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YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Yo-Hebdo BD 10
11 avril au 24 avril 2011
La sélection des semaines 15 et 16

Installez-vous bien chers Yonautes, la sélection de la semaine sera cette fois placée sous le signe de la quinzaine !
Avec du lourd, du très lourd même, des classiques, de la SF et du polar... et un hommage à Hugo Pratt, premier auteur a donner à la bande dessinée l’idée de roman graphique. Il est installé à la Pinacothèque de Paris pour une Exposition qui durera jusqu’au 21 août 2011 et où vous pourrez voir la totalité des 164 planches de la mythique « Ballade de la mer salée » et une grande quantité de ses aquarelles, souvent méconnues du public. Et Pratt, en plus d’être le père de Corto Maltese, était un formidable aquarelliste.



Mais commençons avec du polar et cette excellente collection Rivages/Casterman/Noir que les éditions Casterman déploient par à-coups. Trois titres sont parus le 13 avril 2011, et pas n’importe lesquels !

*** « L’Homme squelette » de Will Argunas, d’après le roman de Tony Hillerman

On ne présente plus la série de romans policiers ethnologiques Tony Hillerman, romancier américain qui a choisi de situer la plupart de ses romans dans la région des « Four Corners » à la frontière du Nouveau-Mexique et de l’Arizona. Ses principaux personnages sont Joe Leaphorn et Jim Chee qui font partie de la police tribale Navajo.
Will Argunas, comme son nom d’auteur ne l’indique pas, est Lillois et a déjà réalisé « L’Irlandais » (3 tomes chez Carabas), « Missing », un polar hard-boiled pour KSTR, suivi de « Black Jake » et « Bloody September », deux autres polars dans la même veine. Il est également l’auteur d’une adaptation en BD de la vie de Memphis Slim aux éditions Bd Jazz.
Ce fan d’illustration, de BD et de peinture donnera une saveur particulière à ce polar nimbé de culture indienne.

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Etats-Unis, 1996, dans la région des Four Corners :
Un banal cambriolage dans une bijouterie fait ressurgir une rumeur : celle d’un vieil indien qui, au fond du Grand Canyon, ferait du troc avec des gemmes de grande valeur. Et de fait, plusieurs diamants très purs ressurgissent brusquement, attirant sur place une jeune femme de New York à la recherche des ossements de son père. Celui-ci, négociant en pierres précieuses, a trouvé la mort plusieurs années auparavant lors d’un crash aérien, juste au dessus du Grand Canyon. La police tribale navajo mène l’enquête…
(L’Homme squelette - 86 pages couleurs - 18,00 € - Casterman - 13 avril 2011)

*** « Scarface » de Christian De Metter, d’après le roman de Armitage Trail

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Après avoir adapté le « Shutter Island » de Dennis Lehane en 2008, Christian De Metter récidive dans cette collection avec du lourd, le cultissime « Scarface » d’Armitage Trail, pseudonyme de Maurice Coons, un écrivain imposant (il pesait 150 kilos lors de son décés d’une crise cardiaque, à 28 ans). Il puisera la substance de son roman (publié en 1929) à Chicago, au cœur des gangs siciliens et de ses quartiers malfamés. La vie et l’ascension du gangster Tony Guarino est très inspirée d’un Al Capone et devient rapidement un classique du roman de gangster. Si « Scarface » est aussi un film dès 1932 (Howard Hawks), il devient un personnage mythique avec le remake que commet Brian de Palma en 1980 avec Al Pacino dans le rôle principal.

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Si le cinéma s’était pas mal éloigné du roman original, Christian De Metter, lui, se base sur le roman de Armitage Trail. Qui aime les histoires de gangsters se doit de découvrir ce titre.

Dans les rues de Chicago au début du XXe siècle :
Sous le regard inquiet de son frère ainé Ben, un policier, le jeune Tony Guarino montre d’évidentes dispositions pour les activités délictueuses. Vite nommé second d’un caïd local, puis revenu balafré de la Première Guerre mondiale en Europe, il va connaître une ascension fulgurante au sein de la pègre, avant d’en devenir le big boss. Façonnée par la violence, sa vie s’achèvera de la même manière, dans un face à face tragique avec son propre frère.
(Scarface - 112 pages couleurs - 18,00 € - Casterman - 13 avril 2011)

*** « Un hiver de glace » de Romain Renard, d’après le roman de Daniel Woodrell

Changement d’ambiances et de températures pour ce « Winter’s Bone » de Daniel Woodrell qui nous convie à une plongée dans l’Amérique profonde. Le roman a été adapté au cinéma en 2010 par Debra Granik et a remporté le grand prix du Festival de Sundance et le prix du jury au festival de Deauville.
« Un hiver de glace », c’est un combat pour la survie dans un monde rural difficile et rattrapé par les lois cruelles du monde de la drogue. Des trois nouveautés, c’est celle-ci qui m’a le plus interpellé par le biais du dessin très convainquant de Romain Renard, un dessinateur qui a eu un coup de foudre pour ce roman noir glacial.

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Il fait froid, très froid cet hiver-là dans les Monts Ozarks, Arkansas :
Et l’avenir est sombre pour la jeune Ree Dolly, 16 ans, et sa famille, qui vivent à l’écart de tout dans la forêt. Jessup, le père, a disparu. Et Ree vient d’apprendre qu’il a hypothéqué la maison familiale en échange d’une libération conditionnelle. S’il ne se présente pas au tribunal le jour de son jugement, la maison sera saisie et les Dolly mis à la rue. Comment survivraient-ils à cet hiver de glace, alors que la mère n’a plus toute sa tête et que les deux garçons sont trop jeunes pour se prendre en charge ? Tout repose sur les épaules de Ree, aînée de la fratrie. L’adolescente doit absolument localiser et ramener son père - ou, s’il est mort, retrouver son cadavre.
En état d’urgence, sa quête commence, âpre, sauvage, violente.

