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Deep Impact
Film américain de Mimi Leder (1997)
27 mai 1998


Genre : Science-fiction (histoire de météores)
Durée : 2h24

Avec Robert Duvall (Spurgeon “Fish” Tanner), Téa Leoni (Jenny Lerner), Elijah Wood (Leo Biederman), Vanessa Redgrave (Robin Lerner), Maximilian Schell (Jason Lerner), Morgan Freeman (Président Tom Beck), Leelee Sobieski (Sarah Hotchner Beiderman), Denise Crosby (Vicky Hotchner), Blair Underwood (Mark Simon), Charles Martin Smith (Marcus Wolf), etc,.

Leo Biederman (E. Wood), adolescent passionné d’astronomie, note la présence d’un objet inconnu dans le ciel et le signale aussitôt à l’observatoire le plus proche. Malheureusement, le scientifique Marcus Wolfe décède dans un accident de voiture en voulant transmettre la nouvelle au plus vite aux autorités compétentes. Visiblement, quelque chose dans ses calculs l’a profondément affolé...
Quelques mois plus tard, une jeune journaliste aux dents longues, Jenny Lerner (T. Leoni), soupçonne des bizarreries dans le discours présidentiel et dans les réponses aux questions qu’elle pose à ses proches conseillers. Elle se lance alors dans une vaste enquête, soupçonnant une histoire de mœurs, de corruption ou un coup tordu politique... Elle est loin de se douter de l’horrible vérité !
Provoquant un entretien privé et ultra confidentiel, le Président des USA en personne finit par lui avouer que la comète “Wolf-Biederman” va percuter la Terre et détruire l’humanité ! Pour parer au désastre, deux solutions parallèles vont être mises en œuvre : lancer une mission spatiale chargée de détourner ou de détruire l’objet céleste et mettre à l’abri sous terre quelques centaines de milliers d’Américains choisis selon des critères de mérites, d’âge et de Q.I.
Si la mission spatiale échoue, ils seront chargés de relever l’humanité de ses cendres.

Descendant direct du « Meteor » de 1979 et précédant de quelques mois la sortie d’ « Armageddon » qui abordait la même thématique, « Deep Impact » se distingue du film de Michael Bay par des choix scénaristiques beaucoup plus fins et intelligents. Ironie de l’histoire du cinéma, malgré un succès intéressant, « Deep Impact » coûta 75 M de $ et en rapporta à peu près cinq fois plus, le succès mondial du bourrin « Armageddon » éclipsa totalement l’œuvre presque intimiste de la réalisatrice Mimi Leder.
Personnages compliqués se débattant avec des problèmes familiaux ou intimes, les héros de « Deep Impact » sont bien loin de la caricature classique que le genre choisi nous offre bien souvent. Car en fait de film catastrophe, « Deep Impact » propose surtout un scénario fracturé, livré sous forme de puzzle narratif, finalement assez proche des bons scénarii télévisuels actuels (cf. Lost, Les 4400, etc,.). Que Mimi Leder en soit la réalisatrice n’était donc pas une erreur de casting. Productrice et réalisatrice de shows TV comme « Urgences » et plus tard « John Doe » (dans la catégorie SF qui nous intéresse), Mimi Leder tire le maximum du scénario et s’en débrouille très bien en ne compliquant rien. Certes les personnages ne sont pas simples et traînent de nombreux maux. Certes, l’action principale du film est censée être la destruction de la comète mais qu’à cela ne tienne, « Deep Impact » ne se limitera pas à ce simple suspense !

