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Alibis n°41
Polar, Noir & Mystère
Revue, n°41, policier, nouvelles – entretien - article - critiques, hiver 2012, 144 pages, 10CAD

Sept nouvelles, un café littéraire avec l’auteur Patrick Senécal, un article sur le Festival QuébeCrime 2011 et une importante partie consacrée aux sorties livres. Entre deux numéros, le nombre de parutions de romans policiers est si important que les livres non chroniqués “Dans la mire” sont tout de même présentés dans “Le crime en vitrine”.
Fiche technique, quelques lignes reprises en quatrième de couverture ou du communiqué de presse, parfois même un avis succinct. C’est vraiment très bien fait et le titre de la rubrique prend tout son sens à sa consultation.



Intéressons-nous plus avant aux nouvelles au sommaire.

La colère d’Hämmerli” de Richard Ste-Marie nous présente un tueur à deux visages. Des nerfs d’acier lui permettent de réussir dans la profession, mais une mission lui fait perdre son sang froid. Il est à noter que l’illustration de couverture est inspirée de cette nouvelle.
Texte très bien maîtrisé, le portrait d’Hämmerli éveille la curiosité, donne envie de mieux connaitre le personnage.

Denis Dallaire s’intéresse à l’Entreprise, une société dont le directeur a traversé la vitre de son bureau pour s’écraser au bas de l’immeuble. Son successeur découvre la boîte sous une autre face. “Le choix de la direction” flirte avec le fantastique, mais Denis Dallaire ne pousse pas assez sa bonne idée de départ. Pourtant, il titille notre imagination ; dommage que la fin soit sans surprise.

Les parents préfèrent leurs enfants vivants” donne froid dans le dos. Une sortie entre copains vire au drame pour des bêtises. En salle d’interrogatoire, un adolescent se livre à un policier. Comment un accès d’énervement peut faire basculer des vies et gâcher un avenir qui leur tendait les bras... François Leblanc a trouvé une belle manière et le bon ton pour suggérer un certain malaise.

La fiancée de Ted Bundy” met en scène une femme dans la trentaine qui se dit qu’elle a de la chance de ne plus avoir la vingtaine, car elle correspondrait au profil des victimes d’un serial killer. Elle suit d’un œil toute cette actualité, éprouve même une drôle d’impression, mais la réalité la surprendra tout comme les lecteurs.
Sans grands effets, cette nouvelle de Caroline Rouleau pose bien des questions. Une de mes préférées de ce numéro !

Saint-Valentin” de Jean-Pierre Favard relève davantage de l’exposé culinaire que du policier. La conclusion se laisse pressentir, mais le cuisinier méticuleux dans l’élaboration du repas festif réussit tout de même à nous étonner dans les dernières lignes. Une idée étirée au maximum pour mieux asséner le caractère noir final.

Julien-Pier Boisvert officie dans l’humour. Le titre “Un enlèvement de pros” indique tout le contraire de la réalité avec un duo de petits truands kidnappant la mère de l’homme qu’ils veulent rançonner. Dans l’opération, le jardinier est emmené avec, mais qu’en faire ? Personne n’en veut, même gratuit… C’est tourné à la rigolade, agréable à lire.
Dans l’exemplaire à ma disposition, deux pages manquent dans cette nouvelle. En effet, la page 66 est suivie de la 69. Le trou se situe lors de l’enlèvement. C’est dommage, mais j’ignore si le problème concerne l’ensemble de la production.

Avec “Ted et sa collection”, Claude Lalumière clôt la partie Fictions de la plus belle manière. Au contact de Doc Austin qui empaille des chats à des fins de collection, Ted développe sa propre passion. Lui préfère les pièces détachées : une queue par-ci, une patte gauche par-là… À la mort de son mentor et ami, il se lance dans des études de médecine où il rencontre Nicole. Celle-ci est une amputée, il lui manque un orteil. Ils vont discuter de leurs centres d’intérêts les plus personnels.
Ted et sa collection” est dérangeant, a un côté malsain qui fascine. Pour moi, il remporte la palme du meilleur texte de cette 41e livraison.

En octobre 2011, Simon Roy recevait l’auteur à succès Patrick Senécal dans le cadre d’un café littéraire. Ce jeu de questions-réponses est passionnant à suivre, donne vraiment envie de découvrir cet auteur méconnu en France, ce qui est fort dommage. Il est à noter que seule la première partie est publiée et non celle où le public intervient. Très bon papier !

Pascale Raud s’est rendue au Festival QuébeCrime 2011 et nous livre un intéressant compte-rendu, agrémenté de photos, de la manifestation.

Un volet en ligne complète ce numéro. Chroniques de films et d’autres livres encore au programme.

« Alibis », l’anthologie permanente du polar, mérite le détour pour tous les amoureux de lecture. Pas seulement pour les amateurs de polar, noir et mystère. Ce numéro 41 le prouve amplement.


Titre : Alibis
Numéro : 41
Comité de rédaction et direction littéraire : Martine Latulippe, Jean Pettigrew
Couverture : Bernard Duchesne
Type : revue
Genres : nouvelles, entretiens, articles, critiques
Site Internet : Alibis ; numéro 41 ; volet en ligne du numéro 41
Période : hiver 2012
Périodicité : trimestriel
ISSN : 1499-2620
Dimensions (en cm) : 13,2 x 20,9
Pages : 144
Prix : 10 CAD



François Schnebelen
25 mars 2012


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