(Un hiver de glace - 104 pages couleurs - 17,00 € - Casterman - 13 avril 2011)

Du polar encore avec le second titre de la collection Dark Night des Éditions Delcourt.

*** « Sale fric » de Brian Azzarello et Victor Santos

Dark Night est une collection de polars qui proviennent du label Vertigo Crime de DC, axé vers un public d’adultes.
Juste après “Le Frisson”, premier titre paru en février, du romancier new-yorkais Jason Stan et dessiné par Mick Bertilorenzi, Brian Azzarello (auteur du très bon “100 Bullets”) vient confirmer l’inauguration de cette nouvelle ligne polar avec “Sale fric”. L’histoire est celle d’un loser égaré dans un monde qui n’est pas le sien, celui des hommes qui ont réussi. Victor Santos au dessin nous gratifiera d’un noir et blanc des plus intenses, histoire de répondre aux ambiances sombres et malsaines d’Azzarello. Comme pour le premier titre paru, cette histoire de mauvais garçons commence par une scène des plus torrides.

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Un raté nommé Richard Junkin :
Ancienne gloire universitaire de football, pathétique vendeur de voitures, amoureux de la fille de son boss, Richard Junkin n’a réussi qu’une chose dans sa vie : devenir accro au jeu. Embarqué dans la folie rebelle de cette fille qu’il est chargé de protéger de ses propres excès, Richard se perdra dans un monde qui n’est pas le sien : celui des hommes qui ont réussi.
(Sale fric - 200 pages N&B - 14,95 € - Delcourt - 20 avril 2011)

Quittons les histoires glauques du roman noir pour rejoindre une ligne où l’aventure joue de rebonds aussi originaux que capricieux.

*** « Jack (T1) Les Malfaisants » de Sylvain Runberg et Thibaud de Rochebrune

On l’a apprécié pour les séries « Hammerfall » (avec Boris Talijancic) et l’excellente « Orbital » qu’il scénarise pour Serge Pellé. Cette fois, Sylvain Runberg raconte les aventures d’un jeune suédois, aventurier idéaliste qui se trouve pris dans la tourmente de l’histoire. C’est Thibaud de Rochebrune qui est chargé de donner le dynamisme nécessaire à une nouvelle série pleine de bruits et de fureur.

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Paris, 1793 :
Jack, un jeune suédois épris de liberté, va se trouver confronté à la cruelle réalité de la Terreur lorsque ses futurs beaux-parents sont condamnés à la guillotine, et leur fille spoliée de tous ses biens. Lui-même révolutionnaire convaincu, il va s’avouer impuissant à empêcher l’exécution du jugement, tandis que Claire, désespérée, s’éloigne brutalement de lui.
Prête à tout risquer pour venger les siens, elle rejoint les rangs des Malfaisants, une poignée d’insurgés recherchés pour l’assassinat de citoyens soldats. Tout se précipite lorsque le juré responsable de la sentence se fait poignarder par une jeune femme inconnue en laquelle, pourtant, un soldat reconnaît Claire...

(Jack (T1) Les Malfaisants - 56 pages couleurs - 11,95 € - Dupuis - 15 avril 2011)

Aventure et poésie sont au rendez-vous d’une très jolie nouveauté chez Mosquito.

*** « Pinocchio » de Massimiliano Frezzato, d’après l’œuvre de Carlo Collodi

Massimiliano Frezzato est l’auteur d’une série assez complexe mais absolument splendide graphiquement, « Les Gardiens du Maser ». Fan de Moebius, d’Enki Bilal, de Tanino Liberatore, de Hayao Miyazaki ou de Katsuhiro Ōtomo, son dessin est d’ailleurs, au début de la série, fortement marqué par l’influence des mangas.

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Pinocchio, chef d’œuvre de la littérature enfantine écrit par Carlo Collodi (pseudonyme de Carlo Lorenzini, écrivain italien né en1826 à Florence), est une source d’inspiration pour ses travaux d’illustration.
Dans une toute nouvelle collection grand format intitulés Nec Plus, les Éditions Mosquito ont choisi de réunir les illustrations de Frezzato, exposant son regard neuf et parfois décapant en vis-à-vis d’extraits originaux de ce conte indémodable et trans-générationnel.

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Du beau, voire du très beau, dans un format de 25 x 34 cm avec impression sur papier de haute qualité et avec dos toilé. Et un tirage limité à 1000 exemplaires.
Je ne résiste pas au plaisir de vous présenter plusieurs de ces très belles images d’un dessinateur italien dont j’ai toujours trouvé le talent absolument enchanteur.

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L’éditeur grenoblois publiera prochainement dans cette collection « Les Tarots des Origines » de Sergio Toppi (juin 2011), « Le Chat botté » de Dino Battaglia (date à déterminer) et « Impérativement » de Sergio Toppi (janvier 2012).
Voilà une collection qui naît, comme Pinocchio, d’un éclat de bois, pour révéler ce qu’il y a de meilleur dans le travail de ces grands illustrateurs italiens.
(Pinocchio - 64 pages couleurs - 30.00 € - Mosquito - 15 avril 2011)

La Yozone vous a exposé les principes fondateurs de la série « Carthago Adventures ». Dans le sillage du succès de « Carthago », dont le troisième tome se fait un peu attendre, Christophe Bec imagine une ligne de one-shots située dans l’univers de cette série qui plonge ses racines dans l’étrange.

*** « Carthago Adventures (T1) Bluff Creek » de Christophe Bec et Jaouen Salaün

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Ces albums de « Carthago Adventures » se situeront avant l’époque de « Carthago », chacun racontera une histoire complète, réalisée par un dessinateur différent. Ces albums pourront se lire sans nécessairement connaître la série mère (mais ce serait dommage !). Dans Bluff Creek, qui se situe des années avant le fil conducteur principal de « Carthago », on retrouve le Centenaire, pas encore magnat de la multinationale Carthago, et l’aventurier London Donovan, déjà de tous les mauvais coups !

