1850, la lande. Sarah Fisher, jeune orpheline, est poussée d’une falaise.
C’est en tout cas tout ce dont elle se rappelle lorsqu’elle se rend compte qu’elle est morte !
Pourquoi l’a-t-on jeté dans le vide ?
L’au-delà va lui laisser l’occasion de se lancer à la recherche de son meurtrier en la transformant en revenante.
Sarah Fisher va emprunter le corps d’une autre défunte et revenir parmi les vivants pour éclaircir ce mystère…
Agnès Laroche avait déjà commis « Murder Party » dans le genre policier en lorgnant du côté de l’amour, avec réussite d’ailleurs. Elle nous avait parlé de ses choix d’écrivain et de son travail. La revoilà avec un nouveau policier se déroulant au milieu du 19ème siècle.
L’occasion lui est donnée de dénoncer le fonctionnement des orphelinats de l’époque qui œuvraient au nom de Dieu et qui pratiquaient l’exploitation des jeunes gens. On n’est pas dans un roman social, mais le propos est présent et met le doigt sur un sujet important.
Agnès Laroche a voulu aussi tâter du fantastique avec une histoire de fantôme. Mais il faut avouer qu’elle y va aussi à petits pas et les ressorts du genre ne sont pas si présents.
Sarah obéit bien à l’ordre de l’au-delà : elle ne doit toucher personne sinon on s’apercevrait que son enveloppe d’emprunt est immatérielle. Mais le suspense quant à la découverte de son état est un peu artificiel. Le frisson propre au fantastique n’est pas la préoccupation centrale du livre.
Alors visons l’aspect policier. Car c’est avant tout d’une enquête qu’il s’agit. Un whodunit dans la plus pure tradition.
Les indices sont relevés, les hypothèses sont posées, les faux coupables sont soupçonnés jusqu’à la révélation finale. Le plat est prêt à déguster.
Mais le goût est mi-figue, mi-raisin. L’évolution de l’intrigue est très maîtrisée. Les personnages sont sympathiques et l’on a envie de savoir qui a bien pu s’attaquer à la pauvre Sarah. Mais il manque pourtant un petit soupçon de piment dans tout cela. Un petit quelque chose qui nous emporterait vraiment.
Ce roman est une sympathique entrée dans le monde du policier à l’ancienne avec des chapitres très courts qui permettront aux jeunes lecteurs de rentrer dans l’histoire avec facilité.
D’ailleurs, contrairement à la quatrième de couverture qui le conseille à partir de 12 ans, je n’hésiterais pas à le mettre entre les mains de gamins plus jeunes.
Titre : Le fantôme de Sarah Fisher
Auteur : Agnès Laroche
Couverture : Raphaël Gauthey
Éditeur : Rageot
Collection : Heure Noire
Pages : 150
Format (en cm) : 13x 19x 1,1
Dépôt légal : avril 2011
ISBN : 978-2700236170
Prix : 7,10 €
