Gulliveriana ouvre, sans y prendre garde, la porte des mondes fantastiques, peuplés de nains monarchistes, de géants badins, d’étalons libidineux ou de nymphomanes frustrées.
« Gulliveriana », tout est dans le titre ! Comme vous l’aurez compris, il s’agit d’une adaptation libre et érotique du roman de Jonathan Swift (1721) par le talentueux Milo Manara. Une vision friponne d’un voyage merveilleux au pays des lilliputiens.

Lorsque l’on parle de Manara, l’érotisme est de rigueur et ce volume ne déroge pas à la règle, mais le poids des ans (première parution en 1996) a fait sa douloureuse œuvre. Difficile en effet de fantasmer sur une femme, aussi belle soit elle, quand elle mesure plus de cent mètres de haut.
Les images cocasses se succèdent sans pour autant éveiller en nous un sentiment de plaisir. Bien que la patte de Manara soit bien présente, à savoir la représentation ultra sensuelle de son héroïne, la magie n’opère pas.

Tout dans cet album est basé sur la différence de taille : tantôt géante, tantôt minuscule, l’héroïne vit une aventure rocambolesque sans réel intérêt. Le bilan reste donc finalement très, très mitigé, voire négatif.
Pas de réelle montée dans la puissance érotique, un humour tout juste survolé, un réalisme inexistant et une empreinte scénaristique qui s’estompe au fil des planches.

« Gulliveriana » est un one shot au scénario ultra léger, impossible à repêcher par une qualité visuelle qui n’apporte pas assez d’attrait fantasmagorique (même dans cette version colorisée).
Une déception pour une ré-édition somme toute anecdotique.
Gulliveriana
Scénario : Milo Manara
Dessin : Milo Manara
Couleur : Milo Manara
Éditeur : Humanoïdes Associés
Dépôt légal : avril 2011
Pagination : 68 pages couleurs
ISBN : 9782731612233
Prix public : 19,95 €
Illustrations © Milo Manara et Humanoïdes Associés