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Nathalie Le Gendre : le souffle de la révolte
Juin 2011
Une interview YOZONE

Nathalie Le Gendre avait bousculé le monde de la SF jeunesse lors de son arrivée dans la collection « Autres Mondes » chez Mango. Avec son premier roman « les Larmes de Gaïa », elle a apporté une émotion et un flot de sentiments qui devaient manquer au genre puisque les lecteurs ne s’y sont pas trompés. Le succès auprès du public (multiples prix dont celui des Incorruptibles) et la reconnaissance par ses pairs a été immédiate.

Mais les livres de Nathalie Le Gendre, c’est aussi un cri de révolte contre les injustices de notre monde dit civilisé comme « Mosa Wosa » (lui aussi primé à plusieurs reprises dont le Prix des Incorruptibles, une fois encore), « 49 302 » ou encore « Les Orphelins de Naja ». Chacun de ses textes est un coup de poing pour les exploiteurs et un signe pour les exploités.

Son dernier roman, « Imago » chez Syros dans la collection Soon, et son petit roman « Libre » sont les dignes représentants de cette ligne de conduite que Nathalie Le Gendre n’a jamais abandonné.

Et qu’elle n’abandonnera jamais…




Nathalie Le Gendre sur LA YOZONE :
- « Imago »
- « Libre »
- « Les Orphelins de Naja »


Bonjour Nathalie Le Gendre, pourriez-vous vous présenter aux lecteurs de la Yozone ?

Je suis auteur principalement d’anticipation. Mon premier roman « Dans les larmes de Gaïa » a connu un franc succès en apportant une large touche humaine en SF avec, le principal pour moi, les émotions.

Les nombreux rites apparaissant dans « Imago » sont-ils le fruit de votre imagination ou ont-ils une base réelle ?

Tous les rites qui apparaissent dans le roman sont tirés de la réalité. J’ai puisé dans différentes tribus pour une crédibilité maximum.

N’avez-vous pas peur que la cérémonie d’ingestion du défunt soit mal perçue ? Le cannibalisme dans un roman jeunesse à de quoi surprendre.

Pourquoi dès qu’on présente les rites d’autres cultures, dites primitives, cela choque ? Le cannibalisme, et plus précisément l’endocannibalisme dans « Imago », est un rite tabou puisque nous l’avons décidé ainsi, mais il est courant et pratiqué dans certaines tribus.
Je suis restée, à mon sens, la plus pudique possible. Pour le moment, les retours de lecteurs sont excellents et ne mentionnent pas l’endocannibalisme.

À l’exemple de Tep, pensez-vous qu’il y aura toujours un homme à vouloir s’élever au-dessus des femmes ?

Arf… vous m’entraînez sur un sujet dangereux. J’ai une vision assez particulière de l’être humain, et que dire de l’homme ! Bien sûr pas tous les hommes, mais ils sont tellement formatés dans nos sociétés patriarcales que ça fait peur.

La vie n’épargne guère Neï. Pour vous, l’élévation d’une personne s’accompagne-t-elle forcément de sacrifices ?

On passe tous par des épreuves, difficiles ou non, il en restera des traces lors de notre construction. À chacun ses souffrances, ses traumatismes qui feront que nous évoluerons d’une manière et non d’une autre.

On a l’impression que la vocation de « Imago » n’est pas seulement de distraire, mais surtout d’ouvrir les yeux des lecteurs sur une autre société, une autre place de l’homme dans la nature. Est-ce bien le cas ?

Une réponse simple : la planète Terre nous fait vivre, pourquoi la détruire, pourquoi s’autodétruire ?

Le monde extérieur n’est qu’effleuré. Représente-t-il un territoire potentiel pour un autre roman ?

C’était prévu mais je ne sais pas encore si ce sera le cas ou bien un roman totalement indépendant.

Des romans matriarcaux vous ont-ils servi d’inspiration. D’ailleurs, en avez-vous lus ? Et qu’en avez-vous pensé ? Contrairement à « Imago », certains m’ont paru plutôt arides…

Aucun roman ne m’a servi d’inspiration.

Où aimez-vous travailler ?

Tout dépend de mon humeur. Principalement chez moi à mon bureau qui trône dans ma pièce de vie, souvent à la main quand je créée l’histoire, à l’ordi pour retravailler. Parfois à la terrasse d’un café ou dans la nature. Musique et gourmandises à me coller sous les dents.

Avez-vous une méthode de travail particulière ?

Je jette la première version du roman sur papier en écoutant mes tripes. J’aime travailler la nuit, mais ensuite tout dépend de mon emploi du temps du moment.

Avez-vous un objet fétiche pour écrire ?

J’avoue avoir un gros penchant pour mes deux crayons à papier à la mine bien grasse.

Avez-vous un rituel avant de commencer un livre ?

J’aime me laisser surprendre par mes personnages quand je suis en phase de création. J’aime ce moment où nous devons nous apprivoiser, nous faire confiance pour construire ensemble une histoire.

Pendant l’écriture ?

Ah ça oui ! Je mange énormément ! Enfin, manger est un bien grand mot. J’engloutis des cochonneries en buvant du thé blanc. Je prends régulièrement des notes pour me rapprocher de mes personnages tout au long du roman pour ne pas les perdre.

Après l’avoir terminé ?

Je souffle, satisfaite, et je repars vers une autre histoire qui a déjà été plus ou moins construite durant l’écriture du précédent roman et pour laquelle j’ai fait tout un tas de recherches et où j’ai noté, noté et encore noté.

Auriez-vous quelques conseils à donner à un aspirant-écrivain ?

Tenter de se laisser happer par ses personnages sans pour autant perdre tout contrôle. Ecouter ses tripes et son cœur. Vibrer en écrivant. Mais chacun fait comme il le souhaite, comme il se sent plus à l’aise.

Quel est votre futur éditorial ?

Secret…
Je suis superstitieuse et tant qu’un roman n’est pas chez l’imprimeur, je ne dis rien.

Merci beaucoup Nathalie.


François Schnebelen
18 juin 2011


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