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Rewind
Philippe Girard
Glénat Québec

« Tout compte fait, la peine de mort est une sentence plus clémente que la peine de vie. » Singulière réflexion pour un homme poursuivi par deux tueurs.



Vous avez peut être vu « Source code » (2011 réalisé par Duncan Jones) ou « Un jour sans fin » (1993 par Harold Ramis), le pitch de cette histoire est un peu similaire. BD concept proche du polar, notre héros, anonyme, est poursuivi par deux tueurs. Lorsqu’il est touché par un projectile au milieu de la rue, il choisit au hasard, une femme pour le sauver au milieu des cinq passantes présentes dans la foule. La première qui le ramène chez elle, très croyante, ne lui convient pas. Stop. A ce moment, le film se rembobine pour redémarrer en amont de la première scène précédente. Et ainsi de suite pour chaque choix de salvatrice apportant une fin différente à la séquence. Tel un Prométhée enchaîné se faisant dévorer le foie chaque jour (il repousse chaque nuit) par un vautour, notre héros est condamné à recommencer sa course-poursuite après chaque rencontre.

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Cette œuvre singulière pèche malgré tout par la redondance de la situation. Philippe Girard (« Tuer Velazquez » et « La visite des morts » aussi chez Glénat-Québec) élabore un scénario original, mais en devient la victime, comme pris à son propre piège. Multipliant les femmes, en jouant « simplement » sur leur caractère (la dévote, la sadique, l’égocentrique…), il amène une chute prévisible, sans peu de variations. On s’interroge aussi sur les motivations de cet homme quant au désir de ce faire secourir par une femme. Certes, les femmes sont l’avenir de l’homme mais dans cette histoire, elles en sont aussi la fin. Quel lien existe-t-il entre le fait de découvrir petit à petit, le début de l’histoire du personnage principal et le dénouement ? De quelle malédiction est-il frappé ? Quel crime doit il expier ? Pour ma part, beaucoup d’interrogations qui viennent alourdir le récit.

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On retrouve un côté absurde à la Marc-Antoine Mathieu (« Julius Corentin Acquefacques, prisonnier des rêves » ou « 3 secondes » chez Delcourt), ainsi qu’un côté graphique agréable. Dans un style ligne claire, multipliant les angles de vue avec une approche très cinématographique afin d’augmenter l’effet de vitesse, l’ensemble est très fluide. Usant et abusant dans tous les sens d’un découpage en six cases, l’exercice graphique est réussi. Par ce procédé, il évite, en même temps, une répétition de cases pouvant lasser le lecteur. Chaque retour est ponctué par des cases imitant le rembobinage d’une cassette, marquant originalement la transition.

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Un album original dans sa construction et son utilisation des cases, mais qui mériterait une fin plus originale. La parution du prochain album de Philippe Girard, « La mauvaise fille », est prévue pour septembre 2012. Tiré du journal de sa grand-mère qui vécut dans les années 1930 à Québec.

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« Ce qui est fait est fait. Rien ne sert de regretter. »


Rewind
- Scénario : Philippe Girard
- Dessin et couleurs : Philippe Girard
- Éditeur : Glénat
- Collection : Glénat Québec
- Dépôt légal : 29 février 2012
- Pagination : 136 pages
- Format : 165 x 237 mm
- ISBN : 9782923621326
- Prix public : 11,98€


©Philippe Girard-Glénat Québec-2012



arjulu
14 août 2012




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