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Affaires de famille
Eisner Will
Éditions Delcourt

Bon anniversaire Papy Ben !!!

Quatre-vingt dix ans, cela vaut bien une fête familiale. Greta organise donc une réunion de famille pour l’anniversaire du patriarche. Il faut dire que, en fauteuil roulant depuis l’attaque cérébrale, c’est elle qui l’héberge. Pour l’occasion, viendra Al son frère, barman, toujours sur la paille et qui a laissé un fils, Sammy (en thérapie) dont il ne s’est plus occupé depuis la mort de sa femme, il y a dix ans. Sa sœur, Molly, devenue bourgeoise en se mariant avec Charlie, sera présente avec ses deux enfants, sa fille Sherry et son dernier enfant en bas âge. Il y aura aussi Selena, la petite dernière, vendeuse, à la colle avec un ivrogne bon à rien. Et sera aussi présent son frère Léo, avocat, qui gère les papiers paternels. Mais sous ces apparences bonhomme d’une heureuse et fraternelle fête de famille, on a le droit à un festival de règlements de compte.



Famille, je vous hais ! (André Gide, extrait « Les nourritures terrestres »)

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La famille, c’est l’ensemble formé par le père, la mère et les enfants mais aussi dans un sens plus large, l’ensemble des personnes unies par un lien de parenté ou d’alliance. La famille est-elle un lien bénéfique ou maléfique ?

« On choisit ses copains, mais rar’ment sa famille... » (Renaud Séchan dit Renaud « Mon beauf » 1982)

Dans ce huis clos glauque, Will Eisner, nous dévoile les dessous peu glorieux d’une famille américaine. En introduisant l’un après l’autre chaque membre de la famille, Eisner nous dépeint le portrait de chaque protagoniste avant la soirée ainsi que sa place dans cette fratrie. L’avancée de la soirée d’anniversaire, nous les faisant découvrir sous d’autres éclairages avec des masques de circonstance en fonction de l’interlocuteur. Il utilise régulièrement des flash-backs, pour expliquer l’origine des sentiments qui animent chacun d’eux et leur historique relationnel. Toutes les facettes des relations humaines sont au centre de ce récit : l’amour, la jalousie, l’envie, la pitié et la bêtise. Eisner tisse sa toile de la condition humaine, tel les Parques. Chacun a un reproche pour l’autre, seul consensus, le choix de la maison de retraite, la moins chère, afin de ne pas dilapider l’héritage, ça c’est l’esprit de famille !

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Dans un dessin semi-réaliste, Eisner, père du roman graphique, utilise la page dans sa totalité délimitant son travail par un lavis d’encre lui servant de fond et de lien entre ses cases. Ce procédé permet la cohérence et la lisibilité du récit, en donnant une approche plus cinématographique. N’oublions pas que ce professeur à l’école des Arts visuels de New York années 1960-70, créateur du « Spirit » a aussi écrit plusieurs livres techniques dont « La bande dessinée, art séquentiel » (éd. Vertige Graphic), « Le récit graphique » (éd. Vertige Graphic) et la série « Les Clés de la bande dessinée » chez Delcourt (trois tomes parus).

Depuis 1988, un prix très prestigieux est remis aux auteurs de bandes dessinées sous le nom de Will Eisner Awards.

« C’est le sort des familles désunies de se rencontrer uniquement aux enterrements. » Michel Audiard « Les Barbouzes » (1964) de Georges Lautner.

« Dans une famille on a beau avoir vécu les mêmes choses, on n’a pas les mêmes souvenirs. » Marie Darrieussecq.


Affaires de famille
- Scénario : Eisner Will
- Éditeur : Delcourt
- Collection : Contrebande
- Dépôt légal : 25 janvier 2012
- Pagination : 80 pages N&B
- Format : 17 cm X 25 cm
- ISBN : 9782756023595
- Prix public : 12,95€


Illustrations © Eisner et Delcourt



arjulu
25 juin 2012




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