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Promise, Tome 1
Ally Condie
Gallimard, Jeunesse, traduit de l’anglais (États-Unis), Fiction Utopique / Récit initiatique, 423 pages, mars 2011, 18€

Cassia a hâte….
Hâte de savoir avec qui la Société va la coupler, de savoir à quel poste la Société va la placer.
Car la vie de Cassia et de ses concitoyens est réglée et régie par la Société qui leur dit quoi manger, qui aimer, où vivre, où travailler…et quand mourir.
Par cette emprise totale sur la vie de tous, les Officiels s’assurent une obéissance sans faille…ou presque.



Premier tome d’une trilogie en devenir (c’est décidément la norme à l’heure actuelle, mais ne revenons pas sur le sujet), « Promise » nous place, à la manière de « Delirium » ou d’ « Équilibrium », dans une société idéalisée, standardisée et hyper contrôlée. Ici pas de psychotropes (contrairement à « Équilibrium »), ni d’opérations chirurgicales, mais un pari réussit sur l’importance du mouvement grégaire dans le comportement humain.

Cassia est née dans cette société où les souvenirs du passé se réduisent à quelques reliques personnelles, et quelques centaines d’œuvres, tous supports confondus, dûment sélectionnées et approuvées par les Officiels, garants du maintien de l’ordre et de la paix au sein des Provinces.

Parfaitement intégrée au sein de cette société où elle ne se pose pas plus de questions que le citoyen lambda, Cassia a aujourd’hui 17 ans et va enfin découvrir avec qui la Société a décidé de la coupler.
Car dans ce monde qui frôle une certaine idée de la perfection, la Société décide, pour vous, de votre travail, de votre partenaire et de votre lieu de vie. Plus de hasard, que des probabilités, pour votre plus grand bonheur. La Société décide même du jour de votre mort.

C’est après son banquet de Couplage que la vie de Cassia va déraper. Si l’écran de couplage lui montre Xander, son meilleur ami, un choix logique qui la rend heureuse ; la micro-carte fournie par l’administration lui montre Ky, un autre camarade de classe qu’elle n’avait pas vraiment remarqué.
La jeune fille va alors faire ce qu’elle n’aurait jamais osé entreprendre : se poser des questions. Sur la fiabilité de l’organisation de la Société, les raisons d’une telle maîtrise, ses besoins, ses envies, ce qui se passe en dehors des Provinces, de là où vient Ky.

De questionnements en réflexions, Cassia va finir par se rebeller contre les institutions.

Critique assez acerbe d’une société pas si différente de la nôtre, « Promise » propose une théorie intéressante sur l’asservissement volontaire des masses.
Cette société a annihilé toute créativité, et donc toute imagination (diminuant d’autant les velléités de rébellion), entre autre par le non-apprentissage de l’écriture par un intermédiaire autre que le couple clavier / écran, très facile à surveiller et à tracer.
Une surveillance continue et absolue « pour le bien de tous » : des ports de communication ouverts en permanence dans les maisons, des loisirs encadrés par des Officiels, des repas préparés et livrés par la Société avec vérification de la bonne prise des rations, un couvre-feu permanent, et des rêves surveillés et enregistrés.

On s’aperçoit qu’il est finalement facile et vraisemblable de maintenir et contrôler l’être humain en le déchargeant de toute responsabilité ou prise de décision. Tant de nos concitoyens montrent déjà une telle prédisposition à cet état de fait, qu’il ne serait pas étonnant qu’un certain nombre soit soulagé à l’idée de laisser les décisions et les réflexions à d’autres.

Pour ce qui est du style d’écriture, rien de grandiose. L’écriture est très simple, voir simpliste ; l’intrigue est limpide, il faut dire que le thème est éculé, la seule chose qui change entre les différents récits étant le type d’asservissement utilisé. Et même par rapport à « Delirium », on est assez proche du copier-coller, avec un petit bémol : l’absence de rébellion de masse est moins vraisemblable dans « Promise », surtout que, au final, très peu d’informations sont fournies sur la raison du basculement de la société vers ce mode de fonctionnement.

Mais bon, ça change tout de même des innombrables histoires de garous ou de vampires qui font fureur ces derniers temps !

Un petit aparté bien sympathique : une bande-annonce du livre (et non d’un possible film à venir comme on pourrait le croire de prime abord) est visible sur le site de Gallimard, à voir !


Titre : Promise (Matched, 2010)
Série : Promise (Matched), tome 1
Auteur : Ally Condie
Traduction l’anglais (États-Unis) : Vanessa Rubio-Barreau
Couverture : Samantha Aide – Theresa M. Evangelista
Éditeur : Gallimard
Collection : Jeunesse
Site Internet : Promise (site éditeur)
Pages : 423
Format (en cm) : 15,4 x 22,4 x 3,4
Dépôt légal : mars 2011
ISBN : 978-2-07-063438-5
Prix : 18,00 €


À lire également sur la Yozone :
- Delirium
- Équilibrium


Emmanuelle Mounier
8 juillet 2011


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