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Denise Crosby : deuxième round
La Convention Française des Séries de SF et de Fantastique
15 mai 2005

Denise Crosby a gagné sa célébrité en incarnant Tasha Yard, responsable de la sécurité dansla première saison de « Star Trek : La Nouvelle Génération ». Pooky (son surnom) est la petite-fille du jazzman Bing Crosby et l’ex-belle-fille du réalisateur Blake Edwards. Cette comédienne, qui compte plus d’une centaine de rôles au cinéma et à la télé, est aussi connue comme productrice des films documentaires sur l’univers des fans de Star Trek, Trekkies et Trekkies 2.



D’abord comment se sont passées les prises de vue pour « Trekkies 2 » en France, à Paris et en Europe  ?

Très bien.

D’autres projets autour de « Star Trek » ?

Roger et moi, nous étudions la possibilité de compiler des films de fans. Il faudrait chercher ce que les fans font par eux-mêmes, dans le monde entier. Et voir ce que l’on pourrait en tirer..

Hors « Star Trek », avez-vous des projets ?

Oui, je finis tout juste un film, « Mortuary », réalisé par Tobe Hooper. Ce film doit encore sortir cette année aux E-U mais je ne sais pas quand.

Quelques mots sur ce film ?

Un film d’horreur... Très terrifiant. Du Hooper....

L’idée de faire « Trekkies 2 » est-elle venue tout juste après avoir fini « Trekkies 1 » ou beaucoup plus tard ?

Je crois que pendant qu’on tournait « Trekkies 1 », on était conscient d’être limité et on savait où on allait. On savait qu’on ne quitterait pas les E-U. On n’avait pas le budget. On avait parlé de voir ailleurs. Quand on a eu fini « Trekkies 1 », on est parti pour le Canada et on a eu envie de faire une suite et de montrer le phénomène Star Trek hors des frontières américaines. Et après de longues négociations, on a eu le feu vert.

C’est aussi la raison pour laquelle on ne voir pas de fans en Asie ?

Oui, c’est la partie « sacrifiée » parce que le budget n’était pas extensible. On a dû sélectionner pour rester dans le budget. Si il y a un troisième volet à « Trekkies », il sera réservé à ce continent.

Lors de notre dernière rencontre...

(Interrompant la question) Oh, excusez-moi (en français)

...Roger m’avait parlé de la Russie.

En effet. Mais vraiment je pense que nous devrions penser en terme de trilogie et consacrer ce volet à l’Asie. Ca sera bien. Ou l’Afrique, si nous survivons à cette partie du monde.

A-t-on déjà une idée pour la sortie de ces « fan films » en DVD ?
On a présenté un projet à Paramount. Ils y réfléchissent. Mais ils ne comprennent pas très bien le concept de « fan film ». On leur a promis de leur préparer quelque chose sur DVD pour voir.

Il y en certains qui sont déjà dans votre film « Trekkies 2 »..

Oui, et il y en a beaucoup.

Il y en a un sous la forme d’un Star Trek western satirique totalement surréaliste..

C’est vrai, ce genre me fascine..

Tout le monde est fasciné par ce genre étrange.

Mais les gens sont étonnants : les scènes, les costumes, le temps énorme que cela leur a pris...

Quand vous avez commencé votre carrière dans Star Trek « La nouvelle génération », imaginiez-vous être toujours très impliquée dans cet univers ?

Franchement non. Quand la série a commencé, les gens pensaient que c’était une mauvaise idée. Les fans étaient très intransigeants, vraiment insupportables. Moi, je n’y connaissais rien. Je voulais juste gagner un peu ma vie en tant qu’actrice. Tout ce que cela a entraîné a plutôt été une surprise.

Ce qui est surprenant, c’est que votre rôle dans la série a été inversement proportionnel à son impact : juste une saison et vous avez marqué les mémoires. On a continué à parler de Tasha Yar. Comment pensez-vous que c’est arrivé ?

A mon avis ?

Oui, selon vous, quelle en est l’explication ?

Waow ! (Hésitations) Ce rôle était très attachant. Je n’en ai mesuré l’impact qu’au fil des années, quand les gens continuent de m’en parler. Je crois aussi qu’il y a une part de fragilité chez Tasha. Dans la série, ils ont tous l’air de savoir ce qu’il faut précisément faire, genre très sûrs de soi. Ce que je voulais chez Tasha, c’était justement cette facette de doute. Bien qu’elle soit une professionnelle et qu’elle agisse dans ce sens, au fond d’elle-même il y a une hésitation, un questionnement. C’est ce côté qui l’a rendue plus sympathique et proche. C’est ma seule explication. Mais un succès pareil reste merveilleux.

