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Colombiana
Film franco-américain d’Oliver Mégaton (2011)
27 juillet 2011

***

Genre : Thriller action
Durée : 1h45

Avec Zoe Saldana (Cataleya Restrepo adulte), Amandla Stenberg (Cataleya Restrepo enfant), Cliff Curtis (Emilio Restrepo), Michael Vartan (Danny Delanay), Graham McTavish (Marshall Warren), Callum Blue (Richard), Max Martini (Agent spécial Williams), Jordi Mollà (Marco), Lennie James (Agent Spécial Ross), …

1992. Colombie. Cataleya, 9 ans, assiste au meurtre de ses parents. Échappant de justesse au massacre, elle se réfugie aux États-Unis, chez son oncle Emilio, gangster de Chicago. 15 ans plus tard, elle travaille pour lui comme tueuse à gages. Elle signe ses meurtres d’une orchidée dessinée sur le torse de ses victimes : un message à l’intention des assassins de ses parents. Car au-delà de ses contrats, Cataleya ne pense toujours qu’à les venger.

De « Nikita » à « Jeanne d’Arc », on sait Luc Besson fasciné par les héroïnes. Rien d’étonnant, donc, qu’il soit à l’origine de ce film de vengeance au titre évocateur (comment en effet ne pas penser à « Nikita ») qui, avec Zoé Saldana en tête d’affiche (pour ne pas dire sur l’affiche) et Olivier Mégaton (« Le Transporteur 3 », « La sirène rouge ») à la mise en scène, a sur le papier le potentiel du blockbuster surprise de l‘été.

Et effectivement, Oliver Mégaton est à son affaire dans les scènes d’action et Zoé Saldana captivante en tueuse d’élite.
En revanche, côté scénario et dialogue, c’est un peu la foire aux grosses ficelles, aux clichés et lieux communs. Que dire en effet de la petite Cataleya fuyant le lieu du massacre de ses parents telle une Yamakasi, et débarquant chez son oncle pour lui demander de faire d’elle une tueuse. Que dire de ce dernier buttant un inconnu au volant d’une voiture devant l’école de sa nièce pour la faire changer d’avis ou de la séquence racoleuse où Cataleya adulte de retour d’une journée de tuerie se délasse en dansant (pour ne pas dire en posant) dans son repaire design, puis de déshabille pour aller prendre une douche. Idem pour les moments intimes avec son partenaire sexuel (Michael Vartan) qui se révèlent également particulièrement insipide. Sans parler de la performance, une fois de plus sans grand relief, de Lennie James dans le rôle d’un agent du FBI qui la traque de longue date.
Mais ne nous arrêtons pas qu’aux choses qui fâches.

Car si effectivement la construction des personnages est pour le moins indigente, les séquences relatant les missions de la belle sont plutôt bien maîtrisées. A commencer par la séquence dans le commissariat où Zoé Saldana, féline comme jamais, remonte jusqu’à sa cible par les conduits d’aération, où celle où elle déjoue la sécurité en passant par une piscine infestée de requin. Une montée crescendo jusqu’à l’aboutissement de sa quête, l’attaque de la villa de Don Luis, le trafiquant de drogue commanditaire du meurtre de sa famille.

Un film donc en demi-teinte. Involontairement drôle (limite nanaresque) dans ses rapports humains et d’une redoutable efficacité lorsque Zoé Saldana enfile sa tenue de tueuse. Il faut dire que le justaucorps lui sied très bien.

Et pour ce qui est de « Colombiana » en blockbuster surprise de l’année, c’est au public d’en décider.

FICHE TECHNIQUE

Titre original : Colombiana

Réalisation : Olivier Megaton
Scénario : Luc Besson & Robert Mark Kamen

Producteurs : Luc Besson, Pierre-Ange Le Pogam
Coproducteur : Gareth Upton
Producteurs exécutifs : Olivier Glaas, Sandrine Molto, Ariel Zeitoun

Musique originale : Nathaniel Méchaly
Image : Romain Lacourbas
Montage : Camille Delamarre
Distribution des rôles : John Papsidera
Création des décors : Patrick Durand
Direction artistique : Gilles Boillot, Franckie Diago, Pascal Leguellec, Fanny Stauff
Décorateur de plateau : Philippe Cord’homme, Ryan Martin Dwyer
Création des costumes : Olivier Bériot
Maquillage : Suzi Ostos, David Ruiz Gameros