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Jacket (The)
Film américano-anglo-allemand de John Maybury (2005)
24 août 2005


Genre : inclassable, flirte avec beaucoup... sans se compromettre
Durée : 1h42

Avec Adrien Brody (Jack Starks), Keira Knightley (Jackie), Kris Kristofferson (Dr Becker), Jennifer Jason Leigh (Dr Lorenson), Kelly Lynch (Jean), Daniel Craig (Mackenzie), Laura Marano (Jackie enfant)

Grâce à Steven Soderbergh qui, séduit par son « Love is the devil » (film biographique sur le peintre Francis Bacon), lui a proposé de réaliser « the Jacket », John Maybury nous offre un film magnifique, humain et troublant qui peut difficilement laisser indifférent.

Jack Starks (Adrien Brody) a miraculeusement survécu à une balle dans la tête, lors de la guerre du Golfe, mais sa mémoire, elle, s’est effacée.... « J’avais 27 ans la première fois que je suis mort... »

A son retour aux U.S.A, dans le Vermont, son destin croise sur une route enneigée celui de la petite Jackie (Laura Marano/Keira Knightley) et de Jean (Kelly Linch), sa mère alcoolique. Pris en stop quelques kilomètres plus loin, il se retrouve accusé à tort du meurtre d’un policier et interné dans un hôpital psychiatrique. Le Dr Becker - remarquablement incarné par Kris Kristofferson - y pratique sur lui une thérapie d’une rare barbarie. Ligoté dans une camisole de force (the Jacket), médiqué, puis enfermé dans un tiroir à la morgue, Jack Starks affronte quelques souvenirs de ce qu’il a vécu en Irak mais surtout, il se retrouve projeté dans le futur et découvre qu’il ne lui reste que 4 jours à vivre... Pour essayer de modifier son futur et celui de celle qu’il aime, Jack va volontairement reproduire l’expérience à plusieurs reprises.

Si le thème de l’impact d’une action dans le futur et de ses effets en cascade sur le présent et le passé a souvent été traité,« the Jacket » est loin de se résumer à cela. Il y est avant tout question d’humanité, de doutes, de fragilité et de la force de la vie.

John Maybury évite toutes les maladresses des premiers longs-métrages de fiction.

Pour préparer ce film, il s’est plongé dans « la nouvelle vague du cinéma américain » de la fin des 60’s, début des 70’s. Il a également beaucoup revu de films muets et tout particulièrement ceux d’Eric Von Stroheim. Maybury ne fait pas mystère de son travail de recherche et pourtant le résultat est non seulement personnel mais également nouveau. Nouveau dans le rythme, le montage, le mixage son-images et personnel dans le ton, sobre et néanmoins émotionnellement très dense.

Adrien Brody, en écorché vif sans désir de vengeance est remarquable de retenue et d’expression. Face à lui, Keira Knightley est émouvante en jeune femme à la dérive.

Dans ce film, il n’y a pas de petits rôles. Tous les personnages sont fouillés, sonnent juste et personne ne surjoue - ce qui serait tentant dans le cadre d’un milieu psychiatrique !

Quelque part entre « l’Echelle de Jacob » (Adrian Lyne) et « Vol au dessus d’un nid de coucous » (Milos Forman), The Jacket est un film inclassable et rare. Cela le rend d’autant plus précieux.

Valérie Hoppenot

Soldat de la Guerre du Golfe en 1991, Jack Starks reçoit une balle dans la tête. Déclaré mort, il revient à lui mais souffre d’amnésie. De retour aux Etats-Unis, Starks écume les routes. Il croise le chemin de Jill et de sa fille Jackie. Il répare leur voiture puis est pris en stop par un homme qui abat un policier. Déclaré coupable mais non responsable de son acte, Jack est enfermé dans un asile pour criminels. La nuit, le Dr Becker l’enferme dans un tiroir de la morgue. Le voyage commence...

