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Cycle d’Ea (Le), tome 6 : Le Gardien de la Pierre
David Zindell
Fleuve Noir, SF / Fantasy, Rendez-Vous Ailleurs, roman, traduit de l’anglais (États-Unis), fantasy, 404 pages, janvier 2011, 23€

Elahad Valashu et ses compagnons sont en route pour l’Hespéru, où ils espèrent bien trouver le Maîtreya, l’être de lumière qui pourra les aider à reprendre la gelstei d’or à Morjin, le Seigneur des Mensonges.
Mais le chemin, en grande partie en territoire ennemi, est parsemé d’embûches.
Rien que la traversé du Tar Harath, un redoutable désert, les met déjà tous à genoux…



Le troisième tome du cycle d’Ea en langue anglaise, « Black Jade », a été coupé en deux pour l’édition française. « Le Gardien de la Pierre » est donc la suite directe de « Le Jade Noir », ce qui plonge le lecteur sans aucune transition au cœur de la quête du Maîtreya.
Le démarrage est donc abrupt et, presque une année après la sortie du volume précédent, il faut un certain temps avant de bien retrouver ses repères dans ce cycle assez foisonnant.

« Le Gardien de la Pierre » nous permet de découvrir comment se solde la quête de l’être de lumière, celui à qui est destinée la Pierre de Lumière, reprise dans le sang aux Valaris (Voir « L’Énigme du Maîtreya »).
Les qualités des volumes précédents ne font ici également pas défaut. David Zindell a choisi Elahad Valashu, prince de Mesh, comme narrateur. C’est lui qui dirige le groupe, dont les membres sont liés par une solide amitié, à travers les terres d’Ea.
Leur mission est des plus risquées, mais ils n’ont pas d’autres alternatives que de s’y coller, car la survie de leur monde en dépend. Et qui d’autres qu’eux, qui ont déjà une fois dérobé sous le nez de Morjin la gesltei d’or, peuvent réussir ? Pourtant, chacun est en proie au doute, mais la solidarité est telle qu’aucun ne parvient à laisser tomber ses camarades.

« Le Gardien de la Pierre » regorge de péripéties, autant d’étapes à franchir pour parvenir au but. D’abord, ils doivent passer par le désert du Tar Harath, réputé infranchissable. Puis écouter les voix des grottes musicales de Senta pour tenter d’en découvrir une, parmi la multitude, parlant d’un mystérieux guérisseur. Et il leur faudra une solution originale pour déambuler sans trop de problèmes en Hespéru, une contrée où les crucifieurs font régner la terreur parmi la population.
David Zindell possède une belle imagination, lui permettant de ne pas lasser le lecteur avec cette suite d’aventures qui courent depuis plus de deux milles pages. Sur la durée, on éprouve parfois une impression de redite, sans que ce soit rébarbatif.
Même si les objectifs immédiats changent, l’objectif principal reste le même : en finir avec Morjin.
Valashu dispose du moyen de le faire, mais il pourrait y laisser son humanité et devenir aussi mauvais que le Seigneur des Mensonges.
Comme c’est lui qui s’exprime, ses doutes nous sont clairement exposés.

En plus d’une histoire prenante, David Zindell nous offre une belle galerie de personnages que l’on se plaît à retrouver au fil des épisodes. Maram, le meilleur ami de Val, apprécie l’alcool autant que les femmes et apporte une touche d’humour bienvenue dans ce cycle plutôt grave. Kane est un ancien Elijin, il a connu Morjin avant que celui-ci ne devienne l’être maléfique que l’on connaît. Sa haine alimente sa force. Et puis bien d’autres, dont deux enfants que les adultes cherchent à préserver des horreurs du monde. D’ailleurs, par un tour de passe-passe, l’auteur ramène parmi eux un membre de l’équipée de la première heure…

L’ambiance générale est sombre, les enjeux et les méfaits organisés soit disant pour le bien de tous l’imposent. Val et ses compagnons incarnent l’espoir d’un avenir meilleur.

David Zindell inscrit le cycle d’Ea dans une fantasy un peu différente, en marge de la science-fiction avec les différentes étapes où passent les êtres (les Elijins, les Galadins, les Ieldrass) et qui font penser au concept de l’élévation. Les pierres de pouvoir ressemblent autant à des objets magiques qu’à des artefacts.

Pour les habitués du cycle, les annexes de plus de dix pages, que l’on retrouve à chaque fois, n’ont pas grand sens. Par contre, elles en auront pour un nouveau lecteur, mais celui-ci sera perdu par les rappels à toutes les péripéties précédentes. Il est donc conseillé de commencer par le début et de ne pas être pressé, car l’édition française comprend 8 tomes.

Fleuve Noir annonce la sortie de la première partie de l’ultime volet « The Diamond Warriors » pour Juillet 2011. Tous les lecteurs seront sûrement curieux de voir ce qu’il va alors advenir…
Gageons que le titre faisant référence aux guerriers valaris annonce déjà la couleur !


Titre : Le Gardien de la Pierre (Black Jade, 2005)
Série : Le Cycle d’Ea (The Ea Cycle), tome 6
Auteur : David Zindell
Traduction de l’anglais (États-Unis) : Marie-Hélène Méjean-Bernaille
Couverture : Marc Simonetti
Éditeur : Fleuve Noir
Collection : SF / Fantasy Rendez-Vous Ailleurs
Directrice de collection : Bénédicte Lombardo
Site Internet : Roman (site éditeur) ; le blog de la collection
Pages : 404
Format (en cm) : 24 x 15,5
Dépôt légal : janvier 2011
ISBN : 978-2-265-07889-5
Prix : 23 €



Voir aussi sur la Yozone les autres chroniques sur le Cycle d’Ea :
- T1 : « Le Neuvième Royaume »
- T2 : « L’Épée d’Argent »
- T3 : « Le Seigneur des Mensonges »
- T4 : « L’Énigme du Maîtreya »
- T5 : « Le Jade Noir »


François Schnebelen
15 mai 2011


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