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Ogres (T1) Chasse à l’Ogre
Alwett, Iggy & Alizon
Soleil Prod

Vous souvenez-vous du sentiment exquis que vous ressentiez à la lecture des premiers « Lanfeust de Troy », où humour et actions se mélangeaient avec jubilation ?
Des bagarres, une quête épique, une bonne dose de mauvais jeux de mots, quelques gouttes de sang, et un soupçon d’érotisme soft… Il semble que Soleil ait retrouvé la recette gagnante, pour notre plus grand plaisir.
Dans « Chasse à l’Ogre », tous les ingrédients de la réussite sont utilisés, et plutôt avec talent.
Bon, soyons clairs, ce n’est pas de la cuisine gastronomique, avec service individuel et verre de vin en sus. Non. Ici, c’est plutôt le bon gros burger et son demi- litre de cola (pas light, le cola, hein !). Le menu qui vous rappelle votre adolescence (pas si) lointaine quoi !



L’histoire est simple mais reste originale.
Environ 100 ans auparavant, les Humains étaient sous le joug de seigneurs Ogres. Ces terribles prédateurs considéraient leurs vassaux comme du bétail et magnaient l’alchimie avec génie. Mais l’un des leurs, le seigneur Magritte Yourznar, pour des raisons encore obscures, décida d’exterminer sa propre race. A partir de son propre sang, il créa alors une ronce maléfique qui transforma les Humains en goules, sorte de zombies à ses ordres. La ronce et les goules ne mirent pas longtemps à éradiquer tous les ogres. Tous ? Non. Seul un petit ogre, irréductible, descendant direct d’un des plus grands seigneurs Ogres, a su, en fuyant, résister encore et toujours à l’envahisseur Humain. Son nom : Maxillien Dentès. Il restera caché, au milieu des hommes, pendant de nombreuses décennies.
Aujourd’hui, un tyran en a chassé un autre. La civilisation des Ogres a disparu avec leurs bâtisseurs. Mais certains hommes ont appris à dompter le pouvoir de la ronce et sont devenus des Nécrates, de putrides immortels qui règnent sur le monde des hommes.
L’odeur de la mort est maintenant puissante dans les cités et la masquer est devenu un art dans lequel la jeune Hemacyte excelle. Cette impétueuse jeune femme, au caractère bien trempé, peut se targuer d’avoir l’un des meilleurs odorats de Venaise, la capitale. Dans sa fabrique de parfum, elle tente de rassembler assez d’argent pour éviter à sa sœur d’être transformée par les Nécrates en goule, en esclave sans âme. Car, c’est bien connu, le peuple n’aime pas se faire engouler par ses dirigeants…
De son côté enfin, Aramis, le neveu d’un des seigneurs Nécrates les plus puissants, s’apprête, sûr de lui, à passer l’examen qui fera de lui un véritable Nécrate. Mais celui qui se fait appeler « Le Ronsard » par ses groupies risque d’être surpris…

Audrey Alwett, l’une des scénaristes, avait notamment participé aux séries « Princesse Sara » et « Triskell ». L’histoire est indéniablement plus « masculine » ici. Les jeunes femmes sont belles et parfois dénudées dans cet album. Néanmoins, contrairement par exemple à « Cixi de Troy », les rares scènes de fesse ou de poitrine dénudée sont traitées ici avec humour et contribuent au côté sympathique de l’ensemble.

Le scénario a également le mérite de mélanger plusieurs mythes comme ceux des ogres, des nécromants et des haricots magiques ! Les auteurs s’offrent même le luxe de jouer avec les standards de ces races. Les Ogres, par exemple, sont sanguinaires, certes, mais ils ne peuvent pas s’empêcher de réciter des vers en tranchant la tête de leurs ennemis. De leurs côtés, les Nécrates constituent le summum de la mode auprès des masses populaires.
Les dessins jouent aussi avec les idées communément répandues. Dans cette série, les Ogres ne sont pas de grands monstres verts, mais des individus cultivés ayant la fâcheuse tendance de laisser apparaître leurs trois rangées de dents lorsqu’ils sont irrités.
Le graphisme, très cartoon, sied parfaitement à l’univers épique et humoristique de la BD. Les décors sont variés et fourmillent de détails. C’est d’ailleurs intéressant de constater comme Alizon a su intégrer les ronces à tous les éléments de l’environnement nécratien. Les couleurs de Cyrille Vincent, un habitué chez Soleil Prod, restent impeccables. On retrouve la qualité du travail dont il avait fait preuve sur « Tykko des Sables », « Luuna », ou « Sweety Sorcellery » (dont Alwett est d’ailleurs la scénariste).

Ce premier opus est très prometteur. Quelques rebondissements à la fin du livre attisent la curiosité du lecteur. Des questions restent en suspend : pourquoi Magritte Yourznar a-t-il trahi les siens ? Quelles sont les origines d’Hemacyte ? Pourquoi le colibri de Maxillien est-il si important ?
Si elle confirme les espoirs qui reposent sur elle dans les volumes suivants, cette bande dessinée pourrait devenir un must. Quoi qu’il en soit, le tome 2 sera très attendu.


Si vous voulez être au courant de l’actualité des auteurs, vous pouvez vous rendre sur le blog d’Audrey Alwett, celui de Cyril Vincent, ou celui de Ludwig Alizon. Peut-être en apprendrons-nous d’avantage sur l’identité réelle d’Iggy, le mystérieux co-scénariste ?


(T1) Chasse à l’Ogre
- Série : Ogres
- Scénario : Audrey Alwett & Iggy
- Dessin : Ludwig Alizon
- Couleurs : Cyril Vincent
- Editeur : Soleil Prod
- Dépôt légal : 1er décembre 2010
- Format : 234 x 323 mm
- Pagination : 48 pages couleur
- ISBN : 978-2-30201-349-0
- Prix public : 13,50 €


Illustrations © Vincent et Soleil Prod (2010)



Allison & Julien
15 février 2011




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