Genre : Drame thriller horreur
Durée : 2h
Avec Daniel Henshall (John Bunting), Lucas Pittaway (Jamie Vlassakis), Bob Adriaens (Gavin), Louise Harris (Elizabeth Harvey), Frank Cwiertniak (Jeffrey), Matthew Howard (Nicholas), Marcus Howard (Alex), Anthony Groves (Troy), Richard Green (Barry), Aaron Viergever (Robert), Beau Gosling (David), Brendan Rock (Marcus), Bryan Sellars (Ministre), ...
Jaimie, 16 ans, vit avec sa mère dans une banlieue marginale où règne chômage, violence et abus sexuel. Tout change lorsque John Bunting débarque dans leurs vies. Charismatique et passionnant, Jaimie l’admire comme le père qu’il n’a pas connu. Sous son charme, il mettra du temps à comprendre que son mentor est u tueur en série. Le plus dangereux qu’ait connu l’Australie.
Si le film social noir tendance horrifique australien a le vent en poupe ces derniers temps (« The Horseman », « Animal Kingdom »), Justin Kurzel en pousse la logique ultra-réaliste dans ces derniers retranchements avec son premier long-métrage en choisissant de le tourner avec un unique acteur professionnel (Daniel Henshall aka John Bunting) et des gens du crus, des habitants la petite ville de Snowtown. Une approche plus naturaliste, tu meurs, à la puissance immersive rare.
Inspiré par différents ouvrages journalistiques parus sur cette affaire, et la question « Qu’aurais-je fais à la place du jeune Jamie Vlassakis ? », « Les crimes de Snowtown » endosse clairement le point de vue de l’ado de la famille que Bunting prend sous son aile, et tente d’expliquer comment il s’est laissé entraîner dans cette spirale sanglante.
Victime, comme son frère ainé et ses ses deux plus jeunes frères des attouchements d’un voisin serviable, Jaimie voit dans un premier temps d’un assez bon œil l’arrivée d’un homme de caractère dans le lit de sa mère. Mais rapidement les interventions vengeresses de John et ses amis basculent. Bientôt pédophiles et homosexuels sont logés à la même enseigne, et John, leader charismatique un tantinet pervers n’hésite pas à inviter Jaimie à la curée.
Tout d’abord témoin, puis complice, l’ado terrorisé n’ose plus reculer. Surtout que John ne s’embarrasse désormais plus de considérations idéologiques. Lui, comme sa bande de copains ne sont déjà plus dans la logique d’éradication des « déchets de la société », ils intimident, torturent, mutilent et font disparaître dans des bidons d’huile de machine les cadavres de tous ceux qui se mettent en travers de leur chemin. Pas de corps, pas de morts, et donc pas de meurtres, ce qui permet aux bourreaux d’empocher les allocations sociales de leurs victimes.
Une thématique sordide accentuée par un montage heurté, une photographie brute et quelques séquences d’exécution au réalisme crue (la scène de la baignoire) qui confèrent un climat glauquissîme à la narration, dans laquelle John Blunt apparaît, de surcroît, de plus en plus imprévisible, et font de ces « Crimes of Snowtown » un film, certes pas facile, mais impérativement à voir.
FICHE TECHNIQUE
Titre original : Snowtown
Réalisation : Justin Kurzel
Scénario : Justin Kurzel et Shaun Grant
Producteurs : Anna McLeish, Sarah Shaw
Image : Adam Arkapaw
Montage : Veronika Jenet
Distribution des rôles : Allison Meadows
Création des décors : Fiona Crombie
Direction artistique : Chris Jobson
Création des costumes : Alice Babidge, Fiona Crombie
Son : Frank Lipson
Production : Screen Australia, Warp X Australia
Distribution : ARP Sélection (2011)
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