Chargement...
YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Morning Glory Academy (T1)
Atlantic
Nick Spencer, Joe Eisma et Rodin Esquejo

Tout commence dans la salle de classe de Mlle Daramount. Elle vient de prendre Akiko à passer un message alors que, déjà la veille, elle était de corvée de nettoyage du tableau pour indiscipline. La professeur demande alors à la jeune fille d’exposer ce qui sera ses travaux pour la fête de la science. Cette dernière explique qu’il s’agit de chimie et plus précisément un mélange explosif aux capacités étonnantes : à l’état solide, quand le mélange est sec, même les plus petites particules deviennent explosives, une simple pression suffisant à déclencher la réaction.
Le problème, c’est qu’on ne les verrait pas à l’œil nu sur une surface sombre, comme un tableau noir par exemple...
Mais au même moment, Mlle Daramount pose sa craie sur le tableau et BOUM !



Pourquoi une élève, qui parait si douée en sciences, deviendrait-elle une terroriste ? Eh bien, il s’agissait en fait d’une diversion pour que deux de ses camarades puissent s’enfuir ! Nous retrouvons donc le couple de fuyards, qui se sépare au détour d’un couloir.
Le jeune homme, de son côté, fait bravement face à ses opposants, qu’il envoie rapidement au tapis pour se retrouver dans une sorte de hangar. Mais une mauvaise surprise l’y attend : la mort, donnée par une étrange créature pseudo-humaine.
Mlle Darmont et Mr Gribbs sont témoins de la scène mais restent de marbre et n’interviennent pas. Après tout, le jeune homme n’était pas « l’un d’eux ». Puis une nouvelle session de recrutement va commencer : de quoi renouveler le stock.

JPEG - 82.3 ko

Casey, Ike, Hunter, Jun, Jade et Zoé font partie des nouveaux arrivés de cette année. Tous viennent de milieux sociaux et familiaux différents, mais ont été acceptés sans distinction dans la prestigieuse Good Morning Academy, fondée 40 ans plus tôt, et hébergée dans un immense monastère reconverti. Seulement, les ados déchantent rapidement : leurs parents ne répondent plus à leurs appels ou font mine de ne pas les connaître...

Certains de leurs camarades, comme Pamela, compagne de chambrée des filles du groupe, paraissent plus que dérangés... Et cette dernière le prouve en menant Casey à une bien triste révélation, cachée dans les caves de l’académie ! Le soir même, la demoiselle Pamela agresse l’une des filles de la chambre et tente de la tuer avec un énorme couteau de cuisine ! Pendant ce temps, Casey subit un cours de rattrapage très particulier (et douloureux) avec Mlle Daramount.

La Good Morning Academy se targue d’utiliser des méthodes pédagogiques aussi avant-gardistes qu’efficaces... Mais plus qu’une école, ce pensionnat n’aurait-il pas un arrière-goût de purgatoire ?

JPEG - 115.2 ko

« Good Morning Acamedy » fait partie des récentes acquisitions de la nouvelle maison d’édition Atlantic. Publié aux États-Unis sous le label Image Comics, on ne pouvait que s’attendre à du bon de la part de la nouvelle série de Nick Spencer (« Existence 2.0/3.0 », « Shuddertown »), connu également chez DC Comics (« Action Comics », « T.H.U.N.D.E.R. Agents »).
Malheureusement, ce premier volume de « Good Morning Glory » (qui regroupe les épisodes #1 et #2 de « Morning Glories », en VO) n’est pas à la hauteur sur tous les plans... Les illustrations de couverture, par Rodin Esquejo, nous mettaient pourtant en appétit, avec des traits fins, une coloration bien ombrée, et des personnages distinctifs et agréables de visu.
Dommage que le reste de l’album ne soit pas de ce calibre.

