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Ash (T2) Faust
François Debois & Krystel
Soleil (1800)

Ash a retrouvé la mémoire. Elle sait maintenant qui elle est : l’anguis seductor hominum, le diable en personne. Capturée par l’Église pour servir d’égoïstes dessins, elle est également convoitée par Faust, pour qui la recherche de la vie éternelle est davantage qu’une quête. Sollicitée de toute part, la jeune fille réussira-t-elle à retrouver sa liberté et sa place dans ce monde ? La réponse est dans ce second et dernier tome.



L’heure du dénouement a sonné. Après un premier tome très réussi, tant sur le plan graphique que scénaristique, on attendait avec impatience le fin mot de l’histoire... Et on reste un peu sur sa faim.

La première partie charmait par ses personnages et leurs mystères ainsi que par son récit habilement distillé. Ce second tome reste à la surface des choses : il est constitué d’un enchainement d’actions qui ne répond qu’en partie à nos interrogations et rend les personnages plus distants. Par exemple, le fait qu’Ash soit le diable n’est finalement qu’anecdotique. Elle aurait pu être une sorcière ou un mauvais esprit, peu importe. Le rôle de Satan semble démesuré quant à ses actions, et donc pas particulièrement justifié ni d’un grand intérêt. Cela semble juste un prétexte à la convoitise qu’elle attise, mais qui aurait aussi bien pu être justifiée par autre chose.

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De même, les relations entre les personnages changent brutalement dans ce tome. De savant un peu fou prêt à tout pour assouvir sa curiosité sur son objet d’étude, la relation de Faust avec Ash passe à... l’amour. Et alors que le diable entretenait avec Alexej et sa bande d’enfants perdus une relation plutôt complice, elle passe brusquement à l’indifférence, comme si le fait que ce soit grâce à eux qu’elle ait retrouvé une partie de ses souvenirs et qu’ils l’aient sauvée n’avait plus d’importance. De fait, le scénario semble finalement plutôt bancal. Les personnages secondaires s’éclipsent dès qu’ils ne servent plus la trame principale, les secrets sont à moitié révélés. Est-ce vraiment l’origine d’Ash qu’exposent ces quelques pages sur ces deux petits confiés aux bons soins de moines infanticides ? Cela me semble plutôt obscur.

Après un tome 1 plus que prometteur c’est assez décevant, d’autant que Debois, avec son fabuleux « Talisman », nous avait habitué à mieux. On a l’impression que l’histoire est une coquille, un prétexte servant juste à mettre en scène trois personnages charismatiques mais creux et une ambiance gothique sympa.

N’en reste pas moins le dessin toujours aussi soigné de Krystel. On sent vraiment le plaisir qu’elle prend à animer ses personnages et à illustrer des paysages nimbés de mystère. Le style, très féminin, est séducteur et bien maîtrisé, même si les visages des différents protagonistes peuvent parfois se confondre. Son trait et ses couleurs assurent une cohérence que le récit n’a pas, même s’ils ne suffisent pas à racheter l’ensemble.

« Ash » est un diptyque beau, mais creux. Après un début enjôleur et intriguant, le scénario se démêle en une fin plutôt frustrante qui laisse pas mal de questions en suspens.


(T2) Faust
- Série : Ash
- Scénario : François Debois
- Dessin et couleurs : Krystel
- Editions : Soleil
- Collection : 1800
- Dépôt légal : 19 octobre 2011
- Pagination : 48 pages couleurs
- Format : 234x323 mm
- ISBN : 978-2-01831-0
- Prix : 13,50 €


A lire sur Yozone :
Ash (T1) Anguis Seductor Hominum


© MC Production / Debois / Krystel (2011)



Myriam Bouchet
3 décembre 2011




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