Les Reybants
Quand la Terre dévia de son axe, les hommes créèrent un anneau gigantesque pour maintenant définitivement la planète dans sa position d’origine. Malheureusement, cette création engendra une mer magnétique, le Jihai, fatale pour les humains. Le climat commença à changer et les villes à se dépeupler. Pour pallier au manque d’humains, furent créer des Reybants, des humanoïdes artificiels, à la durée de vie limitée et devant appartenir à un maître. Aoi est un Reybant dont la durée de vie est de 18 ans. Son temps va bientôt arriver à son terme et pourtant, il existerait un moyen de prolonger cette limite de vie.
Arkline Cole
Arkline Cole est pour beaucoup un héros, le général qui mena glorieusement les armées de Hayesglad. Mais la guerre fait aussi beaucoup de morts innocentes comme la seule personne à qui tenait Aoi. Alors avant de mourir, le garçon a juré de la venger. Mais alors qu’il redécouvre une vie normale dans le restaurant de Disfield et qu’il s’attache peu à peu à cet homme renfermé, il apprend qu’il s’agit en fait de l’être qu’il déteste le plus. Le monde semble s’écrouler pour Aoi qui s’apercoit que sa seule raison de vivre n’existe plus, Arkline Cole le sanguinaire ayant laissé la place à Disfield le bon. Une seconde chance peut-elle être donnée à ces deux êtres ?
Tristam
Ce prêtre a donc sauvé la vie d’Aoi, avec l’aide de Disfield. Son église recueille toutes sortes d’orphelins, mais il semblerait que les enfants Reybants possèdent tous un pouvoir. Pire, ceux parvenant à trouver une famille d’accueil disparaissent avec celle-ci. Alors la vie d’Aoi est-elle en danger ? Tristam cacherait-il un secret plus profond, plus dangereux, lui le Reybant dont la durée de vie est limitée à 35ans ?
Blade Runner version shojo gothique
En lisant le synopsis de « Jihai », impossible de ne pas penser à la nouvelle de Philip K. Dick qui devint un film culte, « Blade Runner ». Car finalement entre les Reybant et les Répliquants, la différence est bien faible. Ce sera donc au niveau du scénario que la rupture se fera. Le récit de Toshimi Nigoshi est moins pessimiste, avec un univers plus ouvert que la ville mis en image par Ridley Scott. Nous sommes plus proches de villes des Balkans pour Lesvalenzt. Et même la grande ville du premier tome est plus claire, ouverte vers l’extérieur.
Si le début pouvait laisser penser que le fil rouge serait la recherche du fameux Akline Cole, cette quête s’achève dès le premier tome, pour laisser, en fait, place à un complot, certes tout aussi classique que la quête de vengeance, mais qui ouvre aussi à plus d’action. Tentatives d’assassinat, espionnage, toute la palette des histoires de guerre et de suspense est présente.
Toshimi Nigoshi ajoute aussi une pointe d’ambiguité dans la relation entre personnages masculins. Rassurez-vous, nous sommes loin d’un Yaoi, mais on retrouve des situations tendancieuses dignes des shojos, d’où le classement dans la collection gothique, car c’est bien là la seule raison apparente pour ce classement. Les graphismes ajoutent à cette ambiguïté, oscillant entre shojo et shonen, avec la quasi absence de personnages féminins, en tout cas aucune parmi les personnages principaux. Un signe qui ne trompe pas.
Eh oui, finalement « Jihai » est une série plus riche qu’il ne pourrait y paraître mais qui va par contre s’achever dès le troisième et dernier tome. Dommage.
Jihai (T1 et 2)
Auteur : Toshimi Nigoshi
Traducteur : Nathalie Terisse
Éditeur : Soleil Manga
Collection : Gothique
Dépôt légal : 27 juin 2010 et 16 décembre 2010
Format : 128x182 mm
Pagination : 192 pages
Prix public : 7,95 €
Numéro ISBN : 978-2-30201-226-4 ; 978-2-30201-344-5
© Toshimi NIGOSHI / ENTERBRAIN
© Edition Soleil- Tous droits réservés