Contrairement à la plupart des films qui traitent du saut dans le temps, « The Jacket » a le mérite d’être un film cohérent. Le héros a la capacité de modifier l’avenir et de l’améliorer. Ce concept n’est pas sans rappeler l’excellent « L’Effet papillon ». Si dans ce dernier, le héros revenait dans le passé, Jack se trouve ici propulsé dans l’avenir et trouve des réponses ou des solutions aux problèmes qui sont posés dans le présent. Le tout prend une forme crédible et le puzzle se met en place sans accroc. Les deux espaces-temps dans lesquels il évolue sont éloignés mais suivent une continuité. Jamais le spectateur ne perd le fil des événements, ce qui en soi est une réussite.

Le fantastique dans « The Jacket » se résume à l’enchevêtrement des deux temps. Le cinéaste ne tente pas d’apporter de solution. Pourquoi Jack est-il envoyé dans l’avenir ? Comment se fait-il qu’il retrouve la petite fille qu’il n’avait que croisé quinze ans plus tôt ? Un film de science-fiction se serait borné à trouver une réponse scientifique à ces allers et retours dans le temps. Ce n’est pas le sujet de « The Jacket ».

« The Jacket » ne se contente pas d’être un film sur la mémoire ou le temps, c’est avant tout un film qui permet à un cinéaste de se faire connaître au grand public. John Maybury n’en est pas à son premier film - « Man to Man » (1992), « Remembrance of Things Fast » (1994) et « Love is the Devil » (1998)- mais il s’affirme sans conteste comme un grand. Sa réalisation est soignée, il s’entoure d’une équipe performante. Mais il doit chasser tous les artifices qui alourdissent parfois l’histoire -l’image est saturée de bleu pour traduire les sentiments du héros - pour se concentrer sur la mise en scène et le montage. Car Maybury est un cinéaste éclairé et talentueux. Il sait où poser la caméra, comment filmer les acteurs et il a une rythmique particulière. Si la lenteur de ses plans peut agacer certains spectateurs, cette lenteur est une qualité qui se fait rare actuellement.

« The Jacket » est un film étrange mais qui n’est pas sans rappeler d’autres oeuvres, comme L’échelle de Jacob ou « L’Effet papillon ». Servi par une interprétation sans faille, le film permet de découvrir un cinéaste atypique.
Il ne reste qu’une question : que dire de cette étrange interaction entre les prénoms des deux héros et du titre ? Jack, Jackie, Jacket ? Est-ce de simples jeux de mots pour traduire les rapports entre le présent (Jack), l’avenir (Jackie) et le moyen de réunir les deux temps ? Ou est-ce juste une coïncidence ? Le débat est lancé !

Céline Bouillaud

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : John Maybury
Scénario : Massy Tadjedin d’après une histoire de Tom Bleecker et Marc Rocco

Producteurs : George Clooney, Peter Guber, Steven Soderbergh
Coproducteurs : Marc Frydman, Kia Jam, Donald C. McKeon, Philip McKeon, Marc Rocco, Andreas Schmid
Producteurs exécutifs : Ben Cosgrove, Mark Cuban, Jennifer Fox, Andreas Grosch, Ori Marmur, Chris Roberts, Peter E. Strauss, Todd Wagner, Timothy J. Nicholas
Coproducteur exécutif : Peter McAleese

Musique originale : Brian Eno
Image : Peter Deming
Montage : Emma E. Hickox
Distribution des rôles : Laray Mayfield
Création des décors  : Alan MacDonald
Direction artistique : Isabelle Guay, Jean-Pierre Paquet, Caireen Todd
Décorateur de plateau : Liz Griffiths
Création des costumes : Douglas Hall
Maquillage : Veronica Brebner

Production : Mandalay Pictures, Warner Independent Pictures, 2929 Production, VIP 2 Medienfonds, VIP 3 Medienfonds, Rising Star, Section Eight Ltd.
Distribution : ARP Sélection

Relations presse : Jean-Pierre Vincent

INTERNET

www.arpselection.com


Céline Bouillaud
Valérie Hoppenot
19 août 2005



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