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A la chasse au Big Foot :
L’action se situe en 1985 : sur la foi d’évènements survenus des décennies auparavant sur le site de Bluff Creek, en Californie du Nord, un richissime collectionneur, alias Le Centenaire, est intimement convaincu qu’une colonie d’hommes des bois « Big Foot » s’y cache.
Il décide de monter une expédition, afin d’en capturer un vivant... Mais il ignore quel secret l’attend là-bas.

Ambiance également avec la bande-annonce... et autres liens à découvrir en fin de cette balade au cœur de la bande dessinée.
(Carthago Adventures (T1) Bluff Creek - 56 pages couleurs - 13,95 € - Les Humanoïdes Associés - 13 avril 2011)

Avant de repartir chasser d’improbables créatures, je tiens à saluer le délicat travail d’auteur de Michel Plessix, splendide dessinateur qui a adapté ce classique de la littérature anglaise, signé Kenneth Grahame, « Le Vent dans les Saules ».

** « Le Vent dans les saules (T4) Foutoir au manoir » de Michel Plessix, d’après le roman de Kenneth Grahame

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Il a poursuivi cette délicieuse adaptation avec « Le Vent dans les sables » dont le tome 4, « Le Chant des dunes », est paru en janvier 2011 chez Delcourt. L’éditeur publie une nouvelle édition de la première série qui permet de retrouver le vaniteux Crapaud, spécialiste des lubies catastrophiques, et ses amis Taupe et Rat alors que le printemps s’éveille.
Subtil et détaillé, le trait du dessinateur rennais régale et pare cette lecture réservée à un public jeunesse d’une délicieuse nimbe de merveilleux délicat et amusant. A redécouvrir avec gourmandise et attendrissement.

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Foutoir au manoir Têtard :
Tirant leçon de ses mésaventures, Crapaud s’engage à s’amender : finies les voitures et la conduite intempestive, il sera désormais sage, à mener la vie paisible d’un gentleman propriétaire. Hélas, propriétaire, il ne l’est plus guère... Car les belettes, les fouines et les hermines du Bois Sauvage ont élu domicile chez lui ! Et voilà Crapaud bien décidé à récupérer le manoir Têtard, quoi qu’il en coûte !
(Le Vent dans les saules (T4) Foutoir au manoir - 32 pages couleurs - 11,50 € - Delcourt - 20 avril 2011)

** « La Saga des Brumes » de Jean-Paul Krassinsky et Marc Védrines

Associés pour l’écriture de ce roman graphique, Jean-Paul Krassinsky et Marc Védrines nous invitent à une histoire de survie très dure. Pour venger un frère abattu, une famille en oblige une autre à s’exiler pour échapper à la mort que dicte la loi de la vengeance. On s’engage dans un récit léger et amusant, présageant que les facéties amoureuses qui se jouent dans le dos du robuste Olaf vont vite précipiter ces aventures dans le drame. Déclinées en noir et blanc, elles deviennent terriblement cruelles, rythmées par la peur et l’amertume qui ont plus d’un mauvais tour à jouer sur ce roc pelé, isolé en pleine mer et constamment battu par des vents glacés. Dans un format atypique proche d’un roman grand format, cette « Saga des Brumes » est un beau livre qui surprend par le trait faussement naïf et d’abrupts contrastes. Une jolie surprise en ce mois d’avril.

Un village islandais, au Xe siècle :
Einar est un jeune homme séducteur et plein de bagou, mais pas très physique. Il coule une vie insouciante jusqu’au jour où son frère Olaf, colosse taciturne, tue l’amant de sa femme… et condamne toute sa famille à l’exil, car l’amant en question est le fils du chef du clan voisin. La petite communauté part se cacher sur une île volcanique où personne ne risque de venir les chercher tant les chances de survie y semblent minimes. Mais autant que les conditions naturelles et la menace de la vengeance, la peur et l’amertume vont rendre leur exil difficile.
(La Saga des Brumes - 184 pages N&B - 22,00 € - Delcourt - 20 avril 2011)

Puisque nous avons repris la mer, vaste continent pour des aventures en tous genres, rejoignons Hugo Pratt pour la parution du catalogue de l’Exposition à la Pinacothèque de Paris.

** « Le Voyage imaginaire d’Hugo Pratt »

L’ouvrage est sorti chez Casterman, dans la colelction Univers d’auteurs, pour la série Autour de Corto Maltese.

Retrouver Hugo Pratt est toujours un très grand plaisir. L’auteur de « La Ballade de la mer salée », souvent reconnu comme le premier “roman dessiné”, a laissé une œuvre remarquable, intimement liée à sa vie. Il a créé la figure absolue de l’aventurier, Corto Maltese, avec ce trait superbe, de plus en plus épuré au fil du temps, qui l’a élévé au rang des Maîtres du noir et blanc, tel son inspirateur Milton Caniff. Il était aussi amateur de peinture et un remarquable aquarelliste, talent un peu moins connu du grand public qui sera largement exposé à la Pinacothèque de Paris.
Cette exposition est organisée autour de six thèmes récurrents de son l’œuvre : Îles et Océans, Indiens, Militaires, Femmes, Désert et Villes.
Beaucoup d’émerveillement pour ceux qui pourront la visiter, jusqu’au 21 août 2011. Les autres rongeront leur frein en découvrant ce nouveau beau livre inspiré par Patrizia Zanotti et Patrick Amsellem, les Commissaires de l’exposition.
(Le Voyage imaginaire d’Hugo Pratt - 104 pages couleurs - 20,00 € - Casterman - 13 avril 2011)

Restons parmi les « Beaux Livres » puisqu’est paru chez Daniel Maghen l’ouvrage, oui, on peut le dire, le livre de référence sur Maurice Tilleux.

** « Héroic » de Maurice Tillieux, par Vincent Odin

C’est à une nouvelle Biographies en Images que nous convie l’éditeur parisien,. Après le sublime André Juillard, Laurent Vicomte et le très réussi Cosey, les éditions Daniel Maghen proposent une quatrième Biographie en Images, cettes fois consacrée à Maurice Tillieux. Intitulée « Heroic », je vous la présentais dès le mois de mars : « Heroic », la Biographie en Images sur Maurice Tillieux.

