Film déconseillé au moins de 12 ans
LE SUJET
Petit laborantin frustré par une mère possessive et un physique désavantageux, Léo Kroll (Victor Buono) n’a que deux distractions : gagner de petites poupées en faisant preuve de son adresse sur un stand de tir du Luna Park et étrangler des jeunes femmes après avoir visité sa maman à l’hôpital. Quand celle-ci finie par rendre l’âme, Léo décide de déclarer sa flamme à la seule femme qui a grâce à ses yeux, la tenancière du fameux stand de tir du Luna Park, mais effrayée elle le repousse…
CE QUE L’ON EN A PENSE
Comme son titre français le laisse supposer, « Le Tueur de Boston » s’inspire de la série de crimes commise entre 1962 et 1964 par Alberto De Salvo dans la capitale de l’état du Massachussets. Mais à la différence de « L’étrangleur de Boston », réalisé 4 ans plus tard par Richard Fleischer (et qui vaudra une nomination aux Golden Globes à Tony Curtis), le film de Burt Topper a été écrit et mis en scène quelques mois avant l’arrestation de l’étrangleur.
Son tueur, et les motivations qui le meuvent sont donc assez éloignés de la réalité mais reflètent, en revanche, les supputations des profilers de l’époque.
Et en ce sens, « Le tueur de Boston » est une réussite d’une grande modernité, à l’instar de ce premier plan ou la silhouette de la victime se réfléchie dans la pupille du tueur filmé en très gros plan, pour ne pas dire macro-plan.
Car en dépit d’un évident manque de moyen, Burt Topper fait preuve de trésors d’ingéniosité pour tisser le fascinant portrait d’un serial killer fétichiste, érotomane refoulé (jusqu’à la mort de sa mère) dont les meurtres sont un palliatif à sa frustration sexuelle. Comme le fait remarquer Stéphane Bourgoin dans le très bon sujet qui accompagne le film, Léo Kroll joui quand il tue.
Une réussite qui doit beaucoup à la formidable performance de Victor Buono, dont le surpoids lui vaudra 20 ans plus tard un arrêt cardiaque fatal. Et puisque l’on parle casting, « Le Tueur de Boston » marque le début au cinéma de Davey Davidson, connue principalement pour ses nombreuses participations à des séries télévisées (de « Route 66 » à « Hôpital central » en passant « Perry Mason », « Gunsmoke », « Bonanza », « Le virginien » ou encore « Mannix »), alors que le lieutenant Frank Benson est interprété par David McLean, le célèbre cowboy de la pub Marlboro mort d’un cancer à l’âge de 73 ans.
Un très bon film de tueur en série, malheureusement méconnu, que cette édition DVD permettra, enfin nous l’espérons, de faire connaitre au plus grand nombre.
L’EDITION DVD
Comme l’indique un panneau en amorce de galette, la copie du film, bien que restaurée, n’est pas exempte de petits défauts. Rien de terrible, juste de petites rayures et autres scratches de ci de là. Le film, proposé en version originale sous titrée (ou pas) et version française, est complété d’un sujet de près de 40 minutes dans lequel Stéphane Bourgoin nous dit tout ou presque sur « Les étrangleurs de Boston », à savoir l’affaire et les films. On y trouve également un diaporama d’affiches du film ainsi que les bandes annonces de films Artus.
LE TUEUR DE BOSTON
EDITION SIMPLE DVD
Le tueur de Boston (The Strangler)
Film américain en noir et blanc de Burt Topper (1963)
Avec Victor Buono, David McLean, Diane Sayer, Davey Davidson, …
Scénario : Bill S. Ballinger
Images : Jacques R. Marquette
Musique : Marlin Skiles
Direction artistique : Eugène Lourié
Montage : Robert S. Eisen
DVD
Durée : 1h25
Version : Français, Anglais
Format : 1.66 original respecté
Prix public : 14,90 €
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