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Troubles
Claudine Desmarteau
Albin Michel Jeunesse, Wiz, roman français, récit de vie, 187 pages, septembre 2012, 12 €.

On n’est pas sérieux quand on dix-sept ans comme Camille.
Elle, elle aime la vie. Enfin, ça dépend des jours. Des jours qui passent. Inexorablement.
Pourquoi ? Comme ça, parce que c’est la vie.
Alors elle traîne avec ses potes. Surtout avec Fred, son ami de toujours. Peut-être plus. Elle ne sait pas.
Elle passe le temps. En glandant. En buvant. En prenant ce qui passe.
Comme ça.
Parce que c’est la vie…



La vie d’ado ce n’est pas simple, on le sait. Alors on se cherche.

Dans le cinéma, comme Camille, qui nous gratifie tout au long du roman de scènes tirées de ses films préférés. Des scènes qui illustrent son état d’esprit. Ou qui le forment peut-être. Des films qui sont plutôt « hype ». Bien vu par Télérama ou les Inrocks. Des films qui peuvent nous parler, ou pas.

Dans la bibine. On s’y trouve, ou on s’y perd.
Qu’il soit léger comme la bière ou dur comme la vodka, l’alcool est une échappatoire. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est Apollinaire. C’est « hype ».
Une bonne biture et on s’oublie. Ou alors on a de quoi raconter à la prochaine. On est seul, mais avec les autres. Jusqu’à ce que tout le monde soit dans le coma.

Dans la glande pas mal aussi, en philosophant sur la vie, la mort, les vaches. On n’est pas vraiment cohérent, comme sous came en permanence.
On manque aussi de recul, de respect, de tolérance. On est extrême. Parfois extrêmement cassé sous la table.

On met un pied devant l’autre en se disant que ça mènera quelque part. Ou pas.

Parfois on dérape. Comme les héros de « Troubles ». Mais fallait s’y attendre. Chaque mot mène à cela.

Et puis un jour on devient quelqu’un. Peut-être.

« Troubles », c’est une adolescence de petits bobos qui aiment ne rien foutre en se disant que de toute façon ça arrivera un jour de bosser. Un vrai problème de riche.

Je l’ai vécue cette adolescence. Pas celle de « Troubles ». Celle-là, je ne l’ai jamais comprise. Mais elle a existé autour de moi. J’ai vu les potes la tête dans les toilettes. J’ai relevé des rastas de cheveux blonds et des queues de cheval pour éviter que ça tache les hauts style grunge mais qui valaient des fortunes. J’ai quitté des soirées à 22 heures parce que tout le monde était plié sous la table. Il est où l’intérêt ?

Avec « Troubles », j’ai revécu ces moments de pertes de temps.

Ou alors je n’ai rien compris à ce bouquin.

Ce n’est pas grave, « Télérama » l’adore.


Titre : Troubles
Auteur : Claudine Desmarteau
Éditeur : Albin Michel Jeunesse
Collection : Wiz
Pages : 187
Format (en cm) : 14,5 x 21,5 x 1,5
Dépôt légal : septembre 2012
ISBN : 978-2226242891
Prix : 12 €



Michael Espinosa
19 septembre 2012


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