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Aujourd’hui, cet énorme ouvrage de référence raconte la vie de cet infatigable créateur de bandes dessinées, en laissant la parole à l’auteur et à lui seul (règle première de la collection Biographies en Images) en réunissant des extrait d’interviews accordées par Tillieux tout au long de sa carrière. Le livre est constitué de 8 chapitres sous le signe de ses principaux héros : les Heroic Albums, Félix, César et Ernestine, ou encore Gil Jourdan, la série qui propulsa son auteur parmi les plus grandes signatures du Journal Spirou.

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Tous les amateurs de ce grand nom de la BD franco-belge se précipiteront sur cet ouvrage qui sent, qui transpire la passion pour un Âge d’or qui se jouait alors chaque semaine en kiosques dans les publications pour la jeunesse.
Tout bonnement splendide, ce livre hommage est également paru dans une édition à tirage limité à 275 exemplaires. Il réunit sous étuis les huit chapitres de ce volume sous la forme de carnets séparés imprimés sur papier de création, avec un supplément ou neuvième carnet intitulé « Arrêtez ! » uniquement disponible pour ce tirage. Ce sera sans doute la quête des plus ardents et fidèles de Maurice Tillieux qui devront alors débourser quelques 185 euros. Certains ont déjà depuis fort longtemps imaginé cette dépense.

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Quand Vincent Odin se la joue Héroic :
À la remarque « vous dessiniez déjà très bien à vos débuts », Tillieux répondit en rigolant « je n’ai jamais bien dessiné ». Quand on l’interrogeait sur la marque de ses pinceaux : « ça n’a aucune espèce d’importance »... Et à propos de la mise en couleurs de ses albums : « c’est le cadet de mes soucis ! » C’est que Tillieux préférait parler de ses talents en mécanique : capable de démonter et remonter un moteur en un temps record, intarissable sur les qualités et les pannes de ses voitures successives, il admettait quand même - du bout des lèvres - qu’il aimait dessiner les cascades. Pourtant, ce n’est pas au spécialiste de la soupape à double ressort que cette biographie en images est consacrée, mais au dessinateur. Les illustrations et les planches originales reproduites ici, tirées du contexte des albums, font apparaître un génie de l’encrage, de la mise en scène, du cadrage...

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Deux Expositions mettront en valeur ce travail, l’une chez Daniel Maghen à Paris, l’autre la Maison de la BD à Bruxelles.
(Héroic - 372 pages couleurs - 59,00 € - Daniel Maghen - 21 avril 2011)

Puisqu’on a à la fois rejoint le monde du pur divertissement et la magie des beaux ouvrages, ouvrons une petite fenêtre vers le Merveilleux médiéval que pratique avec beaucoup de talent Sandrine Gestin.
Et puis, en lecteur éclectique, j’aime à varier les pistes pour que l’ivresse qu’on ressent à découvrir et mêler les talents vous contamine...

** « La Légende des Dames de Brocéliande » de Sandrine Gestin

Et du talent, Sandrine Gestin en possède énormément, ajoutant à celui d’illustratrice et de peintre de la Fantasy, celui d’auteure et de conceptrice d’ouvrages dans lesquels on aime à se perdre. Déjà, dans le superbe Artbook publié chez Au Bord des Continents... en 2008, « Le Temps des Fées », elle nous avait fait découvrir cette envie d’écrire et d’enluminer les pages de ses ouvrages. Depuis, elle avait récidivé, toujours chez l’éditeur finistérien avec « Sous le Signe des Fées ou Les Clefs du Zodiaque » en 2010. Aujourd’hui, elle lance un petit caillou vers L’AUTRE MONDE, vers une porte qui s’ouvre pour la vieille Ada, une invitation à découvrir la Forêt, l’unique, celle de Brocéliande où vivent les belles Dames : Guenièvre, Morgane, la Dame à la Licorne, Mélusine, Iseult... mais aussi les ondines, les fées, des dryades et même quelques dragons... Arthur et Lancelot ne sont pas très loin et point l’ombre de Merlin.

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Un très joli voyage parmi ces grandes légendes de Brocéliande et peut-être quelques secrets que vous ignorez encore !
Et un nouveau petit caillou brûlant d’une féérique passion sur le chemin magique qu’emprunte chaque jour Sandrine Gestin.
(La Légende des Dames de Brocéliande - 96 pages couleurs - 29,50 € - Au Bord des Continents... - 12 avril 2011)

Voyage, un mot qui invite à partir vers d’autres ailleurs, d’autres façons de vivre. En SF, il peut rejoindre l’infini de l’espace, mais peut aussi se lover dans les méandres du Temps.

** « Voyageur - Passé (T4) » de Éric Stalner, Pierre Boisserie et Éric Liberge

Entre passé, présent et futur, Éric Stalner et Pierre Boisserie se sont installés en un unique espace-temps d’aventure pour la série « Voyageur ». Quatre albums pour chaque « époque » et une grande fresque de science-fiction qui touche à sa fin. Si toutes les couvertures ont été confiées à Juanjo Guarnido, ils sont plusieurs à avoir planché sur les dessins qui ont accompagné l’énigme nommé Vedder, le Voyageur. Pour « Passé », après Lucien Rollin, Siro et Éric Lambert, c’est Éric Liberge qui vient finaliser cette période, utilisant le style qui le fît connaître avec sa série « Monsieur Mardi-Gras Descendres ».
L’aventure touche à sa fin, seul l’épilogue reste à paraître, mais il faudra encore patienter un tout petit peu de... Temps !

