Enfin, voici le second tome du « Chineur » signé Xavier Bétaucourt. Dans le premier opus, “Tu es poussière”, ce dernier avait réussi à monter une belle petite sauce digne d’un Master Chief. Et ce brocanteur qui utilise ses pouvoirs d’observation et ses atouts de fouineur pour élucider quelques mystérieuses enquêtes.
L’intrigue s’enracine dans le passé obscur d’un petit village de province et ce terrible fait divers, ce mystérieux accident qui avait coûté la vie à une patiente échappée d’un hôpital psychiatrique. Fermé d’ailleurs, au moment de cette histoire, dans d’obscures circonstances. Autour de ce bâtiment, une ambiance lourde plane. Dans le village, l’Omerta est de rigueur, les anciens ne sont pas bavards et laissent peser une aura mystique sur ce qui est vraiment arrivé. A la fin du premier épisode, la bave nous coulait aux lèvres, on sentait bien qu’un formidable thriller mystique nous attendait.
Et bien, la sauce est vite retombée. Dès le début de la lecture, on découvre rapidement que ce que nous attendions avec impatience n’arriverait pas. Fini le fantastique, finie l’ambiance sombre et pesante. On passe bien vite d’une bonne intrigue qui fait froid dans le dos façon Hollywood, à un énième épisode d’un petit téléfilm français dans le style de “Loulou la Brocante”.
Comment tout cela a-t-il pu arriver ?
Peut-être, nous étions, nous, trop enflammés ? Le dessin de Didier Pagot, plutôt stylé bon enfant, aurait dû, pourtant, nous mettre la puce à l’oreille.
Bon, maintenant que la déception est passée, force est de reconnaitre que cette histoire est, dans son ensemble, d’un assez bon niveau. L’intrigue est bien rythmée et nous a visiblement aisément fait partir sur une fausse piste. La véritable solution est beaucoup plus terre-à-terre et ne déçoit pas vraiment, après coup. Au final, ce dytique reste suffisamment original dans le choix de son héros pour pouvoir sans honte débuter une belle petite série de thrillers champêtres, destinée à un public relativement pragmatique et qui n’apprécie pas les débordements de violence perpétuels ou le surnaturel.
Un second opus qui m’a très vite remis sur la route d’une tranquille réalité après ma tentative d’échappée dans le monde de l’occulte. Cette aventure restera toutefois un excellent moment de lecture.
(T2) Et tu redeviendras poussière
Série : Le Chineur
Scénario : Xavier Bétaucourt
Dessin : Didier Pagot
Couleur : Coralie Vallageas & Cyril Saint Blancat
Éditeur : Bamboo Grand Angle
Dépôt légal : 29 septembre 2010
Pagination : 48 pages couleur
ISBN : 978-2-8189-0047-5
Prix public : 12,90 €
Illustrations © Didier Pagot et Bamboo Grand Angle (2010)