9 prisonniers, une salle de tribunal menant à 9 cellules. Derrière la chaise du juge, la seule porte mais solidement fermée. Et une voix, leur annonçant les règles de ce jeu mortel. 9 personnages coupables d’incarner un des sept péchés capitaux. Toutes les douze heures, ils devront choisir l’un d’entre eux et le condamner ainsi à mort. Si l’un d’entre eux refuse de participer à ce jugement, tous mourront. Telle est leur nouvelle loi. Déjà, un des accusés est mort d’avoir voulu retirer son masque avant l’heure. Et Hiro va vite se rendre compte qu’il n’y a aucune unité parmi les 9 accusés, chacun ne pense qu’à lui, sauf peut-être cette jeune femme, mais peut-il lui faire confiance ? Surtout que l’un d’entre eux a choisi de s’enfermer dans sa cellule alors que les heures s’égrènent...

Quand j’avais découvert « Doubt », j’avoue avoir été bluffé par l’histoire contée par Yoshiki Tonogai. Peut-être certains étaient sûrs de connaitre dès le début le coupable, mais le scénario et la machine mise en branle par le mangaka étaient bien huilés. Peut-être la comparaison avec « Saw » a aussi aidé à éclairer les lecteurs connaissant la chute du film. Mais avec un esprit ouvert, il est vrai que la mini série de Yoshiki Tonogai avait créé une bonne surprise. Aussi parce que les serial killers de ce genre ne sont guère pléthore dans les mangas.

Alors, en voyant arriver sa nouvelle série, il y a de quoi d’être excité, mais aussi inquiet. Inquiet d’abord par la couverture reprenant les fameux masques qui sont devenus le symbole de « Doubt ». Le mangaka nous jouerait-il un « Doubt 2 » comme il y eut sept « Saw » ? Et il y a ce cadavre dans la salle... comme dans le premier « Saw »... Fichtre, a-t-on déjà la solution au mystère de cette nouvelle série ? Espérons que non !

Excité car, après un début lent, sans trop savoir où veut aller le mangaka, nous sommes rapidement enfermés de nouveau dans un lieu avec une seule issue. Un nouveau huis clos mais encore plus claustrophobique que le précédent car il n’y a guère de pièces possibles à explorer. Comme dans ce genre de série, l’intérêt réside aussi dans la découverte du péché que représentent les 9 accusés... 9 accusés, 7 péchés capitaux... Re-fichtre, le chiffre ne colle pas... Que cache cette pseudo incohérence ? Deux maîtres du jeux pour s’assurer de leur survie ? Encore bien des questions qui se multiplient à chaque fois que l’on pense trouver une réponse. Mais ne serait-ce justement pas cela le talent de Yoshiki Tonogai, amener le lecteur à se poser trop de questions pour ne pas voir l’évidence ?

Graphiquement, si le début du manga retrouve la qualité de « Doubt », on s’étonne d’une certaine baisse de continuité dans les traits des personnages vers la fin de ce premier tome. Un défaut surprenant venant de Yoshiki Tonogai, mais ce n’est peut-être qu’une faiblesse passagère. En tout cas, si « Doubt » avait rapidement joué dans le sanglant dès le premier tome, « Judge » joue bien plus sur le psychologique... Pour le moment.

Ce premier tome aura donc le mérite de nous laisser dans le doute, mais il est toujours difficile de faire deux séries dans la même verve sans des comparaisons faciles. Le deuxième tome sera crucial pour avoir un jugement plus fin sur ce manga... Et j’arrête là les mauvais jeux de mots sur les titres des deux séries.

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Judge (T1)
 Auteur : Yoshiki Tonogai
 Traducteur  : David Le Quéré
 Éditeur français :Ki-oon
  Format : 127 x 182, noir et blanc - sens de lecture original
 Pagination  : 244 pages
 Date de parution : 30 juin 2011
 Numéro ISBN  : 978-2-35592-282-4
 Prix : 7,50 €

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