JPEG - 116.2 ko

Le dessin de Joe Eisma est, somme toute, ce qu’il y a de plus classique dans le style. Toutefois, le trait n’est pas régulier d’une case à l’autre, et les personnages présentent des proportions inégales en fonction de leur posture, d’ailleurs pas toujours naturelle : Casey a une coupe à géométrie variable, on ne reconnaît les traits asiatiques de Jun que grâce à la couverture et à la consonance chinoise de son prénom.
La coloration est un peu trop plate et manque de relief, ce qui plombe encore d’avantage un comic-book déjà graphiquement moyen. Certaines pages sont d’ailleurs à la limite de l’abus : je pense là aux planches entières de « copier/coller ». On aurait apprécié, par exemple pour la scène du repas de Ike et sa mère, des gros plans sur les visages, histoire d’appuyer leur dispute via des expressions faciales.
De même, l’agencement des cases est très classique. Dommage pour une édition Image Comics où les productions ont habituellement une mise en page dynamique et moderne.

JPEG - 158.2 ko

A cela, il faut ajouter une traduction globalement plus que moyenne et ponctuellement médiocre, dont les tournures de phrase, l’orthographe martienne ou les accords improbables feraient se retourner tous les anciens présidents de l’Académie Française dans leur tombe.
Voici un flagrant exemple d’absence de relecture : lors d’une scène, « copiée/collée » également, nous pouvons découvrir que dans la phrase « le voyage est long jusqu’à l’académie », « voyage » prends un « s ». Ce qui nous donne « le voyages » non pas une fois, non pas deux fois, mais... cinq fois ! Autant de fois que la scène est répétée, la faute l’est également (et comme dirait Emile : « On peut tromper mille fois une personne... Non, c’est pas ça... On peut tromper une fois mille personnes, mais on ne peut pas tromper mille fois mille personnes. »).

J’en passe et des meilleurs (ou des pires ?) : le futur se substitue moult fois au conditionnel, des tirets s’échappent de certaines phrases pour se glisser discrètement dans d’autres, quand à certains mots, ils fuguent carrément des bulles...
En bref, une déception côté traduction. L’édition d’Atlantic est pourtant « propre » : couverture renforcée, papier au grammage agréable, impression irréprochable.

JPEG - 153.9 ko

Le scénario, quant à lui, nous promettait un mélange de « Buffy contre les Vampires » et autres séries impliquant un groupe d’ados dans des situations aussi dangereuses qu’improbables. Problème encore : à vouloir trop en faire, Nick Spencer, nouvelle coqueluche des comics outre-Atlantique, se manque un peu.

La trame de fond est un peu trop nébuleuse, le lecteur est en plein blizzard scénaristique, bourré de clichés (une société secrète dont les membres encapuchonnés officient dans les caves du monastère) et de personnages au caractère tellement exagéré qu’ils en perdent toute crédibilité.
On a énormément de mal à s’immerger dans ce méli-mélo de scènes d’actions qui s’enchaînent tant bien que mal.

Ce premier volume de « Good Morning Glory » laisse donc une amère impression d’album presque amateur, ce qui étonne pour une publication à l’origine labellisée Image Comics outre-Atlantique.
J’espère néanmoins que la suite relèvera la barre.


(T1) Un avenir meilleur
- Série : Morning Glory Academy
- Scénario : Nick Spencer
- Dessin : Joe Eisma
- Couverture : Rodin Esquejo
- Couleurs : Alex Sollazzo
- Lettrage et traduction : Full FX Studio
- Éditeur : Atlantic
- Dépôt légal : 26 août 2011
- Format : 190x280 mm
- Pagination : 72 pages couleurs
- Prix public : 12,95 €
- Numéro ISBN : 979-1090171022


© Editions Atlantic - Tous droits réservés



Charline Voinot
11 octobre 2011




JPEG - 51.4 ko



JPEG - 59.5 ko



JPEG - 63 ko



JPEG - 62.4 ko



JPEG - 52.3 ko



Chargement...
WebAnalytics