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Hunger Games T.3 : La Révolte
Suzanne Collins
Pocket Jeunesse, roman traduit de l’anglais (États-Unis), anticipation, 417 pages, mai 2011, 17,90€

Au District Treize, Katniss et les survivants du Douze pansent leurs plaies et craignent la riposte du Capitole.
Si la jeune gagnante pensait se reposer, c’est trop demandé : les districts se sont enfin soulevés, et la guerre est ouverte entre le Treize et le président Snow. Une guerre des ondes, à coups de messages de propagande, autant que sur le terrain, où le Capitole recule peu à peu.
Katniss, et son personnage du geai moqueur, est brandie tel l’étendard de la révolte, et encaisse les coups lorsque Snow utilise Peeta pour la contrer : le pauvre garçon, torturé, semble devenu fou. Au point que Katniss insiste pour qu’on aille le délivrer...



« L’Embrasement » nous avait laissé dans de beaux draps : Peeta captif, le Douze rasé, Katniss en piteux état, mais libre, grâce aux gens du district Treize.
Néanmoins, notre héroïne va vite déchanter : les dirigeants du Treize sont froids, dirigistes, et prêts à tous les sacrifices pour renverser le Capitole. Autant dire que Katniss, en bonne tête brûlée, est vite prise en grippe par la présidente Coin. Lorsque cette dernière demande à Katniss de « payer » sa libération en alimentant le feu de la rébellion, la jeune fille impose ses conditions, dont la liberté de ses compagnons de Jeux, et le sauvetage de Peeta. Intention louable, mais aux terribles conséquences, car Snow n’a pas été tendre avec lui...

L’information, l’image et la propagande sont encore au cœur de ce troisième tome. Katniss est encore et toujours contrainte de jouer une comédie qui l’insupporte devant des caméras, mais du moins est-ce pour la bonne cause. Entourée d’amis, dont Finnick et Gale, elle en fera parfois à sa tête, s’attirant les foudres des autorités, mais elle est trop précieuse pour qu’ils se passent d’elle. Enfin, jusqu’à un certain point... Cette fois encore, Katniss est manipulée, mais elle a conscience de sa condition de marionnette, et sait quand et jusqu’où elle peut tirer ses propres ficelles.

Le gros danger de ce troisième tome des « Hunger Games » tenait dans son immédiateté avec le précédent. Ici, point de temps écoulé entre deux Jeux, à peine quelques heures. De plus, les évènements survenus lors de l’Expiation ont définitivement déclenché la guerre, aussi une nouvelle édition des Jeux de la Faim était-elle impossible. Suzanne Collins parvient tout de même, au grand dam de ses héros, à réintroduire son schéma d’arène mortelle lors de l’attaque du Capitole, avec suffisamment de nuances pour que tous, nous y compris, y voient une cruelle mais inévitable redite des horreurs déjà vécues. L’auteure se paie même le luxe d’une dernière allusion, d’une logique implacable, dans les dernières pages, après la victoire. Car oui, vous vous en doutiez, les rebelles l’emportent. À quel prix, cela, je vous laisse le découvrir. Inutile de dire que c’est Katniss qui paiera le plus, dans sa chair comme dans son âme...

Malgré une bataille finale tout en superlatifs, Suzanne Collins sait se défausser des habituels passages obligés et enchaîne les surprises au gré des réactions de son héroïne à fleur de peau qui porte ce monde sur ses épaules tantôt fortes, tantôt faibles. S’il y a plus que la dose d’action et d’effets spéciaux (on attend impatiemment la version cinéma, sur laquelle travaille l’auteure), pas une seconde on n’oublie la dénonciation des excès de cet univers, du Capitole oppresseur au rigide Treize. des personnages, aucun n’est épargné, chacun ayant sa part d’ombre, plus ou moins honteuse... Gale et Peeta n’échappant pas à la règle.

Je pourrais poursuivre cet éloge sur quelques paragraphes, mais je crains, à force, de trop vous en révéler. Donc juste vous dire que je ne regrette pas d’avoir attendu un an pour lire « Hunger Games 3 : La Révolte », y retrouver un portrait noir d’une société où l’espoir de la liberté n’est pas exempt de relents d’oppression, et les efforts de Katniss pour y survivre tandis qu’elle fait irrémédiablement basculer ce monde vers un chaos plus ou moins salvateur.
Si la fin (du moins, l’épilogue) est heureuse, il faudra en passer par bien des malheurs, personnels ou collectifs, pour la mériter.
Et nous, avides lecteurs, de nous repaître du tout avec délectation.


Titre : Hunger Games : La Révolte
Série : Hunger Games, tome 3/3
Auteur : Suzanne Collins
Traduction de l’anglais (États-Unis) : Guillaume Fournier
Couverture : Tim O’Brien, Elisabeth B. Parisi
Éditeur : Pocket Jeunesse
Collection : Jeunesse, 13 ans et +
Site internet : page roman (site éditeur), site de la série (site éditeur)
Pages : 417
Format (en cm) : 14,2 x 22,5 x 3,6
Dépôt légal : mai 2011
ISBN : 978-2-266-18271-3
Prix : 17,90 €


5 coquilles relevées à la lecture (références sur demande)

À LIRE ÉGALEMENT SUR LA YOZONE :
- tome 1 : « Hunger Games »
- tome 2 : « Hunger Games : L’Embrasement »


Nicolas Soffray
5 juillet 2011


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