Qu’est-il arrivé à Haru ? Il a battu en duel deux fourreaux humains sans vraiment éprouver beaucoup de difficultés. Pourtant, un fourreau n’obéit qu’à un seul maître et pour Mana, il n’y a pas de doute à avoir : Haru possède en lui l’esprit de Kushiro, le samouraï qu’elle accompagnait il y a 300 ans. Ce fut son dernier véritable maître, mais celui-ci disparu lors d’une mission sur Yamata, la quatrième île de l’archipel japonais, aujourd’hui disparue. Haru se sent de plus en plus possédé par le mystérieux Kushiro, mais surtout, des souvenirs de la catastrophe où il vit mourir ses parents et sa petite soeur refont peu à peu surface. Kushiro vivrait-il encore dans cette île maudite de Yamata ? Et quel est le lien avec la destruction de Tokyo ? Les réponses vont peu à peu arriver pour Haru grâce à ceux qu’il estimait pourtant comme ses ennemis : l’agence gouvernemental Aoikikan.
Après un premier tome plus mystérieux qu’autre chose, Tatsuhiko Ida passe aux choses sérieuses. Le tome 2 est plus un tome d’introspection d’Haru sur lui-même, sur son impuissance face à un véritable fourreau humain. Le mangaka joue aussi sur la découverte de notre siècle par Mana par l’intermédiaire de la télévision. Cela permet d’avoir une petite satire amusante de notre société, la jeune fille étant incapable de différencier la réalité de la fiction. L’opposition des cultures est amusante, même si ces saynètes ne servent que d’interlude. Pour Haru, ce sera une vraie descente aux enfers et le final de ce tome 2 n’est pas, comme on pourrait le croire, son moment de gloire mais bien la pire chose qu’il pouvait lui arriver.
Le tome 3 est, par contre, celui des grandes révélations. On peut même dire que Tatsuhiko Ida se lâche totalement, levant le voile sur le lien qui relie Mana et Haru mais surtout, nous allons tout savoir sur la catastrophe de Tokyo. Certains pourraient trouver que cela arrive bien trop vite. Après un début plutôt sur un style pure action, avec un récit qui avance assez lentement, le lecteur est assommé par la chute du voile qui tentait de préserver le mystère de la destruction de Tokyo. Certes, il reste des points encore obscurs, comme sur ce qu’est réellement devenu Kushiro, mais on sent bien le coup d’accélérateur porté au manga.
L’éditeur aurait-il craint que les dessins toujours aussi impressionnants de Satoshi Shiki ne suffisent plus à tenir la série ? J’avoue que je ne suis pas du tout ce point de vue. Une série plus graphique que parlante peut être une perle tout autant qu’une série bavarde à la « Death Note ». L’autre option pourrait être plutôt le besoin pour Tatsuhiko Ida de révéler le plus d’informations possibles pour développer des combats toujours plus impressionnants. En tout cas, quelqu’en soit la raison, le tome 3 est devenu indispensable pour la suite de la série.
« X Blade » reste une série visuelle, un manga graphique qui impressionne et dont le scénario, certes assez classique dans le genre, tient pourtant bien le lecteur en haleine.
X Blade (T2 et 3)
Scénario : Tatsuhiko Ida
Dessin : Satoshi Shiki
Traducteur : Vincent Zouzoulkovsky
Éditeur français : Pika
Collection : Shonen
Format : 130 x 180 - sens de lecture original
Pagination : 208 pages n&b + 8 pages couleurs
Date de parution : 7 septembre et 3 novembre 2011
Numéro IBSN : 978-2-8116-0535-3 ; 978-2-8116-0567-4
Prix : 6,95 €
A lire sur la Yozone :
X Blade (T1)
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