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Lignée (La)
Guillermo Del Toro et Chuck Hogan
Pocket, Romans étrangers, roman traduit de l’anglais (États-Unis), fantastique, 567 pages, octobre 2010, 7,90€

Après son atterrissage sur le tarmac de l’aéroport JFK de New–York, le vol 753 venant de Berlin ne donne plus aucun signe de vie. L’avion, tous feux éteints, reste immobilisé sur la piste.
Ephraïm Goodweather, responsable du Projet Canari, un groupe d’épidémiologistes, est envoyé sur place avec son équipe. À bord, ils ne trouvent que des morts, hormis quatre survivants. Aucune scène de panique, rien n’explique ces plus de deux cents décès.
Plus tard, en fouillant l’avion, un long coffre noir est découvert plein de terre. Ce bagage non enregistré ne tarde pas à disparaître.
Un riche magnat accueille cette tragédie avec joie, alors qu’un vieil homme, Abraham Setrakian, prêteur sur gages et rescapé d’Auschwitz, comprend que le Maître est arrivé sur le sol américain. Il est d’ailleurs bien le seul à comprendre la menace.



Guillermo Del Toro n’est autre que le réalisateur de « Hellboy », de « Blade 2 » ou encore du « Labyrinthe de Pan », récompensé par trois oscars. Son compagnon de plume, Chuck Hogan, a quant à lui déjà publié plusieurs thrillers : « Le Prince des Braqueurs » (Seuil, 2007) étant sa plus récente traduction française.

Même si « La Lignée » vient enrichir la gamme des récits vampiriques, ce roman, le premier d’une série, se démarque de la majorité de la production par ses vampires cruels, sans pitié et hideux.
Suite à l’invitation d’un mortel, le Maître traverse l’océan, un nouveau territoire de chasse s’ouvre à lui. Tous les passagers de l’avion deviennent ses émissaires, un aiguillon sortant de leur bouche leur permet d’apaiser leur soif de sang.
Ici, il n’est pas question de séduction, mais de violence. Ils sont peu à réussir à contenir leur nouvel instinct : l’humain considéré comme gibier et servant à développer leur fratrie, et donc leur emprise sur le monde.
Comment éradiquer une telle menace ou du moins l’endiguer ?

Là, les deux auteurs sont moins inspirés. Ephraïm Goodweather est l’image même du scientifique interchangeable : séparé de sa femme, un enfant qu’il voit de temps à autre, une maîtresse.
Un vieil homme qui a connu les camps de concentration est le seul à vraiment savoir à quoi ils ont affaire. Abraham Setrakian a déjà croisé la route du Maître, celui-ci lui a brisé les mains, ce qui ne l’empêche pas de manier une épée en argent avec habileté. Même si on aimerait y croire, il est plutôt difficile d’adhérer au personnage.
En plus de Nora, la maîtresse d’Ephraïm, un dératiseur, Vassili Fet, complète l’équipe.

« La Lignée » souffre d’un embonpoint certain, la faute aux nombreux passagers de l’avion que l’on suit après leur passage à l’état de strigoï. Les auteurs se plaisent à illustrer ces vampires sans pitié comme pour bien nous montrer le dramatique de la situation. Plus on avance, plus il est difficile de bien se remémorer qui est qui parmi les premières victimes. Il aurait fallu couper dans la masse en évitant la multiplication des points de vue n’apportant pas grand-chose au déroulement de l’intrigue.
Et que dire de la fin ? De la confrontation avec le Maître, apparaissant dans toute son horreur, bien loin des canons vampiriques commerciaux ? Del Toro et Hogan s’en tirent par une pirouette pour ne pas fermer la porte à leur histoire, même si cela frise le ridicule.

Du bon, du moins bon, pour un roman en demi-teinte qui peine à séduire, car il s’essouffle sur la longueur. Son plus grand mérite réside dans cet autre vampire qui nous est présenté

Vu qui est aux commandes et la forme du récit, on peut aussi penser que l’adaptation cinéma était dans leur tête au moment de son écriture…


Titre : La Lignée (The Strain, 2009)
Auteurs : Guillermo Del Toro et Chuck Hogan
Traduction de l’anglais (États-Unis) : Hélène Colon
Première édition française : Presse de la Cité (2009)
Couverture : MediaSarbacane
Éditeur : Pocket
Collection : Romans étrangers
Site Internet : Roman (Site éditeur)
Pages : 567
Format (en cm) : 10,8 x 17,7
Dépôt légal : octobre 2010
ISBN : 978-2-266-20277-0
Prix : 7,90 €


- La chronique de « La Lignée » en édition originale.


François Schnebelen
5 septembre 2011


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