En fait, Némo ne se retrouvait pas là par hasard. Le capitaine du Nautilus a besoin du scientifique pour prendre au piège une pieuvre géante, gardienne d’un coffre que Némo souhaite récupérer. Pour être plus précis, Némo souffre d’affreux cauchemars depuis qu’il a traversé le globe du Nord au Sud grâce à un mystérieux vortex. La douleur que ressent Némo pourrait être soignée par un dénommé Armitage Wendell, professeur à l’université de Miskatonic. Mais pour cela, Némo doit récupérer un coffre, au fin fond de l’Atlantique, gardé par un monstre tentaculaire. Aronnax va donc retourner voguer à bord d’un tout nouveau Nautilus et affronter des créatures loin d’être de simples céphalopodes géants.

Vouloir associer dans un même album Jules Verne et H.P. Lovecraft, voila qui est hardi. Deux visionnaires pour une même histoire : Jules Verne, cet incomparable conteur d’aventures parfois fantastiques et auteur de ce chef-d’oeuvre, « 20 000 Lieues sous les Mers », et H.P. Lovecraft, certes un grand malade mais un écrivain de récits d’horreur stupéfiant et le père du mythe de Cthulhu. Richard D. Nolane a donc choisi d’offrir une suite associant les deux oeuvres magistrales des deux auteurs. Le calamar géant qui affronte le Nautilus à la fin de « 20 000 Lieues sous les Mers » allait lui ouvrir la possibilité d’une association au Grand Ancien dormant dans sa cité sous-marine de R’Lyeh, Cthulhu.
Richard D. Nolane est un habitué des adaptations d’oeuvres fantastiques puisqu’il est le scénariste des « Harry Dickson », personnage d’un autre grand écrivain, Jean Ray. Nolane chosit donc de commencer son histoire quelques temps après la fin de l’oeuvre de Jules Verne, entrainant le professeur Aronnax à la suite de Némo, pour récupérer un coffre dont le contenu mènerait à l’innommable Grand Ancien à tête de poulpe. Nolane parvient à fusionner les deux univers avec une certaine dextérité, faisant référence aux éléments phare des deux oeuvres originales. Après un certain scepticisme avec l’épisode des « profonds » et l’arrivée assez peu crédible de Némo chez Aronnax, le récit se laisse facilement lire et on finit par accepter les corrélations inventées par Nolane.
Les dessins de Patrick Alain Dumas laisse une drôle d’impression. Autant les décors et les navires, tel le Nautilus, sont très réussis, autant les traits des personnages sont réduits au minimum, les rendant bien terne et sans vie, comme des masques de cire. Dommage, car l’univers mis en image par Dumas est vraiment prenant, les scènes sous-marines bien rendues et les batailles navales criantes de vérité.
« 20 000 Siècles sous les Mers » est un pari osé mais qui se sort bien du piège qui pouvait être tendu à Richard D. Nolane.
(T1) L’Horreur dans la Tempête
Série : 20 000 Siècles sous les Mers
Scénario : Richard D. Nolane
Dessin : Patrick Alain Dumas
Couleurs : Axel Gonzalbo
Éditeur : Soleil
Collection : 1800
Dépôt légal : 27 octobre 2010
Format : 234 x 323 mm
Pagination : 48 pages couleur
Numéro ISBN : 978-2-30201-236-3
Prix public : 13,50 €
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