Des Voyageurs au centre de l’arène :
Nous retrouvons Fish, physiquement et mentalement abîmé, gladiateur à Lutèce dans l’Antiquité. Il attend Vedder pour retourner dans le futur. Les deux frères se retrouvent enfin, mais ne peuvent partir aussi vite : un saut quantique serait dangereux pour la santé précaire de Fish, et il y a un homme qu’ils ne peuvent laisser dans l’Antiquité, car il a un rôle capital à jouer dans le futur. Mais ces derniers moments dans l’arène vont se révéler funestes pour les Voyageurs…
(Voyageur - Passé (T4) - 48 pages couleurs - 13,50 € - Glénat - 20 avril 2011)

Et l’amour dans tout ça ? Une belle histoire sur fond historique, c’est tout trouvé avec « Mezek » d’un duo trés attendu, Yann et André Juillard.

** « Mezek » de Yann et André Juillard

Avec « Mezek », Yann et André Juillard unissent leurs talents au service d’une véritable épopée, celle des débuts de l’aviation militaire israélienne et nous offrent surtout une puissante et complexe histoire d’amour...

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En passionné d’aviation qu’il est, André Juillard ne pouvait qu’être séduit par cette histoire qui lui offre le loisir de dessiner des avions de chasse et d’entrer dans une thématique assez inédite. D’une ligne claire toujours aussi séduisante, il fait décoller cette aventure dans le fleuron des Éditions du Lombard, la collection Signé. Pour amateurs (de plus en plus nombreux...) d’histoires d’aviation et de bande dessinée plutôt classique.
L’album est paru avec deux couvertures variantes alors que l’éditeur marque le coup avec la publication d’un carnets de croquis « Mezek », un making-of qui permet de découvrir la genèse de l’album. Yann y détaille les réflexions et émotions qui l’ont guidé au long de l’écriture de cette saga, tandis qu’André Juillard livre son travail préparatoire, soit de nombreux croquis de toute beauté. (29,90 €).

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1948, dans le ciel de Tel-Aviv :
La création de l’État hébreu ne va pas sans heurts, à commencer par les bombes égyptiennes qui pilonnent régulièrement Tel-Aviv. Tel David face à Goliath, Israël ne peut opposer aux chasseurs « Spitfire » ennemis que quelques vieux « Mezek » pilotés par des volontaires juifs venus de tous les pays, mais aussi par des mercenaires accourus de plus sombres horizons...
Björn est l’un de ces goyim venus risquer leur vie pour quelques milliers de dollars, un prix qui reste en travers de la gorge de ses confrères combattant, eux, pour leur idéal !

(Mezek - 72 pages couleurs - 15,95 € - Le Lombard - 22 avril 2011)

Il est des albums qui vous séduisent dès leurs premières intentions. C’est à dire dès la couverture, quand elle habille magiquement un titre qui déjà vous interpelle. Vous ouvrez l’album qui vous tend ainsi si bien ses pages et vous succombez aux intentions graphiques, aux couleurs, aux ambiances. C’est comme une allergie, les spores vous envahissent subtilement et ne vous lâchent plus !
« Celle qui réchauffe l’hiver » de Pierre Place m’a joué ce tour et je suis presque persuadé que c’est un sacré bon bouquin. Mieux, une superbe découverte...

** « Celle qui réchauffe l’hiver » de Pierre Place

Comme beaucoup de BD passent aujourd’hui inaperçues, noyées dans un flot épouvantable qui mêle l’excellence au pitoyable, j’éternue d’abord car je suis juste allergique, je crie, j’éructe et vous le dis bien fort : regardez ces planches, ces cases formidables imaginées par ce dessinateur.
Je vais en glisser quelques-unes dans cette présentation, mais vous laisse un lien où vous pourrez voir beaucoup de planches, ici sur 8comix.

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Pierre Place est un jeune auteur (bin oui, pas trente ans !) dont le premier album « Au Rallye » (aux éditions Warum) fût sélectionné dans la course au prix du festival d’Angoulême 2010. Un roman bien noir, au coin d’un zinc des environs de la Porte de Pantin.
Il change radicalement d’univers, nous engageant sur les terres glacées d’une tribu d’Inuits. Il nous précipite en plein drame, alors que la famine ravage même la raison de survivants qui n’hésitent pas à déchirer le bébé de Nawa pour manger, enfin, un peu... et survivre.

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C’est le sort qui guettait cette petite fille qui pointait le bout du nez alors que sa mère accouchait à même le sol. Dans le bruit des tambours et des chants qui implorent les esprits, a vie va lui sourire, sous la forme du plus grand troupeau jamais vu, si grand qu’il réchauffa la terre et provoqua la venue du printemps.

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De ce jour, ils lui donnèrent le nom de Amaat : Celle qui réchauffe l’hiver.
Un nom beau comme une espérance pour entrer dans la vie, les joies, les drames, les coutumes et le mythes de ces Inuits. Pour un album bien ventru qui promet beaucoup... et qui risque d’en rendre beaucoup allergiques à ses charmes.

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Dans l’épreuve de la famine :
De mémoire d’homme, on n’avait jamais vu pareille famine. Face au péril qui menace le peuple tout entier, Anki et Tagak, deux jeunes chasseurs intrépides, sont envoyés visiter la déesse des mers. Ils doivent parvenir à charmer, puis peigner la divinité dont la chevelure retient phoques et morses au fond de l’eau. Ils ignorent alors que cette épreuve les entraînera dans une surprenante aventure...
(Celle qui réchauffe l’hiver - 224 pages couleurs - 25,00 € - Delcourt - 20 avril 2011)

Je louais récemment le travail de cette jeune structure d’édition qu’est encore 12 bis, notamment pour les parutions du très bon « Horacio d’Alba » de Jérôme Le Gris et Nicolas Siner et ce régal de série historique signée Éric Stalner et Delf qu’est « Ils étaient dix ». Des titres tout à fait passionnants et que j’estampille « lus et approuvés » par la Yozone ! Et bien ils reviennent encore pour un ouvrage remarquable en ce mois d’avril, le second volet et la conclusion pour « Un Long Destin de sang ». Et je dis encore...

