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Marebito
Film japonais de Takashi Shimizu (2004)
3 août 2005


Genre : Fantastique
Durée : 1h32

Corbeau d’Or du Meilleur Film lors du Festival du Film Fantastique de Bruxelles 2005.

Avec Shinya Tsukamoto (Masuoka), Tomomi Miyashita (F), Kazuhiro Nakahara (Arei Kuroki)

Vidéo reporter en quête de sensationnel, Masuoka filme en direct un suicide dans le métro de Tokyo. Hanté par la scène, il se met en tête d’imprimer sur bande l’expression d’effroi entrevue dans les yeux de l’homme au moment de se tuer.Une obsession malsaine qui le ramène bientôt dans les sous-sols de la capitale nippone, où le fantôme du mort le guide en des territoires inexplorés. Errance macabre, son périple trouve une conclusion avec la rencontre d’un « Marebito ». Une créature étrangère à notre monde qui lui apparaît sous les traits d’une jeune fille moribonde. Incapable de poursuivre son but sans rien faire, il libère la femme-enfant de ses chaînes et choisit de la remonter à la surface pour la conduire à son domicile.

Réalisé avant « The Grudge », auto-remake hollywoodien de « Ju-on, the Grudge » sorti à la fin d’année dernière, « Marebito » revient aux sources du cinéma de Takashi Shimizu, autrement dit le film d’auteur indépendant « fabricolé » sans une thune. Inclassable, tournée avec une poignée d’acteurs et des moyens minimalistes, la mise en image de « Marebito » alterne prise de vue DV, web-cam et vidéo surveillance, au service d’une narration en caméra subjective. Un parti pris loin d’être inintéressant, pour impliquer le spectateur et lui faire partager la descente aux enfers du journaliste nippon, mais dont l’effet pervers est de souligner l’impact de circonstances et de situations parfois limites (ce qui vaut d’ailleurs à « Marebito » une interdiction aux moins de 16 ans pour sa sortie en salle). Car si, dans sa première partie, le film s’inscrit dans la veine du cinéma fantastique, avec cette jeune fille se nourrissant exclusivement de sang, le réalisateur surprend en replaçant soudainement le vampire dans un contexte de fantasme névrotique. Un choc d’autant plus troublant puisque le protagoniste n’est que le reflet du cinéaste sur l’écran, son point de vue, celui des images qu’il filme, permettant enfin au spectateur de comprendre qu’il est piégé dans un esprit dément.

Déconnecté de la réalité, il ne la perçoit plus que par le biais du flot des images en plans serrés qu’il interprète selon ses convictions ou ses attentes. Le montage, enfonce le clou, déformant une réalité déjà incertaine. Mais, il est déjà trop tard. Le journaliste a depuis longtemps plongé dans la folie et le spectateur dans le film de Shimizu.

Les genres se croisent, horreur, fantastique, conte... mais, plus rien n’a de sens. La pellicule a beau faire référence à la littérature, comme « L’Enfer de Dante », elle ne ressemble plus à rien. A trop vouloir superposer les points de vue, Shimizu fini par perdre le spectateur privé de tous repères.

Une œuvre étrange, ancrée dans la violence, la folie et la peur, dont le fond (trop touffu) et la forme (trop explosée) restent à réserver aux cinéphiles japanophiles très avertis.

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Takashi Shimizu
Scénario : Chiaki Konaka

Producteurs : Mikihiko Hirata, Yoichiro Onishi, At suko Ohno
Coproducteurs : Y. Ikezaki, H. Sabata, H. Murakami, T. Aroyoshi

Image : Tsukasa Tanabe
Musique : Toshiyuki Takine
Montage : Fukushima Onkyo

Production : At Entertainment, Adness, Japan CableCast, Culture Publishers, Panoram Communication, Eurospace
Distribution : Celluloïd Dreams Distribution

Relation de presse : Robert Schlockoff, Valérie Chabrier

INTERNET

http://www.marebito-lefilm.com/


Bruno Paul
Céline Bouillaud
31 juillet 2005



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