« Tanto » n’arrive pas à décoller. Son démarrage en dixième place du Jump n’était pas brillante, mais pour un gag manga, la rédaction semblait plutôt contente, surtout que le titre ramenait des jeunes lecteurs sur le magasine. Toutefois, les chapitres se suivent et restent autour de la onzième position. Pour Takagi et Mashiro, c’est un échec et leur désir de ne pas être battus par Iwase s’est transformé en souhait de perdurer. Désespérant pour un duo qui avait autant d’ambition, mais Miura ne les aide pas à se dépasser et les provocations de Eiji et Hattori n’arrangent rien à leur moral. Pourtant, ils vont devoir se motiver pour un autre événement : la demande en mariage de Kaya par Takagi. Et le père de la jeune fille impressionne fortement le jeune mangaka. Car quel père voudrait laisser son enfant à un jeune homme avec un métier aussi aléatoire. Toutefois, le passé du père va leur réserver bien des surprises.
Sale temps pour notre duo de mangakas. Tsugumi Ohba a décidé de leur secouer les puces par l’intermédiaire d’Hattori, leur ancien responsable éditorial. Et il faut avouer que sa méthode est vraiment biscornue. Pour leur donner un bon coup de fouet, il va tout simplement les humilier. Attention, ce mode de management est loi d’être anecdotique ou une pure invention de mangaka. C’est malheureusement une forme de remotivation poussée à l’extrême dont l’efficacité est très loin d’être démontrée, bien au contraire : le risque est de purement et simplement dégoûter les victimes. Mais dans ce monde impitoyable du manga, il n’y a pas de remords à avoir et tout est bon pour pousser au bout de leurs retranchements les mangakas.
Seulement, le lecteur finit aussi par saturer car finalement, il ne se passe vraiment pas grand chose et le lecteur commence à en avoir un peu marre de voir ses héros non seulement se faire ouvertement humiliés par tout le monde, mais prendre de plus en plus l’apparence de losers et la définition qu’en donne le directeur éditorial est bien représentatif de cette image : celui de mangakas qui auront eu deux échecs successifs dans le Jump. Cette fois, on a du mal croire que deux gamins puissent tenir tête à tout un staff. Bon, Tsugumi Ohba va un peu calmer le jeu avec le mariage de Takagi, histoire de donner au moins une fin positive à quelque chose dans la vie des deux amis. Mais ce n’est pas suffisant pour nous enlever ce petit arrière-gout de déception.
Surtout que « Bakuman » est un manga très « bavard », avec souvent plus de lecture que de visuel. Certes, cela marchait avec « Death Note » car les rebondissements redonnaient du rythme au récit. Malheureusement, ici les rebondissements tombent à plat ou plutôt n’ont pas assez de relief pour tenir en haleine le lecteur lambda (qui je vous l’accorde n’aura certainement pas passé le cap du tome 3, mais ce n’est pas une raison).
Le cliffhanger nous donne l’espoir d’un tome 10 marquant le retour en grâce de nos deux héros. Espérons-le, pour ne pas nous lasser.
Bakuman (T9)
Scénario : Tsugumi Ohba
Dessin : Takeshi Obata
Traducteur : Thibaud Desbief
Éditeur français : Kana
Format : 115 x 175, noir et blanc - sens de lecture original
Nombre de pages : 192
Date de parution : 6 janvier 2012
ISBN : 9782505049685
Prix : 6,85 €
A lire sur la Yozone :
Bakuman (T1 et 2)
Bakuman (T3)
Bakuman (T4 et 5)
Bakuman (T6)
Bakuman (T7)
Bakuman (T8)
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