** « Un Long Destin de sang (T2) Acte 2 » de Laurent-Frédéric Bollée et Fabien Bedouel

L’Acte 1 a été, à juste titre, signalé comme une révélation. Celle de Fabien Bedouel, un dessinateur qui marque les esprits, coup sur coup, avec « L’Or et le Sang » (déjà chez 12 bis), puis sur cette histoire qui débute de manière horrible dans une tranchée à la fin de la Première Guerre mondiale. Dans le secret d’une abomination commise par l’armée française sur ses propres troupes, de l’enquête d’un journaliste indépendant qui fera éclater un énorme scandale, huit personnages fort différents vont se croiser dans un Paris sous le feu d’un canon allemand à longue portée qui met les habitants sur les nerfs.

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La confirmation aussi pour Laurent-Frédéric Bollée, scénariste inconstant de la prometteuse série SF « ApocalypseMania » (Dargaud), mais bien plus intéressant sur celle encore SF de « L’ultime Chimère » (Glénat), qui donne ici, sans doute, sa meilleure histoire. La guerre habille tous ces personnages de son fardeau de tragédie, chacun a sa propre histoire mais tous vont converger, tels des papillons attirés par la lumière d’une ampoule, vers un même lieu et se rejoindre pour le dernier drame. Un dernier coup de canon qui, on le sait, curieusement, happera l’un d’eux... pour ne faire qu’une seule victime !

Le récit est passionnant, sautant sans cesse d’une vie à une autre, dans une tension savamment entretenue par cette narration bondissante qui finira par entremêler ces destins. La mise en pages est alerte, avec des cadrages dignes du cinéma et des couleurs qui privilégient des grands aplats et de superbes ombres.

Oui, ce « Long Destin de sang » est une vraie réussite, superbe plaisir que procure la BD quand deux auteurs se rencontrent.

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Paris, dimanche 31 mars 1918 :
Le jour se lève sur un Paris bombardé par un canon allemand à longue portée.
Et en ce jour de Pâques, c’est un drame humain qui se noue puisque l’on sait qu’il y aura un mort, et un seul, à la fin de la journée... De qui s’agira-t-il ? De Hélène Brion, l’institutrice pacifiste surveillée par les Renseignements
Généraux ? De Gaston Beauchamp, jeune soldat permissionnaire qui a appartenu à un régiment délibérément mis à l’écart quelques mois plus tôt, soi-disant décimé par les gaz allemands ? De Philippe Gautier, ce journaliste militaire en passe de publier un scoop sur ce que cette sordide histoire cache ? D’Étienne de la Vigne, jeune acteur qui rêve d’échapper à la mobilisation obligatoire ? Ou encore de son frère Jean-Yves, député de la Seine qui cache une double vie ?

Tous ces personnages convergent sans le savoir et sans forcément se connaître vers le Square du Temple, en plein cœur de Paris, où un nouvel obus allemand va tomber en début d’après-midi. Le voile se lèvera alors sur l’identité de la victime et la manière dont elle a succombé...
(Un Long Destin de sang (T2) Acte 2 - 56 pages couleurs - 13,50 € - 12 bis - 21 avril 2011)

D’une guerre à l’autre, on arrive un peu avant la Seconde Guerre mondiale, alors que l’Etat nazi se met en place.

** « Julia von Kleist - Livre III - Allemagne, 1934 » de Jean-Blaise Djian, Bruno Marivain et Marine Tumelaire

Des récits sur la Seconde Guerre mondiale, nombre d’albums de BD s’y sont essayé. Mais sur la montée du pouvoir nazi en Allemagne et, encore plus intéressant, sur les paris qu’ont pu faire les grands industriels allemands sur la personne d’Hitler, là, je ne vois pas. Et c’est bien là l’intérêt de cette trilogie des éditions Emmanuel Proust qui s’achève avec ce troisième tome.
Torpillée par une féroce crise économique, l’Allemagne est à bout de souffle et ces grandes familles de l’industrie, notamment celle du baron Ulrich von Kleist, vont croire pouvoir manipuler à leur guise le petit caporal.

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Autour de cette alliance si néfaste, Jean-Blaise Djian et Bruno Marivain racontent « Julia von Kleist », et, par le biais de sa vie de couple qui s’étiole, nous dévoilent tous les rouages de la mise en place de l’État nazi.
A noter, un supplément toujours très intéressant en fin d’album sous forme de dossier historique, réalisé par Isabelle Bournier.

Dans la violence quotidienne du nazisme :
Tandis que Julia réussit à retrouver la trace de son amant, envoyé au camp de concentration de Dachau par son mari jaloux, Ulrich utilise son amitié avec Goering pour prendre le pouvoir sur l’empire industriel de sa femme. Cette fois, Julia est réellement menacée ! Dans cette période sauvage, peut-elle tenir tête à la tyrannie et au fanatisme ?
(Julia von Kleist - Livre III - Allemagne, 1934 - 56 pages couleurs - 13,95 € - Emmanuel Proust - 21 avril 2011)

Sortons de la guerre pour s’amuser un peu, avec cet alléchant titre paru chez Delcourt, « L’Homme qui n’aimait pas les armes à feu ».

** « L’Homme qui n’aimait pas les armes à feu (T1) Chili con carnage » de Wilfrid Lupano, Paul Salomone et Lorenzo Pieri

Un excellent titre pour un album annoncé parmi les tous meilleurs du mois d’avril. Le scénariste, Wilfrid Lupano, déjà auteur de la série « Alim le Tanneur », démarre un western spaghetti situé en Arizona à la fin du XIXe siècle.

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Encore un récit à multiples facettes qui met en scène plusieurs personnages fort différents, des immigrés européens de divers horizons lancés à la recherche de documents qui pourraient changer le sens de l’histoire américaine.
Wilfrid Lupano nous avait déjà gratifié de deux albums hilarants en mode western, « Little Big Joe » déjà chez Delcourt et revient avec cette nouvelle aventure pour jouer des codes du western, sur un ton décalé « so british » et une propension à ajouter de la sauce piquante dans ses spaghettis ! Ce « Chili con carnage » est dessiné par le finistérien Paul Salomone qui démontre une sacrée maestria pour un premier album.
Un album qui semble naître sous une très bonne étoile...

