Rayflow n’est pas le genre à aimer les cérémonies pompeuses de l’Eglise catholique, pourtant, il accepte pour une fois d’accompagner Cherry... Euh Charley à celle organisée par l’église Néo-Union, pronant la liberté de croyance. Mais alors que tous assistent à la messe donnée par le pasteur Mayler, Charley et Rayflow se retrouvent enfermés dans un placard, pour le plus grand plaisir sadique du maître vampire. Seulement, leur petite partie fine sera de courte durée, tout d’abord interrompue par une mini nonne mais surtout par la mort du pasteur, écrasé par l’énorme crucifix de l’autel, sur lequel était crucifiée une jeune femme. Le comportement plutôt douteux des deux vampires attire l’oeil de la police et pour se disculper, rien ne vaut une petite enquête personnelle chez le père fondateur de cette église n’ayant finalement pas si bonne réputation que cela.
Nanae Chrono est une jeune mangaka qui s’est faite un nom avec la série « Peace Maker Kurogane ». Ici, elle s’attaque au mythe du vampire en le remaniant à sa sauce. Elle va jouer sur l’ambiguïté classique de la relation entre le vampire et son disciple en la caricaturant à souhait en un « boys love » sado-maso où la mangaka va pouvoir se laisser aller sans la moindre retenue.
Nous suivons donc les péripéties du duo atypique comportant un seigneur vampire, Rayflow, qui prend plaisir à jouer les plaboys ainsi que le garde-manger de son disciple, Charley. Mais Nanae Chrono va immédiatement jouer sur l’originalité car Charley est en fait un cyborg, bourré de gadgets, qu’il n’utilisera que dans la première scène malheureusement. Toutefois, son caractère cyborg servira à plusieurs reprises. La mangaka va continuer à jouer la carte de l’originalité durant tout ce premier tome, qui fait plus que simplement présenter les principaux personnages. Johnny Rayflow est clairement une grande réussite : charismatique, ambigu, totalement fou, il marque véritablement la série et est clairement la source de son intérêt. Il possède la force et la beauté d’un Dracula, la décadence d’un Lestat, et l’humour décaler d’un Nightroad de « Trinity Blood ».
La comparaison avec cette série est voulue car Nanae Chrono aime tourner en ridicule ses héros avant de leur donner l’occasion de montrer un visage bien plus sérieux. On peut aussi rapprocher Charley du personnage de Tres, tous deux cyborgs mais qui vont se différencier dans la teneur des sentiments qu’ils éprouvent.
Graphiquement, nous ne sommes pas dans du simple shojo ai ou du yaoi. La mangaka a un style très intéressant, avec des coups de crayons légers, parfois épurés, mais d’une grande richesse au niveau des expressions et des décors. Nous sommes loin des shojo avec des fonds nus et des personnages tous identiques. Nana Chrono mélange à la fois du dessin réaliste avec du style shonen. Son mélange passe parfaitement et crée une autre originalité dans sa série.
Le monde des vampires est violent et avec un chasseur de vampires, on aura droit à des combats dignes de ce nom. Parfois à la limite du gore, sans l’atteindre toutefois sur ce tome, les coups seront sans concessions et la mangaka ne lésinera pas sur l’hémoglobine, qui ne servira pas seulement à nourrir ses héros. On prend vraiment plaisir à suivre ce duo de héros atypiques, quelle qu’en soit la raison : l’humour, le boys love, le fantastique, l’horreur. On aurait pu craindre que mélanger tous ces styles puisse poser problème pour un shojo, Nanae Chrono nous prouve le contraire.
« Vassalord » s’avère être un agréable surprise, demandant de passer outre la crainte de tomber sur un boys love qui utiliserait le mythe du vampire. « Vassalord » est une série de vampire qui utilise intelligemment le mode boys love.
Vassalord (T1)
Auteur : Nanae Chrono
Traducteur : Nathalie Terisse
Éditeur : Soleil Manga
Collection : Gothique
Format : 128x182 mm
Pagination : 194 pages
Dépôt légal : 9 mai 2012
Numéro ISBN : 978-2-30202-309-3
Prix public : 7,99 €
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