Après avoir participé la production de documentaires, avez-vous envie de réaliser ou de produire un film ?

J’y pense. Je crois que si je décrochais un nouveau rôle irrégulier dans une série, je le ferai. Mais, tout en vous le disant, je pense que réaliser, c’est une tonne de travail. D’un côté, être acteur, une manière géniale de n’avoir à penser qu’à ce que l’on a à faire. Ce serait un défi très intéressant mais, j’ai un enfant en bas âge et je vois bien que c’est un travail énorme. Quand j’ai fini ma journée et que je quitte les studios, le réalisateur est toujours là ! Mais c’est une progression naturelle de l’acteur, la mise en scène. Il faut se lancer des défis dans la vie pour avancer.

Maintenant que la maternité a changé votre vie, il semblerait mieux de décrocher un rôle stable dans une série qui dure. Car si vous aviez abandonné Star Trek TNG pour faire autre chose, aujourd’hui la donne n’est plus la même.

A chaque étape de la vie, les attentes sont différentes. Travailler deux ou trois jours par semaine semble idéal, sur une production située en plus à Los Angeles.

Dans ce cas de figure, vous préféreriez une série de SF ou quelque chose de plus réaliste ou dramatique...

Plutôt dramatique ou comédie ou alors SF comme « X-files »...

Et des souhaits pour l’avenir, avez-vous encore des rêves d’actrice ou de femme ?

Mais vous avez toujours des rêves ! En tant qu’actrice, je rêve d’une pièce à New York, de jouer avec de grands réalisateurs. En tant que femme et mère, je souhaite être proche de mon fils et de mon mari. Je sais, c’est simple mais c’est aussi compliqué à la fois mais si gratifiant. Faire de mon mieux, aller le plus loin que je puisse sinon tu meurs...Et puis aussi dormir plus.

Avez-vous revu l’équipage de TNG ? Ou alors seulement dans des conventions ?

Oui, c’est lors des conventions que l’on se retrouve. Ou bien si ils habitent dans mon quartier, juste avant Noël. Une amie commune de Brent (NDLR : Spiner, Data) et moi habite à deux rues de chez moi. Le père de Cindy a été le prof de Brent à l’Université. Donc parfois, Brent vient dans le quartier et en passant en voiture, je l’ai reconnu et je l’ai appelé « Spiny, Spiny ! » Et il a regardé autour de lui, un peu comme dans Star Trek et on a bavardé, comme ça, sur le trottoir.

Restez-vous quelques jours à Paris ?

Oui, je ne pars que vendredi. Je ne dois pas tourner d’épisode de Star Trek !

A Paris, vous avez des lieux où vous aimez particulièrement aller ? Des musées, ...

Oui, j’aimerai aller au musée, manger dans une bonne brasserie, faire du lèche-vitrines, aller au cinéma..

Au cinéma ? Vous aimez le cinéma français ?

Ben oui mais ici, il n’y a pas de sous-titres en anglais...Mais dans les avions..Je n’avais jamais vu « Monsieur Boudu », la version originale..

Oui la meilleure..

C’est merveilleux, c’est vraiment bien. Je suis fan de Depardieu. J’ai entendu parlé de son restaurant. J’irai bien si c’est bon, ce que j’ignore. Vous avez été ?

Non, pas encore.

C’est un « gourmet » (en français dans le texte). Il aime manger et cela se voit.

Oui mais il abuse un peu du vin.

Je crois avoir lu un article sur lui dans le New-York Times. Il est très récent, le restau. Il a fait un dîner de promotion avec des journalistes et des personnes comme Fanny Ardant. Ils ont bu et mangé et re-bu et re-mangé. L’article en disait du bien entre autre parce qu’il (Depardieu) aime la bonne chair et le bon vin.

S’ensuit une digression d’un bon 5 minutes sur le Bordeaux, le marché des vins français, comment se faire une bonne cave pas chère, les foires aux vins...

Avez-vous vu un film français récemment ?

Uniquement en DVD mais le marché du film français aux USA est très limité.

Ils (les Américains) importent très peu de produits et faire la promotion du film français dans l’Amérique profonde, ca risque d’être un fameux défi...

Sur ce, l’entretien s’est (trop vite) terminé...

Ah, les femmes dans les séries de SF, un peu de magie à l’image et dans la rencontre....


Bruno Paul
Stéphane Pons
Véronique
17 août 2005



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