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Début du XXe siècle, Arizona... :
Maître Byron Peck, citoyen britannique et avocat d’affaires, escorté de son acolyte, l’effrayant Monsieur Hoggaard, parcourt le désert en quête d’un mystérieux papier qui pourrait changer à jamais le cours de l’histoire des États-Unis d’Amérique. Dans le même but, la dangereuse Margot de Garine s’associe à une bande de Mexicains sans foi ni loi...
Et ils seront sans pitié !

(L’Homme qui n’aimait pas les armes à feu (T1) Chili con carnage - 48 pages couleurs - 13,50 € - Delcourt - 20 avril 2011)

Quittons Paris pour rejoindre les États-Unis et quelques comics à se mettre sous la dent.

** « Echo (T4) » de Terry Moore

Voilà une histoire que j’aime beaucoup.
Une fois de plus parce que son auteur met l’humain au cœur d’une aventure incroyable et que, plutôt que de faire dans la débauche d’effets délirants comme la majorité du cinéma américain commercial de masse, il joue avec l’intime et les réactions psychologiques de ses personnages. Terry Moore a prouvé avec la série « Strangers in Paradise » combien il savait explorer les sentiments humains.

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Avec « Echo », il allie le caractère spectaculaire d’une intrigue qui va à cent à l’heure et toutes les petites histoires qui sonnent si juste au fond de nous. Et comme son dessin est toujours aussi voluptueux, expressif et délicat, c’est une petite pépite qu’il nous a extrait là du fond de son imagination fertile.
Alors, n’essayez pas l’armure de Julie Martin, c’est vraiment trop dangereux, mais adoptez sans conteste son histoire extraordinaire.

Un cratère, dans le désert du Nevada :
Julie a découvert que l’alliage expérimental qui la recouvre abrite l’esprit d’Annie Trotter, créatrice décédée de la combinaison. De son côté, l’agent spécial Ivy Raven cherche à comprendre pourquoi toute personne en relation avec le projet Phi est exposée à une mort certaine. Peu à peu, le voile se lève sur l’existence d’un super-accélérateur de particules qui menace l’avenir même de l’humanité.
(Echo (T4) - 100 pages N&B - 12,90 € -Delcourt - 21 avril 2011)

A signaler encore « Iron Man Noir » de Panini Comics, dans cette collection qui plonge les héros emblématiques de Marvel dans des ambiances façon roman noir.

Cette fois, c’est Tony Stark qui passe à ce révélateur des plus sombres pour une aventure située en 1939, alors qu’il cherche un remède à la maladie qui le ronge. Et pendant ce temps, on vend les secrets de Stark Industries aux nazis… Un scénario de Scott Snyder (« American Vampire »), dessiné par Manuel Garcia (« Avengers »).
(Iron Man Noir - La Quête de Cœur - 96 pages couleurs - 10,00 € -Panini Comics - 13 avril 2011)

En mangas, saluons la sortie du second tome de « Soil » chez Ankama et du septième volet de « Pluto » chez Kana.

** « Soil (T2) » de Atsushi Kaneko

La nouvelle petite bombe signée Atsushi Kaneko s’appelle “Soil”.
Bombe ! Car si vous connaissez cet auteur, vous savez qu’il a créé le phénoménal “Bambi” (publié en France par IMHO).
Atsushi Kaneko tire son inspiration d’auteurs comme Paul Pope, d’illustrateurs américains underground et notamment ceux du mouvement « Lowbrow » comme Coop, Kozik ou Robert Williams. Il puise beaucoup dans la culture cinématographique et littéraire post punk, y ajoutant un esprit SF plus contemporain. Son manga le plus connu est “Bambi and her pink gun”, un road-movie déjanté à la Tarentino avec un fort accent gore.

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"Soil” est donc sa nouvelle création, un manga qui se réapproprie les codes du thriller et du film d’horreur (un esprit déjà présent dans “Bambi” !). Dans une petite banlieue résidentielle de la ville de Soil, l’enquête de routine sur la disparition d’une famille apparemment sans histoires va vite devenir le pire cauchemar de Yokoï et Onoda, les deux détectives chargés d’éclaircir ce mystère.
Au Japon la série est achevée, elle forme un ensemble de 11 titres pour une aventure, je vous l’assure, totalement barrée !.

La ville de Soil, d’ordinaire plutôt calme, se réveille ce matin-là très agitée :
Une famille sans problème a soudainement disparu ! Cette petite banlieue résidentielle est sous le choc. Deux détectives, Yokoi et Onoda, sont alors dépêchés sur les lieux, chargés de trouver le fin mot de l’histoire. Mais cette enquête qui paraît banale, au premier abord, va rapidement tourner à l’énigme mortelle pour ces deux policiers… Car dans cette ville trompe-l’œil, rien n’est tel qu’il paraît ! Et quand la façade s’effrite, le décor ambiant n’est pas beau à voir !
(Soil (T2) - 228 pages N&B - 8,55 € - Ankama - 14 avril 2011)

** « Pluto (T7) » de Naoki Urasawa, d’après l’œuvre de Osamu Tezuka

L’avant-dernier tome de ce thriller imaginé dans les traces d’Osamu Tezuka, le mangaka qui a inspiré à Naoki Urasawa sa vocation. Publiée en 8 volumes dans la revue japonaise Big Comic Original de 2003 à 2009, elle est inspirée d’un arc narratif d’« Astro, le petit robot », célèbre manga de Tezuka. D’une aventure pour ados bouclée en 200 pages, “Le robot le plus fort du monde” (Kana - 2009), Urasowa à produit une série pour adultes avec une intrigue policière au sein du monde des robots. 
A retrouver en détail sur la Yozone, tout au long des critiques de Fred Leray, dont ce T7.

