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Time Killers
Kazue Kato
Kaze Manga

Shuri Todo n’a pas vraiment eu une enfance heureuse. Son père était un criminel, une petite frappe, mais surtout, Shuri était témoin de ses exactions. Alors qu’il pensait son père dépourvu de sentiments et uniquement vivant de la violence, Shuri a découvert un homme au bout du rouleau, assez désespéré pour lui demander de le tuer. C’est ainsi que Shuri embrassa la carrière d’assassin. Recueilli par son oncle, il prend les contrats qui passent jusqu’au jour où il lui est demandé de tuer le père d’un de ses camarades de classe. Taira est un gentil garçon, qui s’est pris d’amitié pour Shuri. Mais le business est le business...



Sasuke et Usakichi sont deux mercenaires. Si Sasuke est un humain, Usakichi est un léporidé. Drôle d’alliance car les humains ont longtemps chassé cette race de lapins anthropomorphes pour leur fourrure. C’est d’ailleurs le même étonnement pour leur cliente, une vieille femme léporidée, ayant un champ de tomates qui semble attirer la convoitise de bandits. Elle ne cultive pas pour se nourrir mais pour faire des offrandes aux morts, à ceux de son village qui furent massacrés par des humains. Alors devoir être protégée par Sasuke ne l’enthousiasme guère, surtout que le jeune homme, dans un moment d’inattention, va laisser deux brigands mettre le feu aux plantations. Seulement, les bandits ne sont pas seulement venus récupérer les terres, mais aussi se débarrasser une bonne fois pour toute de la propriétaire.

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« Time Killers » est un recueil de nouvelles écrites par Kazue Kato, la créatrice de « Blue Exorcist ». D’ailleurs comme l’indique en gros la couverture de ce one shot, le scénario de la dernière nouvelle a été écrit à partir des notes prises par Kato pour sa série. C’est assez atypique puisque, d’habitude, un mangaka écrit une nouvelle et, si elle fonctionne bien, il part de son histoire pour en faire une série. En tout cas, le style graphique de Kato est parfaitement reconnaissable, ainsi que son design pour les démons. Le lecteur est en terrain connu et apprécie comme il se doit cette déclinaison sur le même thème.

Mais avant d’en arriver là, que le chemin fut long, surtout au niveau du dessin. Les premières nouvelles de ce tome nous montrent toute la progression de la mangaka et les efforts faits surtout sur les traits des visages. Ces nouvelles ont toutes un point commun : elles sont très moralisatrices. « Tomates » est très symbolique de l’état d’esprit de celles-ci. La mangaka fait passer un message de tolérance et d’acceptation de l’autre, mais dans les deux sens. C’est très intéressant car, alors que l’on aurait pensé à une structure banale où les lapins défendraient les humains pour montrer qu’ils valent autant qu’eux, Kato joue la carte inverse où l’humain aide les lapins pour montrer qu’il n’y a aucun différence pour lui. Et les racistes, avec des excuses évidemment, sont incarnés par la grand-mère léponidée. Le message est assez fin et très intelligent. Bon, il y avait encore du boulot sur le visage de Sasuke.

Le recueil comprend de longues nouvelles et parfois des histoires en trois ou quatre planches, comme celles en couleurs, très pessimistes mais excellentes dans la réalisation. On sent ici que Kato est plus maîtresse de son dessin et a quasiment atteint son niveau actuel.

« Hoshi Ota » s’attaque au monde des otakus, mais dans le sens très général utilisé au Japon et non le sens européanisé qui se limite aux mangas. Ici, c’est un jeune passionné d’astronomie qui décide de changer de vie pour être mieux accepté par ses petits camarades au moment où il rencontre la fille de ses rêves, passionnée d’astronomie évidemment, et où l’humanité est à deux doigts d’être exterminée par des extraterrestres. Oui, je suis d’accord, cela fait beaucoup d’un coup et Kazue Kato va utiliser beaucoup d’humour pour son message de tolérance, quoiqu’il s’agit plus ici d’acceptation de soi. Une défense des otakus qui peut paraître surprenante alors que le Japon les considère comme de véritables parias. Une petite fable amusante qui démontre surtout les talents de scénariste de Kazue Kato.

Au-delà des origines de « Blue Exorcist », « Time Killers » est surtout un exemple du talent brut de Kazue Kato et son imagination débordante.


Time Killers
- Auteur : Kazue Kato
- Traducteur  : Sylvain Chollet
- Éditeur français : Kaze Manga
- Collection : Shonen up !
- Format : 112 x 176, noir et blanc - sens de lecture original
- Pagination  : 240 pages
- Date de parution  : 6 juillet 2012
- Numéro ISBN : 978-2-82030-402-5
- Prix : 6,99 €


A lire sur la Yozone :
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TIME KILLERS © 2011 Kazuo Kato /SHUEISHA Inc.
© Edition Kaze Manga - Tous droits réservés



Frédéric Leray
4 septembre 2012




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