Avant l’ouverture de ce nouvel album, la première chose qui vous frappera sera la couverture. En effet, comment ne pas imaginer une seule seconde que l’on se trouve devant une énième version d’Indiana Jones.
Le résumé nous parlant d’un archéologue faisant des recherches dans la jungle mexicaine ne nous rassurant pas du tout.

Mais dès le début de la lecture, le doute est vite levé. Nous sommes face à une aventure se déroulant sur deux époques. Nous sommes plongés dans un futur apocalyptique où un détective, se trouvant confronté à une série de meurtres sadiques, déterre une vieille histoire similaire s’étant déroulée dans les années soixante au Mexique. Et nous voilà projetés à cette époque pour suivre l’aventure de cet agent du Mossad, qui se fera passer pour un archéologue afin d’atteindre son but.

Patrick Galliano parvient à nous proposer une histoire qui tient bien la route. Les quelques changements d’époque et de situation en cours d’aventure ne nous perdent pas et la lecture reste fluide et prenante tout du long. L’intrigue de fond semble assez simple pour l’instant, mais il est bien évident que les surprises n’ont pas fini de pleuvoir sur toute la durée de ce triptyque qui devrait constituer cette série. Sur certains passages, l’histoire est assez violente et relativement dure, ce qui l’oriente plutôt vers un public adulte et donc implique un plus important travail de justesse pour les auteurs.

Si, comme je le disais, Patrick Galliano s’en sort plutôt bien sur le plan scénaristique, je me dois de féliciter la qualité du dessin de Mario Milano (déjà fort apprécié sur « Touna Mara »). Issu de l’école Italienne, il en a pris toutes les qualités (et quelques défauts). Son trait vif et précis fait merveille sur les paysages mexicains. Son interprétation du chaos futuriste conserve une étonnante touche de réalisme. Les personnages sont bien aboutis et l’action ne perd aucune proportion dans le trait.

Maintenant, on sent bien « l’Italian touch » sur la mise en image de la gent féminine. L’esprit de Manara n’est vraiment pas loin. Les femmes sont parfaitement proportionnées, sexy à souhait et terriblement sensuelles. C’est peut-être le seul défaut du visuel, car dans certaines situations, cette sensualité n’est pas vraiment de mise, mais comme au final, personne ne s’en plaindra, autant dire que ce dessin fleure bon la perfection.
Une série qui démarre très fort, avec un visuel très agréable et un scénario très prometteur.
La bande annonce
(T1) Joseph Adams
Série : La Compagnie des Ténèbres
Scénario : Patrick Galliano
Dessin : Mario Milano
Couleur : Frédérico Piétrobon
Éditeur : Glénat
Collection : Graphica
Dépôt légal : novembre 2010
Pagination : 56 pages couleur
ISBN : 9782723470162
Prix public : 13,50 €
Illustrations © Mario Milano et Glénat (2010).