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Cat Street (T1 et 2)
Yoko Kamio
Kana

Depuis 9 ans, Keito vit récluse chez elle, en autiste. Elle ne va plus à l’école et ne parle plus à personne, même pas aux membres de sa famille, ce qui provoque la colère de sa petite soeur. Pourtant, Keito était une enfant star. Poussée par sa mère, elle était devenue une petite célébrité dans le monde de la pub puis du spectacle. Mais alors qu’elle préparait une pièce, elle fut trahie par celle qui partageait le rôle principale avec elle et qu’elle considérait comme sa seule amie. Ayant sabré la représentation puis étant tombée dans une profonde dépression, elle est soudain abordée dans la rue par un homme qui lui propose d’entrer dans une école pour personnes particulières comme elle : El Liston. D’abord réticente, Keito va peu à peu découvrir les élèves qui fréquentent l’établissement et retrouver une forme de complicité et une vie sociale.



El Liston n’est pas une école comme les autres, c’est une école active, où les élèves choisissent à quels cours ils souhaitent participer. Mais surtout, Keito va découvrir que les élèves de cette école ont tous quelque chose de particulier. Elle va se lier d’amitié avec Rei, le petit génie du football qui ne s’est pas remis de son rejet par sa dernière équipe, Koichi le génie de l’informatique au QI de 200 et Momiji la lolita gothique qui ne se remet pas de son rejet par le garçon qu’elle aime. Avec eux, Keito réapprend à vivre, elle qui a quitté la société en primaire. Elle redécouvre les joies, les rires mais aussi les peines à commencer par la pire : le chagrin d’amour. Mais maintenant, elle n’est plus seule, elle peut compter sur des amis qui vont la soutenir contre tous ces petits malheurs.

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La déprime des enfants star. Les journaux people se gorgent des expériences médiatiques catastrophiques d’enfants, poussés sur le devant de la scène et qui tomberont de très haut. Et les chutes sont souvent très brutales, de Shirley Temple à Drew Barrymore, le retour à la réalité fut souvent brutale. Yoko Kamio prend le cas d’une chute fatale, une trahison ou plutôt la rencontre avec une jeune fille ayant les dents rayant le parquet à en faire des tranchées, qui fut catastrophique pour Keito.

La mangaka nous emmène dans la vie de cette jeune femme au coeur de sa déprime, à l’aube de sa guérison. En fait, Yoko Kamio s’attaque au phénomène des hikikomori. Comme l’explique la postface du manga, ce sont des personnes qui, au cours de leur vie, pour une raison qui leur est propre, décident de rompre tout contact en s’enfermant dans leur chambre. Nous prenons l’histoire de Keito au moment crucial de sa vie où elle va quitter cette pièce et sortir. Les autres élèves de l’école ont tous un problème de vie sociale, dû au rejet par les autres comme Rei ou Koichi, les deux génies chacun dans leur genre, un échec amoureux comme Momiji.

Yoko Kamio nous fait une sort d’apologie de l’école active. Ce genre d’école, né dans les années 1920, base son enseignement sur le développement de la créativité et l’expérimentation. El Liston donne un peu l’impression de l’école idéale au sens où aucune marginalité n’est montrée du doigt car la marginalité est la normalité. Dès le début, Rei avertit Keito qu’il ne faut pas fixer les gens, symbole d’un manque de respect. La vision de Yoko Kamio peut être discutable et discutée, mais si une école comme El Liston existe alors pourquoi la condamner sans voir. Cet aspect est réellement passionnant car totalement absent de la BD en général.

Et les graphismes me direz vous ? Quelques mots tout de même car si le style est du classique shojo, on sent le souhait de la mangaka de vraiment donner leur identité propre à chacun de ses personnages. Effort à souligner, et pas seulement par des vêtements et des coiffures.

Il faut avouer que Yoko Kamio nous prend vraiment aux tripes, remuant nos émotions avec finesse mais sans concession, tout en évitant l’irritant larmoyant. “Cat Street” aborde un sujet difficile avec beaucoup de justesse, l’excellente surprise du mois.


Cat Street (T1 et 2)
- Auteur : Yoko Kamio
- Traducteur  : Elodie Lepelletier
- Éditeur français : Kana
- Format : 115 x 175 mm, noir et blanc - sens de lecture original
- Pagination  : 184 (T1) et 176 (T2) pages
- Date de parution : 17 septembre 2010
- Prix : 6,25 €
- Numéro ISBN : 2-5050-0832-3 ; 2-5050-0833-0


© Edition Kana - Tous droits réservés



Frédéric Leray
24 décembre 2010




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