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Anna Mercury (T1) Sur le fil du rasoir
Warren Ellis et Facundo Percio
Glénat Comics

New Ataraxia, une ombre rompt la monotonie nocturne de la cité. Son nom : Anna Mercury. Elle est employée par le gouvernement anglais afin de comprendre quel est le plan que les autorités de la ville ont mis en place pour se débarasser de l’éternelle ennemie, Sheol. Grace à ses nombreux contacts, Anna découvre que les militaires ont construit un canon surpuissant, surnommé le Rasoir, sur la cité spatiale de Mandragon. Anna va tout donner pour sauver cette cité qui n’est pas la sienne, sur une planète qui n’est pas la sienne. Car Anna est une espionne interdimensionnelle qui risque gros à chacun de ses voyages...



Depuis que les services gouvernementaux anglais ont découvert l’existence de neuf réalités parallèles gravitant autour de la Terre, ils ont mis en place un programme de recherche permettant de projeter des humains à travers l’espace-temps pour visiter ces mondes : le projet constellations. Leur meilleur agent est en fait actuellement une femme, Anna Louise Britton, et ses missions sont si secrètes que même le premier ministère n’est renseigné sur son existence qu’après de nombreuses vérifications. Car il est difficile de faire admettre que l’Angleterre est entrée en contact avec des mondes parallèles, parfois par accident comme lorsqu’un destroyer s’est matérialisé dans les rues de New Ataraxia. Toutefois, les voyages sont limités dans le temps sous peine de ne pouvoir ramener le voyageur. C’est pour cela qu’existent l’ancrage et un décompte du temps restant par des codes couleur, et puis il y a le phénomène du boomerang, un retour violent du voyageur... souvent en morceaux.

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Avec « Anna Mercury », le génial Warren Ellis revient sur un sujet qu’il avait commencé à étudier à travers « Royal Space Force ». Mais si dans le one shot, le scénariste nous exposait la conquête de l’espace par l’Angleterre, il change de dimension en passant à la conquête de mondes parallèles. La référence de base est évidente et d’ailleurs, Warren Ellis l’évoque par son allusion au destroyer arrivant à New Ataraxia : je parle évidemment du Philadelphia Experiment. C’est une pièce maîtresse de la fameuse théorie du complot. Pour les non initiés, il s’agirait d’une expérience menée par l’armée américaine en 1943 pour rendre un de ses navires de guerre invisible. Le résultat aurait été la téléportation du dit navire, son équipage devenant fou. Cette expérience est reprise par Christophe Bec dans sa série « Prométhée ».

Warren Ellis en fait une autre interprétation : le navire serait arrivé dans un monde parallèle. Mais l’auteur n’allait pas s’ennuyer avec des machines car ce qui intéresse Warren Ellis, c’est l’homme et l’aventure humaine... Pour être plus exact, cette fois, ce sera en fait une femme, et quelle femme ! Le croisement entre Lara Croft pour le physique et Wolverine pour le comportement dans l’action : violente, mettant sa vie en danger en permanence. Mais Ellis n’est pas un scénariste basique, ses personnages n’étant jamais manichéens, et c’est une autre femme que nous découvrons quand elle se retrouve sur terre. En tout cas, c’est de l’action pure et dure que nous offre ici Warren Ellis. Moins critique ou polémique que dans d’autres séries, il développe dans ce premier tome sa thèse des voyages inter dimensionnels, avec une forme toutefois d’impunité des membres du projet Constellations car ceux-ci semblent n’avoir ni dieu ni maître et sont en quelque sorte, des propagateurs de la célèbre théorie du complot.

Les dessins de cette série sont confiés à Facundo Percio, qui a surtout travaillé pour les éditions Top Cow sur des séries comme « Artifacts » et « Broken Trinity ». Attention, ne vous laissez pas tromper par la couverture signée Juan Jose Ryp, le style de Percio est plus proche de Geoff Darrow ou Frank Quitely, avec des personnages réalistes mais dont il va déformer les traits avec grand plaisir dans les scènes d’action et d’efforts, parfois à la limite de la grimace, défigurant la magnifique Anna. Mais grace aux deux équipes de coloristes, dont l’incontournable Digikore Studio, ce sont des explosions de couleurs, la chevelure rousse de l’héroine crevant non pas l’écran mais les cases à chaque planche. Le design d’Anna nous en fait oublier les décors très détaillés et les autres personnages qui s’éclipsent littéralement devant son charisme. Facundo Percio s’éclate réellement sur des pleines pages et des doubles pages impressionnantes.

Même si le côté provocateur de Warren Ellis est plutôt atténué dans cette série, « Anna Mercury » nous en mettra plein les yeux, de l’action pure comme on l’aime.


(T1) Sur le fil du rasoir
- Série : Anna Mercury
- Scénario : Warren Ellis
- Dessin  : Facundo Percio
- Couleurs : Greg Waller, Digikore Studio
- Encrage : Chris Dreier
- Traduction : Edmon Tourriol et Olivier Kassabi
- Éditeur : Glénat
- Collection : Comics
- Format : 173 x 265 mm
- Dépôt légal : 18 avril 2012
- Pagination : 144 pages couleurs
- Numéro ISBN : 9782723488266
- Prix public : 14,95 €


© Edition Glénat- Tous droits réservés



Frédéric Leray
19 juillet 2012




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