Depuis quelques numéros, j’avoue avoir un peu décroché de cette série au long court, qui m’avait tant accroché à ses débuts. Cette soudaine rechute dans l’univers de « Sillage » m’a quelque peu surpris.
D’abord, je me suis assez vite retrouvé en terrain familier. Morvan et Buchet ont donné une telle identité à cette série que l’on retrouve assez facilement ses marques. Le graphisme de Philippe Buchet n’a guère changé et, malheureusement après ce petit break, j’avoue que le style ne m’a pas paru aussi beau qu’aux débuts. La belle Nävis garde toute sa splendeur mais, pour les autres personnages et surtout les secondaires, on se trouve assez vite dans la surenchère fantastique. Difficile de ne pas s’imaginer dans la taverne où Luke Skywalker rencontre Yann Solo, les espèces sont aussi nombreuses que différentes. Ce qui, au départ, ressemble à un étonnant travail de précision et d’imagination, tombe assez vite dans le kitch. Sentiment très nettement accentué par le choix de couleurs très criardes, qui infantilisent le graphisme et semblent finalement un peu surannées. Mais bon, passé cette petite mise à niveau de mes pupilles, je me suis facilement laissé prendre par ce visuel très dynamique et surtout dans un numéro où l’action totale est de mise.
Le récit de Jean David Morvan, quant à lui, paraît un peu flou. Ce premier numéro d’un dytique inclus dans la série devait apporter pas mal de révélations sur le passé et la suite de l’aventure. Mais l’auteur a pris le parti de nous distiller ces infos sur un rythme endiablé, c’est trop. Les courses sont d’une rapidité incroyable, ce qui donne une dynamique très importante à l’aventure, un peu au détriment de l’intensité dramatique de certaines révélations. En fait, un petit réglage s’imposerait pour que ce numéro soit un des meilleurs scénarios de la série. Faire la part entre la vitalité des compétitions et la succession des confessions choc ne permet pas vraiment au lecteur de digérer le tout. Au final, l’histoire paraît beaucoup plus compliquée qu’elle ne l’est. Une seconde lecture, plus posée, nous dévoile une intrigue massive qui nous rappelle l’intensité des premiers opus.
Un retour aux sources pour ce space opéra semble être lancé sur le plan scénaristique. Malheureusement, le graphisme, lui, ne semble pas avoir suivi l’évolution visuelle nécessaire. Le but est toutefois atteint puisque l’impatience du prochain numéro se fait déjà sentir.
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En bref :
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(T13) Dérapage contrôlé
Série : Sillage
Scénario : Jean David Morvan
Dessin : Philippe Buchet
Couleur : Philippe Buchet
Éditeur : Delcourt
Collection : Neopolis
Dépôt légal : 29 septembre 2010
Pagination : 46 pages couleurs
ISBN : 978-2-7560-1997-0
Prix public : 13,50 €
Illustrations © Philippe Buchet et Delcourt (2010)