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Gesicht n’est plus :
... mais ce ne sera pas Pluto qui aura mis fin à l’existence de ce robot hors du commun, mais un simple robot des rues. Refusant que la mort de son mari soit en vain, la femme de l’inspecteur vient apporter au professeur Tenma la puce mémoire de Gesicht. Ce geste va éveiller bien des souvenirs chez le scientifique, des souvenirs qui le ramènent dans un passé pourtant pas aussi éloigné. A cette époque, le professeur Abdullah voulait que le scientifique l’aide à réveiller un robot auquel il tenait fortement. Son intelligence était telle que le robot simulait la vie de millions d’humains et restait bloqué dans cet état végétatif. Et pourtant, Tenma parvint à trouver un moyen de le réveiller... Et si pour Astro...
(Pluto (T7) - 202 pages N&B - 7,35 € - Big Kana - 15 avril 2011)

Fichtre, voilà un nouveau marathon BD de bouclé. Le plus long... c’est que je commence à avoir du fond^^

La semaine prochaine, place aux nouveautés Soleil qui commencent juste à dégringoler.
J’ai repéré quelques titres comme le « Vietnam, 1965 » de Joe Kubert, « Raise The Dead » ou l’arrivée au scénario BD de la fille d’Alan Moore, « Du Plomb pour les garces » de Mangin et Malnatti, les retours de « Moréa », de « Pandémonium » de Bec et Raffaele, de « L’Ange et le Dragon » de Téhy et Lalie, d’un appétissant « Alamo » en collection 1800 et cet « Hybrides » qui m’émoustille pas mal avec des créatures insolites créées entre Fantastique et modernité. L’ouvrage est signé Jactance, déjà auteur de « Couleurs tolérables » dans cette collection Bluemoon dirigée par Didier Crisse.

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« Hybrides » chez Soleil

L’éditeur de « Lanfeust de Troy » réédite les deux tomes de « L’Encyclopédie Anarchique du Monde de Troy » de Christophe Arleston et Jean-Louis Mourier.
Et si vous n’avez pas lu la série « Le Feul » signée Jean-Charles Gaudin et Frédéric Peynet, je vous la recommande à l’occasion de sa sortie en format Intégrale qui réunit trois très bons albums d’une SF certes classique mais vraiment bien ficelée.

Allez, je vous trie tout cela et on en reparle la semaine prochaine, après de très belles lectures...


Chaque semaine, retrouvez nos sélections de bandes dessinées :

- Yo-Hebdo BD 9 - Semaine 14 (du 4 au 10 avril 2011)
- Yo-Hebdo BD 8 - Semaine 13 (du 28 mars au 3 avril 2011)
- Yo-Hebdo BD 7 - Semaine 12 (du 21 au 27 mars 2011)
- Yo-Hebdo BD 6 - Semaine 11 (du 14 au 20 mars 2011)
- Yo-Hebdo BD 5 - Semaines 9 & 10 (du 3 au 13 mars 2011)
- Yo-Hebdo BD 4 - Semaine 8 (du 22 février au 2 mars 2011)
- Yo-Hebdo BD 3 - Semaine 7 (du 15 au 21 février 2011)
- Yo-Hebdo BD 2 - Semaine 6 (du 8 au 14 février 2011)
- Yo-Hebdo BD 1 - Semaine 5 (du 1er au 7 février 2011)

Des liens Yozone pour en découvrir plus sur les séries et les auteurs cités dans ce Yo-Hebdo BD 8

- Dark Night : du polar américain en BD (Présentation)
- Hammerfall (T1) La peine du serpent
- Hammerfall (T2) Les ombres du Svartalaheim
- Hammerfall (T3) Les Gardiens d’Elivagar
- Hammerfall (T4) Ceux qui savent
- Orbital : aventures SF (Présentation)
- Orbital (T3) Nomades (Bande-annonce)
- Orbital (T3) Nomades (Critique)
- Orbital 3 : 5 premières planches
- Carthago Adventures : Bluff Creek (Présentation)
- Carthago Adventures : 6 planches de Bluff Creek
- Carthago Adventures : Bluff Creek (Bande-annonce)
- Carthago Adventures (T1) Bluff Creek (Critique)
- Carthago (T1) Le Lagon de Fortuna
- Carthago (T2) L’Abysse Challenger
- Le Vent dans les Sables
- Expositions Maurice Tilleux à Paris et Bruxelles
- Tif et Tondu (Intégrale T2) Sur la piste du crime
- Tif et Tondu Intégrale (T7) Enquêtes à travers le monde
- Gil Jourdan (T1) 1956-1960
- Gil Jourdan (T2) 1960-1963
- Gil Jourdan, l’integrale 1964-1970 (T3)
- Rêveries de Fées (T2) de Sandrine Gestin
- Sandrine Gestin - Le Temps des Fées
- Voyageur - Présent (T1)
- Voyageur - Présent (T2-T3)
- Voyageur - Présent (T4)
- Voyageur - Passé (T1)
- Voyageur - Passé (T2)
- Expostion Mezek chez Champaka
- Apocalypse Mania (T2) Experiment IV
- Apocalypse Mania (T3) Global Underground
- Apocalypse Mania (Cycle 2, T2) Manik Shamanik
- Apocalypse Mania (Cycle 2, T3) Arena
- L’Ultime Chimère (T2) L’île
- L’Ultime Chimère (T3) La Légende
- L’Ultime Chimère (T4) La Machine
- L’Ultime Chimère (T5) Le Livre
- Echo (T1) Incident
- Echo (T2) Rêves Atomiques
- Pluto : revoilà Naoki Urasowa
- Pluto (T1 à 3)
- Pluto (T4)
- Pluto (T5)
- Pluto (T6)
- Pluto (T7)


Illustrations © Auteurs, Éditeurs et ayants droits



Fabrice Leduc
29 avril 2011




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« Pinocchio » de Massimiliano Frezzato



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« Les Tarots des Origines » de Sergio Toppi



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« Le Vent dans les saules (T4) Foutoir au manoir »



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« Héroic » de Maurice Tillieux



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« Heroic », dans sa version Luxe



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Couverture alternative



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