Bénéficiant d’une belle assistance technique, grâce au travail de son équipe (bonne photo, musique correcte, effets spéciaux ILM parfaits et impressionnants), l’émotion prime sur l’action et la réalisation crée de vrais personnages dont on a envie de connaître les différentes destinées. Si le scénario n’hésite pas à prendre certains risques en évoquant des sujets pas évidents pour la société américaine (un Président noir, le suicide, le divorce, la non-évocation d’un Dieu sauveur de l’humanité à chaque seconde, la trahison et l’égoïsme des individus, la rébellion des masses, etc.,), la sauce est parfaitement liée et ne souffre pas du risque d’artificialité dont tout cela aurait pu se ressentir.
Oui, les personnages sont attachants et crédibles. Oui, ils prennent bien souvent le pas sur le contenu spectaculaire de l’intrigue sans que cela nuise à la beauté formelle du traitement cinéphilique de la catastrophe planétaire. Ne parlons pas de l’heureuse absence d’un humour à deux balles, censé réduire la pression avec des blagues de machos primaires -pour cela, la vision d’« Armageddon » est largement suffisante.

Outre que l’on découvre les tout jeunes Elijah Wood (Leo Biederman, le jeune astronome amateur) et Leelee Sobiersky (Sarah Hotchner et future madame Biederman) déjà très au point, la présence de Robert Duval, Morgan Freeman, Vanessa Radgrave (parfaitement émouvante) et Maximiliam Schell (lui aussi très juste) est parfaitement appropriée. Quant à Téa Leoni, sa candeur et son humanité éclaboussent le spectateur. Le fan de SF et de cinéma notera également la présence d’un grand nombres d’acteurs de séries TV (Denise Crosby de Star Trek Next Generation, par exemple) ou de petits rôles renvoyant à d’autres films de la planète SF (« Starman » de John Carpenter est franchement évoqué dans une des premières scènes du film).

Cependant, « Deep Impact » n’est pas un chef-d’œuvre. La faute à une option globale “grand public” qui neutralise souvent les aspects les plus noirs de l’histoire. Si la réalisation et le scénario n’oublient pas grand chose, ils ne vont pas non plus totalement au bout des sujets abordés (les drames humains) et de leur noirceur évidente. Même si la fin n’est pas absolument idyllique -la Terre morfle quand même un bon coup- rien n’est perdu et tout peut être reconstruit dans l’ordre et le calme.

Néanmoins, si vous vous attendiez à un film catastrophe de plus (l’époque fêtant la naissance des effets numériques était aux « Volcano », « Twister » and cie) vous vous retrouvez avec un bon petit film -sans que cela ne soit péjoratif une seule seconde- qui vous aura agréablement surpris et enchanté.

Une vraie histoire avec des personnages bien campés et sensibles, des scènes d’action parfaitement traitées (le raz-de-marée sur New-York a fait école et reste un modèle d’effets 3D), un suspense qui tient la route et ne tombe pas dans l’optimisme béat (peu de personnages survivent, on vous prévient), bref, du bel ouvrage.
Avec le temps, « Deep Impact » se bonifie et confirme son statut de film catastrophe avec quelque chose en plus, un grand spectacle de divertissement avec une âme, une belle réussite de l’esprit sur la forme.

PS : pour l’anecdote, le titre original du script était « Impact », le titre français canadien « L’Impact » et la France se distingua encore en adoptant le titre final US : « Deep Impact » (en excellent français bien de chez nous, « L’Impact Profond ») qui reste finalement totalement intraduisible ou franchement risible -c’est selon votre humeur du moment !

FICHE TECHNIQUE

Titre original : Impact
Réalisation : Mimi Leder
Scénario : Bruce Joel Rubin & Michael Tolkin

Producteurs : David Brown & Richard D. Zanuck
Producteurs exécutifs : Joan Bradshaw, Walter F. Parkes, Steven Spielberg

Musique : James Horner
Musiques additionnelles (non créditées) : Bart Howard (chanson “Fly to the Moon”) et Giacomo Puccini (opéra “La Bohème”)
Costumes : Ruth Myers
Décors : Dennis Bradford, Gary Kosko, Andrew Neskoromny, Tom Valentine
Photographie : Dietrich Lohmann
Casting : Allison Jones

Production : DreamWorks Pictures (USA), Paramount Pictures (USA), Zanuck/Brown Productions (USA)
Distribution : United International Pictures (France)


Stéphane Pons
20 août 2004



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