Décidément, Mizuki ne sait vraiment pas comment s’y prendre avec Akira. Le jeune homme semble totalement obsédé quand il est seul avec elle, ne pensant qu’à lui faire l’amour, et en l’invitant chez elle alors qu’elle est seule n’arrange rien à l’affaire. C’est souvent dans ces cas-là qu’une troisième personne vient semer le trouble dans un couple. Cette personne se nomme Shinnosuke et il a une petite particularité : il est boxeur professionnel et très bel homme. Il va évidemment jouer sur les deux tableaux pour gagner le coeur de Mizuki. Bon, Akira est issu d’une famille d’experts en toutes sortes d’arts de combat, mais Shinnosuke garde l’avantage sur le physique. De quoi faire douter la pauvre Mizuki. Est-elle prête à assumer de former un couple avec Akira, avec toutes les réflexions que cela génère ?
Mayu Shinjo va vraiment s’attaquer, dans ces deux tomes de « Blaue Rosen », au côté obscur d’Akira, plus précisément à deux mauvais penchants de sa personnalité. Tout d’abord le pervers... Oui, dit comme cela, ce n’est pas très flatteur pour le personnage mais même Mizuki le qualifie ainsi. Il faut dire que durant les deux tomes, Akira va tenter de lui faire l’amour à peu près toutes les dix pages... Lassant même pour le lecteur. La mangaka verrait-elle la gent masculine comme composée uniquement d’obsédés sexuels ? Pourtant, DSK n’avait pas encore sévi à l’époque de la première publication... En tout cas, l’image donnée par les hommes dans ces deux tomes est assez pitoyable.
Le second côté obscur d’Akira est encore plus grave : sa jalousie. Elle provoque chez lui de vraie colère froide pouvant le pousser aux pires extrémités. Que penser de lui après qu’il ait voulu venger Mizuki en faisant violer celle qui tenta d’abuser de celle qu’il aime ? Sans parler de son camarade, fils de yakusa, qui était prêt à commettre un crime pour lui. Incroyable comment cet acte va être purement et simplement oublié dans le tome 3 ! Pour un lecteur européen, cet épisode est franchement atterrant, semblant mettre la tentative de viol de la jeune femme comme une preuve d’amour d’Akira, point barre. On peut s’interroger de l’impact de cette scène sur un public un peu fragile, le manga n’ayant aucune restriction de lectorat.
Le tome 3, passé l’aspect caricatural des réactions masculines, en devient presque mièvre, nous offrant plutôt des affrontements virils - oui, je plaisante ! En tout cas, Akira avait besoin de redorer son blason après l’affligeante scène dans l’hôtel du tome 2. A noter que l’aspect « groupe de musique » passe de plus en plus au second plan, ne reparaissant qu’un peu dans le tome 3.
« Blaue Rosen » oscille ici entre dérangeant et politiquement très incorrect, en tout cas une série qui mériterait d’avertir le public sur son contenu.
Blaue Rosen (T2 et 3)
Auteur : Mayu Shinjo
Traducteur : Taro Ochïai
Éditeur français : Pika
Format : 115 x 180 - sens de lecture original
Pagination : 192 pages noires
Date de parution : 1er juin et 17 août 2011
Numéro IBSN : 978-2-8116-0487-3 ; 978-2-8116-0515-5
Prix : 6,95 €
A lire sur la Yozone :
Blaue Rosen (T1)
AI WO UTAUYORI ORENI OBORERO ! © 2006 Mayu SHINJO / Shogakukan Inc. / Kadokawa Shoten Co. ,Ltd.
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