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Eco (T2) La Bête sans visage
Guillaume Bianco & Jérémie Almanza
Soleil (Métamorphose)

Pour combattre l’étrange malédiction lancée par sa mère, Eco a quitté son foyer à la recherche de la Princesse des Nuages. La petite fille est en effet persuadée qu’elle seule saura lever le mauvais sort qui lui déforme le corps.
Mais le chemin est long pour la trouver, et Eco devra traverser une grande forêt à l’orée de laquelle elle rencontre un être étrange et masqué. Ce dernier propose de la conduire à la Princesse des Nuages... en échange d’un baiser.



Le périple continue pour la jeune Eco, qui doit à présent traverser une bien sombre forêt. Encore une fois, Bianco ne laisse rien au hasard. Après un hommage à « Jack et le haricot magique », c’est « Le Petit Chaperon Rouge » qui lui servira de fil conducteur (bien que le cactus final ait beaucoup de ressemblance avec un certain légumineux...). L’auteur joue avec les métaphores associées aux contes et aux lieux, chacun de ceux traversés par l’enfant étant très chargé symboliquement. Forêt, eau profonde... Autant de sites qui sont reliés traditionnellement au mystère, à l’inconnu indompté et par extension, à l’inconscient. Passages initiatiques, ils sont des lieux d’épreuve qu’Eco emprunte non sans y laisser une part d’elle-même.

Depuis le premier tome, Eco a grandit. Elle doit laisser derrière elle des choses auxquelles elle tient, ce qu’elle fait non sans mal. Comme Bianco le révèle dans son blog, chacun des trois tomes de cette série se rattache à un stade important de la vie. Le premier était l’enfance (naissance), ce second s’attache à l’adolescence (sexualité), et le troisième et dernier sera la vieillesse (sagesse et mort).
La métamorphose du corps d’Eco et les épreuves qu’elle affronte sont une métaphore du passage d’un âge à l’autre. Entre autres, Eco doit abandonner les vestiges de son enfance, incarnés par ses poupées, malgré la souffrance que cela lui cause.

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Aussi signifiant sur le plan symbolique que soit cet ouvrage, il ne s’en lit pas moins avec facilité et plaisir. A l’instar de ses nombreux modèles et références, « Eco » est également là pour distraire. Le texte est délié, agréable à lire et l’histoire suffisamment attractive pour ne pas nous laisser décrocher. Eco ne se contente pas de subir avec fatalité, elle a aussi un caractère bien trempé, allant parfois jusqu’à être un peu cruelle.

La magnifique mise en image d’Almanza est évidemment aussi pour beaucoup dans la réussite de ce cycle. Véritable livre illustré, « Eco » embarque dans un univers tout en clair-obscur, peuplé d’êtres étranges et attachants. L’illustrateur sait donner à ce récit initiatique une dimension onirique envoûtante, à la fois chaleureuse et mystérieuse. Ses traits légers, son dessin rond et ses couleurs diluées collent à merveille avec l’histoire.

Parfaite continuation du premier tome, ce deuxième opus d’« Eco » est toujours aussi magique. Vivement le troisième (et dernier) tome !


(T2) La Bête sans visage
- Série : Eco
- Scénario : Guillaume Bianco
- Dessin : Jérémie Almanza
- Éditions : Soleil
- Collection : Métamorphose
- Dépôt légal : 23 novembre 2011
- Format : 18 x 25 cm
- Pagination :80 pages couleur
- ISBN : 978-2-30201-565-4
- Prix public : 14,90€


A lire sur la Yozone :
Eco (T1) La Malédiction des Schaklebott


© MC Productions / Almanza / Bianco (2012)



Myriam Bouchet
7 mai 2012




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