méritent bien leur sort.
Le jour où son frère, officier dans l’armée de la République, est tué, June va tout faire pour retrouver son assassin. Surtout qu’il s’agit du garçon le plus recherché, le fameux Day.
Mais les faux-semblants sont légion.
Day n’est peut-être pas celui qu’on voudrait nous faire croire.
Et la République ne serait pas aussi parfaite qu’elle voudrait le laisser paraître…



Quand je vous disais il y a peu que la dystopie était à en pleine ascension, en voici un nouvel exemple.

Cette histoire de séparation des masses en deux classes bien distinctes et de la dominante utilisant carrément un virus pour conserver son pouvoir est le décor idéal pour une discussion sur les consciences et l’aveuglement collectif.

Car derrière ces révoltes adolescentes qui ne semblent être rien d’autre que ça au final, se trouvent tout de même des arguments politiques intéressants et qui mériteraient d’être mis en avant et développés.
Nous ne sommes pas qu’en présence du David crasseux des bas-fonds se battant contre le Goliath clinquant et bling-bling. Ou plutôt si justement, nous sommes bien dans notre propre société, avec un décorum différent.

On le dit déjà depuis longtemps de la science-fiction, mais cela est d’autant plus vrai pour l’anticipation dystopique, ces romans sont des étalages des dérapages de notre société. Et pas seulement ceux probables mais ceux existants.

Ici, Marie Lu, une nouvelle jeune auteure américaine d’origine chinoise (et oui, en espérant qu’elle existe plus loin que ce roman ou que sa trilogie à venir) utilise des arguments existants.
Combien de Californien aimeraient faire sécession ?
La Californie n’est-elle pas déjà un état à part dans la masse américaine ?
Marie Lu a poussé le bouchon et nous y voici.

Elle utilise ensuite une trame plutôt cousue de fil blanc avec ces deux êtres que tout sépare et qui vont se retrouver au final. Mais l’histoire se laisse bien suivre.
La prise de conscience de June se fait peu à peu, avec intelligence et sans précipitation. Elle devra se dépasser pour accéder à la vérité et ne tombera pas dans la seconde sous le charme du héros au grand cœur. Même si celui-ci est un peu caricatural.
N’est-ce pas aussi l’apanage de ce genre-là ?

Le roman est agréable à suivre avec des chapitres passant de June à Day en alternance, présentant les deux points de vue sans être redondants.

Je ne m’emporterai pas autant que les auteurs des commentaires de la quatrième de couverture, mais « Legend » est une dystopie bien montée, au background solide et au discours engageant.
À essayer sans problème.


Titre : Legend
Auteur : Marie Lu
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) : Olivier Debernard
Éditeur : Castelmore
Pages : 284
Format (en cm) : 14,5 x 21,5 x 2,3
Dépôt légal : septembre 2012
ISBN : 978-2362310638
Prix : 15,20 €


Michael Espinosa
3 octobre 2012


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